Les vestiges d’une civilisation disparue découverts en Amazonie

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Pendant longtemps, l’Amazonie fut considérée comme une région sauvage avant l’arrivée des Européens. Pourtant, une nouvelle étude prouve le contraire. En effet, des chercheurs ont découvert les vestiges d’une civilisation disparue en pleine forêt amazonienne bolivienne.

La superficie de l’Amazonie s’élève à 5 500 000 km². Cette forêt, de par sa densité, n’a jamais facilité les recherches des archéologues dans la région. En effet, la forte végétation complique l’étude des sites archéologiques, que ce soit pour y accéder ou pour en avoir une vue d’ensemble. Ainsi, grâce à l’utilisation des nouvelles technologies, les chercheurs ont pu découvrir l’existence de colonies très peuplées, au fin fond de l’Amazonie.

Une découverte surprenante

La technologie Lidar

On l’avait vu lors de fouilles en Angleterre, c’est grâce au Lidar, un scanner laser qui permet de capturer une zone en 3D, que les vestiges ont été détectés. Cette technologie utilise la télémétrie de lumière et de détection, permettant alors de cartographier un site plus facilement. De fait, la cartographie des sites a toujours été un défi pour les archéologues dans cette région. Ainsi, le Dr. Heiko Prümers et ses collègues ont décidé d’y remédier.

C’est la première fois que la technologie Lidar est utilisée en région amazonienne. Elle a permis la cartographie de six zones en particulier. Pour ce faire, les archéologues attachent le Lidar à un hélicoptère, un avion ou un drone pour survoler une zone définie. Ensuite, ils retravaillent numériquement les images reçues. Les chercheurs ont notamment enlevé la végétation, ce qui a permis de découvrir une série de plateformes de plusieurs centaines d’hectares. De plus, tout un réseau de sentiers, de canaux d’irrigation, ainsi que des pyramides ont également été mis au jour.

De vraies villes tropicales retrouvées

Ces villes auraient été construites entre le Ve et VIe siècles après J.-C. De fait, le Lidar a révélé deux sites particulièrement étendus comprenant des architectures civiques et cérémonielles. Chacun de ces sites couvre une superficie d’une centaine d’hectares. Les images 3D du Lidar ont permis l’observation d’enceintes fortifiées avec de larges terrasses hautes de 6 mètres au-dessus du sol. Des pyramides coniques, hautes de 22 mètres, ont également été découvertes, ainsi que des monticules rectangulaires.

« Quand on obtient une carte aussi détaillée, on voit clairement que tout est relié. Ce n’est pas un site archéologique puis un autre plus loin, non, ce sont de véritables villes tropicales. »

Carla Jaimes Betancourt, archéologue

Les chercheurs savent que la culture de Casarabe s’est largement répandue dans ces zones. En effet, de nombreuses fouilles ont confirmé leur présence à travers l’Amazonie. Les deux sites sont entourés de bancs polygonaux concentriques, reliés à des sites inférieurs par des chaussées droites et surélevées qui semblent s’étendre sur plusieurs kilomètres. Ainsi, l’étude indique que les peuples vivaient sûrement autour des terrasses et se déplaçaient le long des routes tracées entre les sites. De plus, toutes ces infrastructures nécessitaient la présence de beaucoup de monde.

« Cette civilisation a vécu environ 1 000 ans, période durant laquelle les canaux ont été agrandis, ainsi que les réservoirs d’eau. Des murailles ont été construites, tout cela est typique d’une ville, comparable aux villes européennes et médiévales. »

Carla Jaimes Betancourt

Une théorie renversée

Il faut savoir que, jusque dans les années 2000, les chercheurs pensaient que la population amazonienne n’avait pas eu d’impact sur son environnement, avant l’arrivée des Européens. La théorie selon laquelle les cultures amazoniennes se composaient de petits groupes plus ou moins nomades, qui ne construisaient pas d’infrastructures aussi imposantes que celles découvertes, tombe à l’eau. De fait, comme l’a souligné Carla Jaimes Betancourt, la construction de ces infrastructures a nécessité une grande organisation, ainsi que l’aide de nombreuses personnes.

« Ces découvertes contredisent également le récit selon lequel les peuples autochtones étaient des habitants passifs du bassin amazonien, avant l’arrivée des Européens. Les gens qui y vivaient ont changé le paysage pour toujours. »

Eduardo Neves, archéologue à l’Université de São Paulo au Brésil

Pour Jonas Gregorio de Souza, archéologue à l’université Pompeu Fabra de Barcelone, il s’agit de la première preuve de la présence de sociétés urbaines, dans cette partie du bassin amazonien. Ainsi, ces cités urbaines auraient été occupées par le peuple Casarabe, dont la disparition reste encore aujourd’hui un mystère. Cette civilisation aurait disparu il y a 1 400 ans. Mais la raison pour laquelle ces colonies ont été abandonnées demeure inconnue.

C’est alors une question à laquelle les archéologues vont tenter de répondre après leurs prochaines fouilles. Par ailleurs, le temps joue contre eux dans cette enquête. En effet, l’arrivée de l’agriculture mécanisée dans ces régions amazoniennes est chaque jour à l’origine de destructions de sites archéologiques. Une vraie course contre la montre pour trouver la clef du mystère.

 

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