« Sonic 3, le film » : l’épisode de trop [critique]

Après deux épisodes qui ont rapporté plus de 700 millions de dollars de recettes au box-office, la licence Sonic est de retour pour Noël avec un troisième volet. Jeff Fowler est de retour à la mise en scène pour Sonic 3, le film, tandis que Jim Carrey et James Marsden assurent toujours le show devant la caméra. Un troisième volet qui s’inscrit dans la droite lignée des deux précédents, pour le meilleur et (surtout) pour le pire… 

Sonic 3 : un épisode très enfantin

Déjà, les deux premiers Sonic s’adressaient à un public assez jeune, mais ce troisième volet est clairement plus enfantin. Difficile de capter encore l’attention d’un public plus âgé face à des pérégrinations toujours plus stupides et immatures. On s’ennuie franchement devant des mises en situation toujours plus paresseuses, une mise en scène d’une pauvreté affligeante et un manque cruel d’humour et de souffle épique… Jeff Fowler n’en a clairement plus rien à faire de cette saga et ne s’embête plus à introduire correctement ses lieux ou ses personnages. Tout va à 100 à l’heure alors que l’histoire n’a plus rien de concret à raconter.

Ou comment brasser du vent de manière hystérique sans rien proposer thématiquement ? À part un lointain discours sur la famille, l’abnégation et la solidarité, Sonic 3 est vide de toute substance. Plus proche du téléfilm de Noël que de la véritable œuvre cinématographique, on se retrouve devant un long-métrage qui prend un peu son public pour un con. Ou qui, en tout cas, souffre de son époque, et est boosté à la culture TikTok.

Sonic, qui n’est pas aidé par le doublage français, est encore plus agaçant que lors des deux précédents volets. Plus rien n’a d’impact, d’importance, même l’auto-dérision a laissé place à un sérieux rébarbatif. Et puis, ici, on n’en a clairement plus rien à faire de la représentation de la vitesse. Quel est l’intérêt de faire un film sur Sonic si ce n’est pas pour matérialiser ses excellents pouvoirs ?

La vitesse au cinéma, c’est un puits sans fond de créativité. Bryan Singer l’a prouvé dans X-Men : Days of Future Past et X-Men : Apocalypse tout comme Chloé Zhao avec Les Eternels. Mais jamais dans Sonic, il y a une séquence qui s’approche de près ou de loin de cette vision. Jamais la vitesse n’est matérialisée, représentée, imaginée. Un comble quand on met en scène le hérisson le plus rapide de la pop-culture…

Heureusement, Jim Carrey vient parfois nous sortir de notre torpeur. En roue libre totale, le comédien incarne ici deux personnages. Deux fois plus de Jim Carrey pour notre plus grand plaisir. Lui seul parvient parfois à nous esquisser un sourire, à nous faire ressentir quelque chose devant un divertissement normée et d’une tristesse absolue. Morne, sans âme, Sonic 3 se consomme comme un mauvais fast food en gueule de bois, en lendemain de soirée trop arrosée.

Sonic 3 est ponctué de dialogues usants, de séquences qui n’ont parfois ni queue ni tête, où toute volonté de crédibilité a totalement disparu (cf : la scène des drones qui n’a absolument aucune logique, que ce soit scénaristiquement ou dans la représentation de l’action dans l’espace).

Et puis, au final, on se demande pourquoi Jim Carrey est encore là. Comme si le comédien était dans un autre film, dans un film parallèle, dans une dimension alternative. Jim Carrey suit son propre chemin comique, sa propre ligne artistique, son propre but, au sein d’un blockbuster maussade. Comme s’il s’était trompé de film…

Et puis, sans spoiler, Sonic 3 contient des scènes post-générique… On pensait s’en être débarrassé, mais non, visiblement un Sonic 4 est déjà sur les rails, avec une date de sortie prévue en 2027 si l’on en croit les exécutifs. On n’en a donc pas encore terminé avec ce satané hérisson bleu ! 

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Sonic 3, le film : bande-annonce