Les salles de vente aux enchères sont les lieux rêvés pour faire des affaires… Ou pour côtoyer l’Histoire ! On y trouve de tout, allant de la simple pièce de bronze à un sabre d’un général connu. À New York, une vente aux enchères a permis à un particulier d’acquérir… de la poussière lunaire, rapportée par Neil Armstrong en personne !
La poussière de Lune : un trésor qui a fait son chemin
Acquis auprès de la famille Bonhams pour la coquette somme de 450.000 €, l’acheteur, qui a souhaité rester anonyme, a en réalité mis la main sur une pièce, déjà extrêmement rare, mais qui a aussi un passé des plus curieux.
26 mai 1969, Apollo 11 redescend sur terre. Mais les astronautes ne redescendent pas les mains vides. Ils rapportent avec eux un kilo de minuscules fragments de Lune. Naturellement, le sac revient à la NASA, qui doit étudier son contenu. Mais un jour, l’impensable se produit : le sac disparaît. La NASA est alors fouillée de fond en comble afin de retrouver les souvenirs de l’espace. Mais le sac reste introuvable.
Quelques années après, on retrouve le fameux sac, dans la collection d’un ancien conservateur de musée. Mais ce dernier, connu par les forces de l’ordre pour ventes illégales de pièces de musée ainsi que blanchiment d’argent, doit céder quelques-unes de ses pièces. Le sac de fragments lunaires en faisait partie.
Afin de rembourser les dommages et intérêts qu’il avait accumulés, le collectionneur vend ledit sac. Ainsi, le sac qui contient les « pierres de l’espace » est mis en libre circulation. Et c’est une jeune femme qui parvient à se l’offrir.
Qui doit être le propriétaire ? La NASA ou un particulier ?
La question est légitime. D’ailleurs, elle continue d’alimenter les débats entre les scientifiques et les experts en droit spatial.
Pour les scientifiques, ce genre de bien ne doit pas appartenir à un particulier. Il doit revenir à la NASA, car il pourrait permettre des avancées scientifiques sans précédent. Il s’agit d’un sujet à étudier. Lorsque la jeune femme a acquis la poussière de Lune, elle s’est rendue à la NASA pour les authentifier. Après avoir confirmé son authenticité, la NASA déclare à la jeune femme que ce qu’elle possède est un « trésor national ». Un trésor national tel que ces pierres ne doit pas appartenir à un particulier, mais à l’État. Un compromis a été trouvé : la femme est repartie avec 5/6 de son bien. Le reste est reparti avec la NASA.
Pour les experts en droit spatial, il s’agit d’une opportunité de créer un nouveau type de commerce : le commerce spatial. On commence à le voir apparaître peu à peu, notamment avec Elon Musk et Space-X, qui proposent à des particuliers d’aller dans l’espace. Le fait de vendre ce type de biens à des particuliers est, selon Mark Sundahl, expert en droit international spatial, une occasion d’intensifier la commercialisation des ressources spatiales.
On attend de voir si, lors des prochaines expéditions spatiales, les astronautes ramèneront des trésors destinés à la vente. Ou au contraire, destinés à siéger au sein de la Nasa pour être étudiés !