Louvre et manga : une collaboration florissante

Louvre et manga : une collaboration florissante

Il y a des collaborations folles qu’on n’aurait jamais osé imaginer et qui ont un goût de miracle. Depuis une dizaine d’années, deux éditeurs, Fabrice Douar et Sébastien Gnaedig, s’attellent à lier le manga et le Louvre. Grâce à leur travail, les plus grands mangakas du monde ont été invités à visiter le fameux musée pour y installer leurs héros, le temps d’une histoire… 

Hirohiko Araki : manga fashion et tableau hanté

Quel autre personnage de JoJo’s Bizarre Adventure serait plus pertinent pour visiter le plus grand musée du monde ? En effet, Hirohiko Araki a profité de cette collaboration pour mettre en scène son alter ego artistique et charismatique : Rohan. Si, à la base, une histoire originale était envisagée, l’éditeur d’Araki n’était pas très enthousiaste à l’idée de le voir s’envoler pour la France au milieu de son planning chargé. Il s’agit donc d’un spin-off de la jeunesse de Rohan, tout en couleurs pour rendre hommage à la BD française.

C’est avec cette œuvre que le Louvre et Futuropolis étrennent en 2010 leur nouvelle collection franco-nippone et signent leur plus belle réussite. Aujourd’hui encore, il s’agit du manga le plus vendu dans les boutiques du musée.

Taiyō Matsumoto : manga félidé expérimental

L’auteur d’Amer Béton et de Ping-Pong, mis à l’honneur au festival d’Angoulême 2019, est un fan de BD franco-belge. L’offre de Fabrice Douar tombe donc à pic pour lui. Sur les traces de ses idoles Enki Bilal et Moebius, le mangaka embarque pour la France. Après sa visite au Louvre, Taiyō Matsumoto décide d’associer l’ambiance nocturne du musée à des animaux tout aussi mystérieux : les chats.

Dans Les Chats du Louvre, les petits félins se mettent à parler. Il y a Barbe-bleue, Myosotis, Dent-de-scie, et le petit chat blanc, Flocon. On raconte qu’il est spécial, ce serait un « passe-tableau »… En deux tomes, Taiyō Matsumoto nous dépeint un monde flottant et onirique, sublimé par la récente colorisation d’Isabelle Merlet.

Naoki Urasawa : suspens et vol d’œuvre

Fabrice Douar et Sébastien Gnaedig ont eu la chance d’attraper Naoki Urasawa entre deux publications. En effet, en 2017 le mangaka vient alors de finir Master Keaton Remaster et va bientôt s’atteler à sa nouvelle série : Asadora!. Urasawa accepte avec enthousiasme la proposition des deux éditeurs français. Pendant quelques jours, il va suivre les veilleurs de nuit du Louvre et même parcourir ses souterrains à la recherche d’une intrigue.

Après réflexion, le maître du thriller décide de mettre en scène un personnage humoristique absolument culte au Japon : Iyami. Né dans les pages d’Osomatsu-kun, cet homme rusé, avare, élégant et imbu de lui-même prétend en effet venir de France. Naoki Urasawa lui donne ici un passé touchant et mystérieux. Au programme : vol d’œuvre d’art, infiltration et aventure !

Jirō Taniguchi : anecdotes historiques

Lorsque Fabrice Douar se rend au Japon avec l’idée d’une collaboration, il a trois noms sur sa liste : Hirohiko Araki, Naoki Urasawa et enfin, Jirō Taniguchi. Si ce dernier est un auteur extrêmement prolifique, cette collaboration se révélera être un défi. En effet, l’auteur du Sommet des dieux et du Gourmet Solitaire passera plus d’un mois à Paris pour son voyage de repérage le plus long de toute sa carrière. L’œuvre qui en résulte, Les Gardiens du Louvre, nous immerge dans l’histoire des œuvres et des artistes du musée.

Ici le héros, frappé d’une fièvre hallucinatoire, oscille entre rêve et réalité. Avec sa palette tout aussi douce que son intrigue, Jirō Taniguchi nous offre une belle déambulation artistique et historique.

Les rêveurs du Louvre : 8 mangas en un

En 2015, on fête les 10 ans de la collection Les BD du Louvre. Alors, pour célébrer l’occasion, une grande exposition internationale a lieu à travers la France, Taïwan et le Japon. Afin de rendre hommage à cette collaboration artistique, nos chers Fabrice Douar et Sébastien Gnaedig éditent cette fois une anthologie de 4 auteurs taïwanais et 4 auteurs japonais.

A travers leur imaginaire ou leur histoire personnelle, ces huit regards se posent sur le musée pour nous faire voyager dans des univers alternatifs et éclectiques.

Heureusement pour nous, la collection des BD du Louvre n’est pas près de s’arrêter, même pour sa partie nippone. En effet, Minetarō Mochizuki (Chiisakobé) a déjà annoncé sa future participation. Bien qu’on l’attende depuis 2018, la collaboration est apparemment toujours d’actualité. Si on espère voir l’œuvre publiée bientôt, on peut déjà rêver aux futurs grands noms qui s’y frotteront…

 

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