Le programme Apollo, qui envoya des hommes sur la Lune, a 60 ans !

Antoine Moroni
Antoine Moroni
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Le 25 mai 1961, John Fitzgerald Kennedy, président des Etats-Unis, annonçait au congrès des Etats-Unis le lancement d’un programme Apollo. Celui-ci avait pour objectif final l’envoi d’astronautes américains sur la Lune, d’ici la fin de la décennie.

Une décision pour retrouver le prestige américain

En 1961, la course à l’espace a été gagnée par l’URSS. Youri Gagarine, le 12 avril de la même année, a été le premier homme envoyé dans l’espace. En pleine guerre froide, le prestige d’une telle avancée ne pouvait pas rester sans réponse des Etats Unis. Il fut alors décidé d’un nouvel objectif, capable de minimiser l’exploit de l’URSS. En effet, quatre ans auparavant, ils avaient déjà devancé les Etats-Unis avec l’envoi du premier satellite, Spoutnik 1.

Et si J.F. Kennedy n’était pas enclin à investir de l’argent dans un programme spatial, les événements lui feront changer d’avis. Effectivement, cette période coïncide avec l’échec retentissant du débarquement de la baie des cochons, qui mettait à mal l’image de la puissance américaine.

Conseillé par son vice-président, Lyndon Johnson, il s’arrête sur l’objectif ambitieux de poser des astronautes sur la Lune, et ce, d’ici la fin de la décennie. L’annonce a un effet retentissant au congrès, soutenus par les politiques de tous bords, et dans le monde. La Nasa verra son budget multiplié par 10 entre 1960 et 1966, pour être certain de pouvoir tenir les délais.

Un calendrier tendu et chargé

Il est intéressant de noter, qu’au moment de l’annonce, les Etats-Unis n’avaient toujours pas envoyé d’homme dans l’espace. Ils n’ont donc pour le moment aucune expérience de vol habité sur lequel s’appuyer pour obtenir des données. Il est alors plus complexe de faire les choix technologiques permettant d’accéder à la Lune. Ce n’est qu’en septembre 1961 que cet objectif sera enfin atteint, nourrissant les scientifiques et les ingénieurs.

Le programme Apollo présente un grand nombre de problématiques au vu de la technologie de l’époque, et du temps alloué. Il faudra en effet que la Nasa change d’organisation, afin de répondre aux critères ambitieux annoncés par le président. On y verra une industrialisation de la construction des réacteurs et des fusées, des critères de sécurité et de fiabilité les plus élevés possible, et une formation d’astronautes capables de résoudre les enjeux majeurs d’un voyage habité long de 8 jours dans l’espace et sans assistance technique directe.

Cette formation d’astronautes fut d’ailleurs sujette à débat. Il avait été choisi dans un premier temps des pilotes expérimentés, que l’on formait ensuite à la géologie. À partir de 1965, la réflexion fut différente, et les enjeux scientifiques d’une découverte de la Lune, mis de côté jusque ici, firent surface. La Nasa commença donc à recruter des géologues qui seront alors formés au pilotage militaire.

Malgré cela, un scientifique seulement foulera la Lune, Harrison Schmitt, lors de la dernière mission spatiale du programme Apollo.

Un accident tragique

Lors d’une répétition pour le premier lancement d’une mission Apollo, un feu se déclara dans l’habitacle, tuant les trois membres de l’équipage. Un fil dénudé, en contact avec l’environnement pressurisé en oxygène pur, serait à l’origine de l’accident. Cela se produisit en 1967, alors que la fusée était encore au sol.

Cet accident rappelle la complexité d’une mission aussi dangereuse, organisée dans des délais si courts. Après une étude approfondie des causes et des conséquences du drame, des améliorations furent apportées au programme. De l’aveu du chef d’équipe des astronautes, cet accident permit le succès du programme Apollo. En effet, l’incendie mit en exergue un grand nombre de défauts. Ceux-ci auraient pu mettre en péril les missions habitées dans l’espace, sans apparaître aussi clairement toutes en même temps.

Ainsi, l’environnement en oxygène pur fut dilué avec de l’azote, la sécurité et l’isolation furent renforcées sur les combinaisons et les matériaux électriques. Les ouvertures d’écoutilles, ayant empêché l’équipage d’Apollo 1 de s’extraire de l’incendie, furent simplifiées. Les scientifiques remirent la sécurité au premier plan, après l’avoir délaissée sous la pression des délais.

Un succès historique

Apollo 11 devint le premier vol lunaire qui aboutit à un alunissage d’astronautes. L’équipage, composé de Neil Armstrong, Buzz Aldrin et Michael Collins, a réalisé l’une des six missions à succès, qui permirent à un homme de marcher sur la Lune. Le programme Apollo est donc un succès. En propulsant l’informatique au cœur des systèmes des fusées, le pari de J.F. J. Kennedy est une réussite. Un succès technologique, donc, scientifique, mais surtout un succès populaire, positionnant les Etats-Unis en leader spatial mondial.

Mais rapidement, le désengouement du public et la manne d’argent public nécessaire au financement de ces voyages signèrent la fin des missions en direction de la Lune. En 8 ans, sans même avoir envoyé un homme dans l’espace, les Etats-Unis ont réussi leur pari, et peuvent désormais se désengager de la course spatiale.

Le 25 mai est la date fondatrice d’un des plus grands exploits de l’Humanité, capable de s’extirper de son sol pour visiter un astre extra-terrestre. Et si quelques documentaires présents sur Internet vous laissent sceptiques quant à la véracité de cet événement, sachez que cela est normal. En effet, le documentaire à la base de cette mouvance sceptique a été créé spécialement pour questionner notre rapport à l’image.

 

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