Aujourd’hui, nous avons choisi de revenir sur un des projets avortés les plus connus d’Hollywood. Un projet ayant indirectement changé le paysage cinématographique : Night Skies.
Steven Spielberg est sans doute l’un des noms les plus connus et influents d’Hollywood. Il faut dire qu’il a dirigé des projets tels les que Les dents de la mer, Jurassic Park, La liste de Schindler, Il faut sauver le soldat Ryan et bien plus encore… L’homme a ainsi révolutionné le 7ème art à de nombreuses reprises.
Mais aujourd’hui, nous allons explorer un film inachevé de ce créateur. Un projet qui, même en n’ayant jamais été réalisé, influencera tout le reste de l’industrie.
Night Skies : une commande de studio
En 1977, les spectateurs reçoivent sur grand écran deux mastodontes cinématographiques qui définiront la conception de tout blockbuster dans le futur. Ces deux longs-métrages sont bien évidemment La Guerre des étoiles et Rencontres du troisième type. Ce dernier succès signé par Steven Spielberg est alors le troisième film du jeune homme.
Sa dernière réalisation est si profitable pour les studios que ceux-ci demandent à Spielberg la mise en chantier d’une suite. Acceptant de relever le défi, le cinéaste s’attelle à créer un récit bien diffèrent du ballet visuel offert par le précédent volet. On commence alors déjà à envisager Rencontres du troisième type comme une franchise.
Après quelques semaines, le créateur remet un traitement de quelques pages intitulé Night Skies. L’histoire, basée sur la rencontre d’Hopkinsville, semble plutôt prometteuse. Elle met en scène un groupe d’extraterrestres atterrissant dans une ferme familiale et terrorisant celle-ci.
Expériences sur des sujets humains, massacre de bétail et affrontements tendus entre espèces bipèdes étaient au rendez-vous… Notons qu’en dépit d’un ton global assez horrifique, la présence d’une sous-intrigue développait une relation amicale entre un des aliens (pacifique) et le jeune fils autiste de la famille.
Le détail qui distrait Spielberg…
Cette seule partie du récit à l’origine assez anecdotique, commencera à retenir l’attention de Spielberg. Ce dernier, étoffant le récit au fil des réécritures, y consacrera de plus en plus d’attention, quitte à quasiment retirer la partie horrifique présente à l’origine.
Entre-temps, la préproduction du film démarre et on commence à repérer des lieux de tournage ainsi que les potentiels comédiens. Spielberg met également à la barre le réalisateur Tobe Hooper (Massacre à la Tronçonneuse), se contentant d’un poste de producteur. On confie également au maquilleur Rick Baker la conception des aliens du film. Cependant, alors que le film s’apprête à officiellement à entrer en tournage, Spielberg, toujours focalisé sur la sous-intrigue pacifiste de son script, décide de tout annuler.
Ordonnant une re-conception intégrale de son script et de tout le projet, le réalisateur transforme peu à peu celui-ci en une tout autre histoire. Et cette histoire deviendra… E.T. l’extraterrestre !
Finalement sorti en 1982, le projet repensé de A à Z, se changera en film familial émouvant qui se hissera au sommet du box-office, tout en détenant pendant plus de dix ans le record du métrage ayant engendré le plus de recettes.
Un Recyclage à l’hollywoodienne
Si Lavoisier nous à appris quelque chose sur le monde, c’est bien que rien ne se perd, rien ne se crée et tout se transforme. Et bien à Hollywood c’est pareil.
Malgré l’annulation de ce qui devait être son prochain film d’horreur, Tobe Hooper est mis par Spielberg à la charge de Poltergeist. Le film se rapproche en de nombreux points de Night Skies via sa famille terrorisée par des forces malveillantes (cette fois-ci des fantômes). Spielberg entre-temps produira également Gremlins, ou une bande petites créatures similaires à celles de son film perdu, s’amusera à répandre le chaos.
Notons aussi que l’influence de E.T. dépassa toutes les espérances prévues pour ce qui aurait dû à l’origine n’être qu’un petit film d’horreur. Cette réussite fera réémerger l’intérêt du public pour les rencontres du troisième type ainsi que des films essayant de capitaliser sur un tel engouement.
Au final, même si Night Skyes n’aura jamais connu le luxe d’une sortie grand écran, nous pouvons affirmer que Spielberg a su avec brio sacrifier ce projet, pour mieux le faire renaître de ses cendres.
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