Mort de Bun Hay Mean. Le maître de l’autodérision, machine d’improvisation et humoriste à l’insolence et la satire délicieuse, nous a quitté jeudi 10 juillet 2025, à l’âge de 43 ans. Retour sur la vie de celui que l’on surnommait Chinois Marrant, un homme drôle, touchant et provocateur.
Bun Hay Mean naît le 29 novembre 1981 à Bordeaux, d’une mère chinoise et d’un père Cambodgien. Il commence très tôt à écrire des sketchs et à faire du stand-up, d’abord à Bordeaux, en parallèle de ses études, avant de monter sur la capitale en 2006 pour commencer sa carrière d’humoriste. Le garçon agoraphobe, complexé par son physique et ses origines, découvre dans l’humour, une forme d’exutoire. Après l’obtention de son diplôme, il attend un an avant de partir à Paris par peur de l’inconnu :
« Je reste dans ma chambre à être effrayé de partir vers l’inconnu ».
Ses débuts à la capitale ne sont pas faciles. Il vivra pendant près de dix ans dans la rue, sans en parler à ses parents pour ne pas les inquiéter et souffrira également de psoriasis. Il prend rapidement conscience de la gravité de la situation précaire dans laquelle il se trouve, une situation qui commence à avoir des effets néfastes sur sa santé mentale et continue de se produire dans les cafés et les restaurants, dans l’espoir de voir sa carrière décoller. À force de travail, il est repéré un soir par Alain Degois, connu sous le nom de Papy, créateur de la compagnie de théâtre Declic Théâtre.
De Bun Hay Mean à Chinois Marrant
Grâce à Alain, Bun Hay Mean fera la rencontre de Kheiron,Kyan Khojandi ou encore Jamel Debbouze. Bun Hay Mean se fait des amis de scène. Mais plus que de simples camarades, c’est un réseau qu’il se construit. En 2014, Jamel propose à Bun d’intégrer son émission culte, le Jamel Comedy Club. Il accepte et est rapidement apprécié par le public. Son franc-parler, son humour pinçant et sa totale ouverture sur lui-même va séduire ce qui deviendra son public.
Dans ces passages au Jamel Comedy Club, Bun parle de son rapport avec le racisme qu’il a vécu :
« On vit dans un monde où les possédant demandent des garanties, que nos parents n’ont pas, c’est la discrimination des gens qui possèdent » […] « Sur une journée, je vais être aimé une heure quand je suis sur scène, et le reste du temps je serais méprisé »
Il parle également beaucoup de sa relation avec ses parents :
« Nous, les générations d’après nos parents immigrés, on n’a pas la chance de pouvoir parler la même langue, de communiquer entre nous. Y a un problème, parce que nos parents n’ont pas les bons mots pour nous parler et nous ne pouvons pas écouter. »
Toujours en 2014, il décide de lancer son premier spectacle, Chinois Marrant dans la légende de Bun Hay Mean. Cela lui permet d’approfondir ce qu’il découvre comme étant une thérapie, pour se moquer d’abord de lui-même et pour mieux parler de racisme, misogynie et absurdités sociétales :
« T’as quel âge ? 8 ans ? Tu sais que moi, à ton âge, je fabriquais des chaussures ? ».
Il cartonne avec son premier spectacle, fort de son succès, Jamel lui fait une nouvelle proposition. Cette fois-ci pour participer à un projet de troupe d’humoristes, que Jamel souhaite mettre en place, un certain Marrakech du rire.
De la Légende à Bun Hay Mean
Bun Hay Mean est partout et veut être partout. Son spectacle cartonne à l’international et il lui semble nécessaire d’être partout, sinon tout s’arrêtera. Ce succès lui donne « la clé du cinéma » et fait une apparition dans le film Problemos, ou la série Platane, réalisé par Éric Judor. En 2022, il achève la tournée de son second spectacle, mais Bun est rapidement rattrapé par sa santé, il ne va pas bien :
« on développe une forme de schizophrénie, on porte un costume sur scène, qui n’est pas le même que dans la vraie vie ».
Acculé par l’actualité anxiogène, Bun décide de prendre du recul, passe du temps en hôpital psychiatrique pour sa santé mentale. On l’y diagnostiquera bipolaire et il prend du temps pour lui, pour retrouver un équilibre.
Janvier 2025, Bun revient avec un nouveau projet de spectacle intitulé Kill Bun, en référence au film de Quentin Tarantino, pour exprimer sa renaissance. Dans ce spectacle, Bun reste fidèle à lui-même, il raconte sa vie, les obstacles qu’il a rencontrés et cette période difficile. Il en rit, il fait rire :
« Dans le stand-up, les gens viennent écouter une personnalité, une pensée et de l’honnêteté » […] « Je parle de santé mentale. C’est un concentré de nouveaux sketches et de ce qui m’est arrivé l’été dernier. J’ai eu un coup de mou et je suis là, rien n’est insurmontable ».
Bun Hay Mean est mort à l’âge de 43 ans à la suite d’une chute de 8 étages d’un immeuble parisien, vraisemblablement en voulant récupérer son téléphone tombé dans une gouttière, le jeudi 10 juillet 2025, un jour avant de présenter son nouveau spectacle. Du début à la fin, il sera resté le Chinois Marrant.
Bun Hay Mean : retour sur la carrière de ce maître de l’humour corrosif, mort tragiquement à 43 ans
Mort de Bun Hay Mean. Le maître de l’autodérision, machine d’improvisation et humoriste à l’insolence et la satire délicieuse, nous a quitté jeudi 10 juillet 2025, à l’âge de 43 ans. Retour sur la vie de celui que l’on surnommait Chinois Marrant, un homme drôle, touchant et provocateur.
Bun Hay Mean naît le 29 novembre 1981 à Bordeaux, d’une mère chinoise et d’un père Cambodgien. Il commence très tôt à écrire des sketchs et à faire du stand-up, d’abord à Bordeaux, en parallèle de ses études, avant de monter sur la capitale en 2006 pour commencer sa carrière d’humoriste. Le garçon agoraphobe, complexé par son physique et ses origines, découvre dans l’humour, une forme d’exutoire. Après l’obtention de son diplôme, il attend un an avant de partir à Paris par peur de l’inconnu :
Ses débuts à la capitale ne sont pas faciles. Il vivra pendant près de dix ans dans la rue, sans en parler à ses parents pour ne pas les inquiéter et souffrira également de psoriasis. Il prend rapidement conscience de la gravité de la situation précaire dans laquelle il se trouve, une situation qui commence à avoir des effets néfastes sur sa santé mentale et continue de se produire dans les cafés et les restaurants, dans l’espoir de voir sa carrière décoller. À force de travail, il est repéré un soir par Alain Degois, connu sous le nom de Papy, créateur de la compagnie de théâtre Declic Théâtre.
De Bun Hay Mean à Chinois Marrant
Grâce à Alain, Bun Hay Mean fera la rencontre de Kheiron, Kyan Khojandi ou encore Jamel Debbouze. Bun Hay Mean se fait des amis de scène. Mais plus que de simples camarades, c’est un réseau qu’il se construit. En 2014, Jamel propose à Bun d’intégrer son émission culte, le Jamel Comedy Club. Il accepte et est rapidement apprécié par le public. Son franc-parler, son humour pinçant et sa totale ouverture sur lui-même va séduire ce qui deviendra son public.
Dans ces passages au Jamel Comedy Club, Bun parle de son rapport avec le racisme qu’il a vécu :
Il parle également beaucoup de sa relation avec ses parents :
Toujours en 2014, il décide de lancer son premier spectacle, Chinois Marrant dans la légende de Bun Hay Mean. Cela lui permet d’approfondir ce qu’il découvre comme étant une thérapie, pour se moquer d’abord de lui-même et pour mieux parler de racisme, misogynie et absurdités sociétales :
Il cartonne avec son premier spectacle, fort de son succès, Jamel lui fait une nouvelle proposition. Cette fois-ci pour participer à un projet de troupe d’humoristes, que Jamel souhaite mettre en place, un certain Marrakech du rire.
De la Légende à Bun Hay Mean
Bun Hay Mean est partout et veut être partout. Son spectacle cartonne à l’international et il lui semble nécessaire d’être partout, sinon tout s’arrêtera. Ce succès lui donne « la clé du cinéma » et fait une apparition dans le film Problemos, ou la série Platane, réalisé par Éric Judor. En 2022, il achève la tournée de son second spectacle, mais Bun est rapidement rattrapé par sa santé, il ne va pas bien :
Acculé par l’actualité anxiogène, Bun décide de prendre du recul, passe du temps en hôpital psychiatrique pour sa santé mentale. On l’y diagnostiquera bipolaire et il prend du temps pour lui, pour retrouver un équilibre.
Janvier 2025, Bun revient avec un nouveau projet de spectacle intitulé Kill Bun, en référence au film de Quentin Tarantino, pour exprimer sa renaissance. Dans ce spectacle, Bun reste fidèle à lui-même, il raconte sa vie, les obstacles qu’il a rencontrés et cette période difficile. Il en rit, il fait rire :
Bun Hay Mean est mort à l’âge de 43 ans à la suite d’une chute de 8 étages d’un immeuble parisien, vraisemblablement en voulant récupérer son téléphone tombé dans une gouttière, le jeudi 10 juillet 2025, un jour avant de présenter son nouveau spectacle. Du début à la fin, il sera resté le Chinois Marrant.
Ne manquez aucun article : abonnez-vous gratuitement à Cultea sur Google News
Related Posts
Nuit des étoiles, un phénomène magique et scientifique
Chaque année, le ciel nocturne se remplit d’étoiles filantes au mois d’août, pour les yeux des plus avertis. Un phénomène
Nintendo Direct du 31/07/25 : ce qu’il faut retenir des annonces
Le dernier Nintendo Direct nous a réservé quelques surprises. On décortique pour vous les diverses annonces dans cet article. Que