DreamWorks a prouvé ces derniers temps, surtout avec Le Chat Potté 2, que le studio est toujours capable d’offrir des propositions ambitieuses, maîtrisées, et surtout d’une beauté remarquable. Les qualités de son Chat Potté 2 sont toutes au rendez-vous dans Le Robot sauvage, le nouveau film des studios DeamWorks. Réalisé par le génial Chris Sanders (Dragons, Les Croods), Le Robot sauvage est une adaptation d’un livre éponyme à destination de la jeunesse, écrit par Peter Brown et sorti en 2016.
Le Robot sauvage : une réussite incontestable
Ce qui frappe, d’abord, c’est l’animation. Le Robot sauvage dévoile une esthétique qui en met directement plein les yeux, plein les sens, et permet de faire passer une multitude d’émotions dès ses premières secondes. Visuellement, c’est renversant, tant Chris Sanders a apporté un soin à son animation, quelque part entre un style pictural et impressionniste, qui s’inscrit dans une forme de continuité esthétique après Le Chat Potté 2. Le cinéaste a tenu aussi à rester cohérent par rapport à l’identité visuelle imposée par Peter Brown. Et en animation, c’est encore plus séduisant.
Dès la séquence d’introduction, on est scotchés par la dimension visuelle délirante. Dès les premiers instants, Chris Sanders plonge ses spectateurs dans le feu de l’action, au plus proche de Roz, cette unité ROZZUM 7134 qui a échoué sur une île abandonnée de toute civilisation. Etonnamment, Chris Sanders opte pour une introduction assez violente. Le spectateur est plongé dans le vif de l’action et n’a pas le temps d’analyser son environnement, que Roz se retrouve immédiatement en conflit avec le monde qui l’entoure.
Pas le temps de prendre nos repères, l’auditoire est placé dans la peau de Roz, qui doit apprendre le fonctionnement d’un univers inhospitalier. Presque à la manière de Il faut sauver le soldat Ryan, les actions s’enchaînent à une vitesse folle, et les premières respirations ne surviennent que bien plus tard. Le montage est animé, et le rythme précis et rapide plonge l’audience directement dans le feu de l’action. Une idée simple et efficace pour créer une connexion rapide et naturelle avec notre protagoniste : un robot.
Touchant et drôle
Mais au-delà de cette précision technique irréprochable, Le Robot sauvage est surtout un film sensible, touchant, dont les ressorts émotionnels fonctionnent à la perfection. C’est également très drôle. Surtout que Chris Sanders opte souvent pour un humour noir totalement inattendu. Il n’épargne pas ses personnages et dépeint le monde sauvage tel qu’il est : un endroit dangereux où chacun peut devenir proie. Ainsi, il se dégage un humour noir (voir cruel) sur certaines situations, telles que la chasse, la mort, la dure loi de la jungle quoi.
Chris Sanders aborde des thématiques intelligentes et touchantes sur l’éducation, la passation de savoir, la notion de parentalité. Il aborde avec sensibilité et respect des idées universelles de solidarité, d’entraide, de protection. Roz devient malgré lui une mère en charge d’un oisillon. Sans tomber dans la caricature ou le réchauffé, Chris Sanders parvient toujours à proposer une histoire solide, qui ne chute jamais dans les facilités scénaristiques.
Évidemment, Le Robot sauvage est aussi un plaidoyer écologique. Chris Sanders met en opposition nature et technologie. Il met en exergue la vacuité de la technologie, son inutilité dans un univers naturel, son abstraction par rapport aux choses essentielles à la vie, à l’évolution, à l’équilibre naturel. En tout cas dans un premier temps. Parce que la trajectoire de Roz emmène le discours vers une autre idée. Celle que la technologie peut être une arme contre le réchauffement climatique, qu’elle peut être un atout à la création d’un monde meilleur, plus propre, plus respectueux, plus humain.
Le Robot sauvage est un exposé sur l’évolution, sur l’adaptation. Que notre technologie en l’état ne nous sert à rien, et qu’elle est même un vecteur de la destruction de notre planète. Mais qu’avec un peu d’intelligence, un peu d’âme et un peu d’amour pour son prochain, on pourrait faire de la technologie notre meilleure alliée. Même si la dernière partie de Le Robot sauvage est beaucoup plus classique (et un peu décevante), il n’empêche que jamais DreamWorks n’avait réussi à être aussi touchant et rêveur.
Plus proche des premiers Pixar que des productions DreamWorks, Le Robot sauvage est un savoureux équilibre entre pédagogie pour les plus jeunes, émotions pour les plus vieux, et humour pour les plus malicieux. Chris Sanders n’oublie pas de citer ses prédécesseurs, Les Rebelles de la Forêt ou même Le Géant de Fer. Et si ce n’est une conclusion un peu trop formatée, Le Robot sauvage est un chef-d’œuvre en tout point !
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