A la suite de son second exil, Napoléon Ier meurt, loin de son pays. Sainte-Hélène, petite île perdue dans l’Atlantique, recueille en effet le dernier souffle du premier empereur français. Mais pourquoi était-il en exil, et pourquoi là-bas ?
Premier exil et Cent-Jours
Après son abdication en 1814, Napoléon prend son exil et rejoint l’île d’Elbe. Il en devient le premier et seul roi. Mais ses ambitions sont ailleurs ; il souhaite regagner la capitale française et reprendre le pouvoir. Il ne reste qu’un an sur cette île qui se trouve proche de la France et de la Toscane.
Un an plus tard, en 1815, a lieu le « Vol de l’aigle », expression consacrée au retour de l’empereur en territoire français. Napoléon Ier, informé de la déception des Français face à la Restauration, embarque le 26 février. Il débarque le 1er mars à Golfe-Juan, entre Cannes et Antibes.
Intervient alors l’épisode des Cent-Jours, au cours duquel Napoléon récupère le pouvoir sans trop de difficultés, chassant Louis XVIII, tout fraîchement roi. Après avoir rétabli l’esclavage en 1802, il prend un décret en 1815 permettant de mettre fin à « la traite des Noirs ». Par ce décret, il n’interdit cependant pas l’esclavage, mais seulement le commerce de personnes. Il réitère par la suite ses erreurs militaires. En juin 1815, Napoléon est défait à Waterloo.
Second exil
À nouveau, Napoléon Bonaparte se trouve contraint à l’exil. Lui qui souhaite alors se rendre aux États-Unis voit ses plans contrecarrés par le gouvernement britannique. Celui-ci ne veut pas d’un Napoléon en liberté qui puisse continuer de prendre le pouvoir partout où il passe. Sa prison dorée sera donc la lointaine île de Sainte-Hélène, au beau milieu de l’Atlantique.
Là-bas, entre l’Angola et le Brésil, il est condamné à errer. Alors qu’à la suite de sa première abdication il avait été convenu qu’il puisse régner sur l’île d’Elbe, il n’en est rien sur le caillou humide de l’Atlantique. C’est la coalition européenne qui scelle ainsi le sort du petit général. L’ex-empereur se fâche avec le gouverneur Hudson Lowe, qui refuse de l’appeler par ses titres (empereur ou général). Il se sait condamné et va passer la fin de sa vie à 7 200 km de Paris.
Dernières années et décès de Napoléon Ier
En 1816, Emmanuel de Las Cases, l’un des compagnons de captivité de Napoléon, quitte l’île. Le manuscrit de ce qui deviendra en 1823 Le Mémorial de Sainte-Hélène lui est confisqué. Il ne lui est rendu qu’en 1821, à la mort de l’empereur. Celui-ci contient des réflexions de Napoléon sur sa jeunesse, sur ses campagnes et sur sa captivité.
Sur son îlot, Napoléon Bonaparte n’est pas dans la position la plus confortable. Son lieu de résidence, Longwood House (voir photo ci-dessus), est exposé aux vents, mais aussi à la chaleur et à l’humidité. Il effectue par ailleurs des travaux d’intérêt général. Il y fait la rencontre d’un esclave, Toby, qu’il aurait « voulu [faire] libérer », selon David Chanteranne.
À la fin de sa vie, Napoléon Ier ne travaille même plus. Il passe sa journée à Longwood à lire. Son médecin lui préconise de sortir plus souvent, mais il n’en fait rien. Il commence à souffrir en 1821 d’une douleur au côté droit. Son médecin lui prescrit un laxatif, mais celui-ci ne fait qu’empirer l’ulcère à l’estomac de l’empereur. À partir du 11 avril 1821, c’est un Napoléon alité qui dicte son testament. Il meurt le 5 mai de la même année à 17h49.
L’empereur déchu, voire humilié, ne trouve sa relève que 31 ans plus tard, en 1852, lorsque son neveu Napoléon III reprend le titre d’empereur et fonde le Second Empire.
Sources :