L’astronaute américain est décédé ce mercredi 28 avril d’un cancer, à l’âge de 90 ans. Michael Collins était le pilote du module de commande et de service lors de la mission Apollo 11 en 1969.
Michael Collins, l’astronaute de l’ombre
Sa famille a annoncé sa disparition dans un communiqué de presse sur les réseaux sociaux (Facebook et Twitter) :
« Nous avons le regret de vous informer que notre père, et grand-père, bien-aimé est décédé aujourd’hui, après une vaillante bataille contre le cancer. Il a passé ses derniers jours, paisiblement, accompagné de sa famille à ses côtés. »
Michael Collins était le troisième homme de la mission Apollo 11. C’est lui qui a vu Neil Armstrong et Buzz Aldrin marcher sur la Lune pour la première fois, dans la nuit du 20 au 21 juillet 1969. Lui était alors resté en orbite autour de la Lune. Homme de l’ombre de la mission, il avait pourtant un rôle primordial. Jean-François Clervoy explique :
« Il avait une responsabilité énorme sur ses épaules, il était seul en orbite lunaire, pendant que Neil Armstrong et Buzz Aldrin travaillaient à la surface. Il avait des consignes lui permettant de rentrer tout seul au cas où ses deux collègues à la surface ne pouvaient pas remonter. »
Michael Collins avait en effet pour mission de s’assurer du bon retour de ses collègues. Seul dans le module, il devait garantir la survie de ses compagnons en cas de situation critique. L’astronaute a d’ailleurs toujours dit n’avoir gardé aucune amertume quant au fait de ne pas avoir posé le pied sur la Lune. Pour lui, l’essentiel était de récupérer Armstrong et Aldrin sains et saufs, et participer à la mission était un privilège. C’est pourquoi Jean-François Clervoy considère que Collins était « un exemple pour les astronautes », voire un exemple de « l’astronaute idéal ». En effet, ce dernier ne volait pas pour être connu, mais pour faire son travail.
Retour sur sa vie
Parfois surnommé « forgotten astronaut » ou « l’astronaute oublié », Michael Collins était né le 31 octobre 1930 à Rome. Il fut pilote d’essai de l’armée américaine, avant d’être astronaute. En 1963, il fut sélectionné dans le Groupe 3 de la Nasa.
Tout d’abord, il fut la doublure de James Lovell sur Gemini 7, en décembre 1965. Il effectua ensuite son premier voyage dans l’espace en juillet 1966, pour le compte de la mission Gemini 10. Il réalisa d’ailleurs deux sorties extravéhiculaires lors de ce voyage. Par la suite, il fut affecté à la mission Apollo 8, avec Frank Borman et Bill Anders. Cependant, un problème de hernie discale cervicale le contraint à abandonner cet équipage et rejoindre Apollo 11.
En plus de cela, Collins était peintre. C’est d’ailleurs lui qui dessina l’aigle de l’inoubliable écusson de la mission Apollo 11. Homme assez poétique, on lui doit certaines des plus belles descriptions de la mission Apollo 11 :
« Quand nous sommes partis et l’avons vue, oh, quelle sphère imposante. Le Soleil était derrière elle, donc elle était illuminée d’un cercle doré qui rendait les cratères vraiment étranges, en raison du contraste entre le plus blanc des blancs, et le plus noir des noirs. » Michael Collins, Wahsington, 2019.
Après Apollo 11, il quitta la Nasa pour se lancer dans une carrière publique. Toutefois, il resta le plus actif des vétérans d’Apollo. Après son départ de la Nasa, il devint secrétaire d’État adjoint pour les Affaires publiques sous Richard Nixon. Plus tard, il supervisa la construction du musée de l’Air de Washington (National Air and Space Museum) et en sera même son président de 1971 à 1978. Enfin, il a écrit plusieurs livres sur fond d’aventures spatiales, tels que En route pour la Lune et Mission to Mars.
Aujourd’hui est donc un bien triste jour dans l’histoire de la conquête spatiale. Bien qu’il n’ait pas marché sur la Lune, Michael Collins reste le pilier de la mission Apollo 11. Sans lui, Neil Armstrong et Buzz Aldrin n’auraient en effet pas pu poser le pied sur notre satellite.
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