« Rocky IV » est franchement le film le plus fun de la franchise ! [critique]

"Rocky IV" est franchement le film le plus fun de la franchise ! [critique]

Après son imposant combat contre Mister T, Rocky Balboa va désormais s’opposer à son adversaire le plus féroce. Véritable blockbuster sous fond de guerre froide, Rocky IV prend des allures bien particulières… mais se révèle tout de même comme le film le plus fun de la franchise. 

Synopsis : Rocky, champion du monde de boxe en titre, se consacre à son épouse Adrian et à son fils Rocky Jr. Mais un jour, Ivan Drago, un boxeur soviétique originaire d’URSS, présenté comme le roi du ring, arrive aux États-Unis. Agacé par l’arrogance de ce nouvel athlète, Apollo Creed, grand ami et ancien adversaire de Rocky, décide de le défier, malgré les réticences de ce dernier.

Avant de commencer, précisons le contexte, important dans le long-métrage. Rocky IV est réalisé en 1985, alors que le gouvernement américain porte en leader Ronald Reagan. Lors de son mandat, le chef d’Etat décrit l’Union Soviétique comme l’Empire du Mal. Ces termes furent employés lors d’un discours de mars 1983, alors que les Etats-Unis sont toujours en période de guerre froide. La crainte d’une attaque nucléaire est omniprésente.

« In your discussions of the nuclear freeze proposals, I urge you to beware the temptation of pride, the temptation of blithely declaring yourselves above it all and label both sides equally at fault, to ignore the facts of history and the aggressive impulses of an evil empire, to simply call the arms race a giant misunderstanding and thereby remove yourself from the struggle between right and wrong and good and evil; »

Le 40ème président des Etats-Unis est un grand fan de Star Wars, son discours faisant référence à la lutte du bien contre le mal (L’Alliance contre l’Empire). Bien qu’ils semblent n’avoir aucun rapport, les propos de Reagan résonnent en fait comme un surplus de manichéisme. Et c’est bien ceci que l’on retrouve constamment dans le film de Sylvester Stallone. Rocky IV est tout bonnement un blockbuster très manichéen. D’un côté le bien, et de l’autre le mal. Rocky, en bon samaritain voulant venger la mort de son ami, accepte le duel contre Ivan Drago, un champion russe plus adepte de la sauvagerie que du sport juste. Le héros patriote contre le monstre.

La politique au service du cinéma !

En toute analyse du cinéma, la place de la politique ne se pose pas. Bien évidemment que Rocky IV est un film politique. La franchise l’a toujours été. Sauf que cette fois-ci, elle prend relativement des allures de propagande d’un extrémisme presque parodique (tout en restant très sérieux).

Le héros, symbole d’une Amérique patriotique, en harmonie et combattante, luttant contre une bête avide de sang, tout droit sortie des ténèbres de l’Union Soviétique et du spectre du communisme. Le monstre est invincible et veut affronter la puissance américaine sur son propre territoire. Rocky Balboa n’aura d’autres choix que de trouver la force dans les rudes entraînements des contrées campagnardes de la future Russie, tandis que Drago abuse des stéroïdes et des nouvelles technologies. En ressort alors le long-métrage le plus caricatural, le plus controversé, mais surtout le plus fun de toute la franchise autour de Rocky Balboa. Pourtant, demeure l’intacte sincérité qui frappe cette franchise, tout en perpétuant cette interrogation sur l’homme et l’Amérique.

Est-ce que ce long-métrage est un bon film ? Assurément ! Rocky IV s’affirme purement comme un blockbuster de qualité, retraçant cette ascension du bien et du mal à travers une mise en scène si étrangement exagérée que l’on croirait assister à un clip MTV follement long. La surenchère est maître à bord. Mais elle permet au film de proposer l’affrontement final le plus titanesque et le plus puissant que le film de sport pouvait proposer à son époque. C’est le duel que doivent surmonter tous les vrais héros. Car Rocky IV est aussi un imposant long-métrage sur l’héroïsme. Culte, tout simplement.

Rocky IV paraît toujours caricatural et très exagéré, mais il n’en reste pas moins l’œuvre d’une génération. Un film culte qui frappe toujours aussi fort. D’ailleurs, à l’occasion des fêtes, Warner Bros a réédité la totalité de la saga Rocky, ainsi que la trilogie Creed, dans un coffret dédié ! 

Merci… merci en arrivant ce soir j’savais pas trop ce qui m’attendait, je sentais bien que… que des tas de gens me haïssaient mais j’savais pas comment fallait que j’prenne ça alors dans le doute je crois que je vous ai haïs aussi. Sur le ring il y avait deux gars qui… qui s’entretuaient mais c’est mieux que… que 20 millions. Alors oui ce que je voulais dire c’est que si moi, j’ai changé et que vous avez changé, tout le monde peut arriver à changer. (discours de Rocky qui sonne comme un message à l’arrêt de la guerre froide)

Photographe et réalisateur indépendant. Certains de ses films ont obtenus une soixantaine de sélections en Festival à travers le monde. Rédacteur chez Cultea, ses écrits sur le Traumatisme abordé dans le jeu vidéo sont publiés sur le site !

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