Le 2 décembre 1805 se tenait la mythique « bataille d’Austerlitz »

Le 2 décembre 1805 se tenait la mythique « bataille d’Austerlitz »

Parmi les grandes victoires de l’Histoire de France, la bataille d’Austerlitz tient une place de choix ! Ayant eu lieu le (11 frimaire de l’an 14) entre Brünn et Austerlitz, cette bataille incarne, à elle seule, le génie militaire de Napoléon Bonaparte. Retour sur cet affrontement devenu emblématique, surnommé aujourd’hui la « bataille des Trois Empereurs ». 

Le contexte menant à la bataille d’Austerlitz

En mars 1802, la France et l’Angleterre sont affaiblies par une décennie de guerre. Les deux pays décident donc de cesser les hostilités et signent un traité de paix à Amiens. Malheureusement, cette paix ne sera que de courte durée… En effet, tous les désaccords entre les deux puissances n’ont pas été réglés.

En outre, le nouveau Premier ministre anglais William Pitt est un anti-Français très farouche, qui refusera de respecter le traité d’Amiens. Les tensions montent d’un cran en mai 1803, quand l’Angleterre saisit 1 200 bateaux de commerce français et hollandais dans les ports anglais, sans qu’il n’y ait eu la moindre déclaration de guerre préalable.

L’État français réagit alors au quart de tour. Quelques jours plus tard, tous les Anglais présents sur le territoire sont arrêtés. En parallèle, Napoléon Bonaparte mobilise son armée. C’est officiel, les hostilités reprennent.

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La troisième coalition se forme entre l’Angleterre, l’Autriche et la Russie 

Les Britanniques ont beau être les meilleurs pour les combats en mer, leur armée de terre n’est pas de taille face à celle du Premier Consul.

William Pitt décide alors de former une nouvelle coalition avec l’Autriche, la Russie et la Suède, pour tenter de faire face à l’Armée française. Les alliés du Royaume-Uni accepteront cette coalition pour des raisons bien précises :

  • Le tsar Alexandre Ier de Russie souhaite vaincre l’empereur des Français pour des raisons de prestige. Cela confirmerait la puissance militaire de la Russie aux yeux de l’Europe et du monde.
  • L’empereur François II du Saint-Empire souhaite laver l’honneur des troupes autrichiennes, vaincues deux fois par Napoléon. Suite à ces défaites, l’Italie du Nord fut annexée par la France et les États allemands commencent à s’unir sous protectorat français. François II adhère donc à la coalition, dans l’espoir de reprendre un peu de contrôle sur ces territoires.

C’est ainsi que le 4 juillet 1804, la Russie et l’Autriche officialisent la troisième coalition. Les Russes s’engagent à fournir 140 000 hommes pour aider les 100 000 Autrichiens voulant envahir la Bavière.

Quant aux Anglais, ils apporteront le soutien financier nécessaire à cette coalition. Ils verseront à leurs alliés 1 250 000 livres pour 100 000 hommes mis en campagne. Une somme absolument faramineuse pour l’époque. À tel point qu’ils durent avoir recours à des emprunts. 

Les premières victoires de Napoléon 

Malgré des tensions politiques internes en France et des finances plutôt fragiles, Napoléon et son armée tiennent bon. Le 26 septembre 1805, la Grande Armée traverse le Rhin en direction de la Bavière. Napoléon se dirige vers Ulm, emplacement routier stratégique pour atteindre Vienne.

Grâce à d’habiles ruses et avec l’aide de Murat, Napoléon parvient à défaire les troupes autrichiennes. Sa victoire le 20 octobre 1805 lui ouvre les portes de Vienne. Le 14 novembre, l’armée française victorieuse s’empare de la ville. C’est alors la première fois que la capitale des Habsbourg s’incline devant un conquérant.

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La bataille d’Austerlitz, le piège de Napoléon

Malgré leur domination militaire, les Français sont dans une situation très inconfortable. En effet, ceux-ci sont en infériorité numérique, tandis qu’une armée autrichienne menace d’arriver d’Italie et de les submerger.

Napoléon veut pousser l’ennemi à commettre l’erreur qui lui assurera une victoire rapide. Le 28 novembre, il demande à Murat, Lannes et Soult d’abandonner le plateau du Pratzen, un lieu d’une grande importance stratégique.

Cette manœuvre surprend beaucoup ses maréchaux, qui s’exécutent toutefois. Constatant cela, l’armée ennemie pense qu’il s’agit d’un aveu de faiblesse de la part de la France. Le piège dans lequel tombera la coalition se met ainsi en place.

Le 29 novembre, Napoléon, reçoit la visite du prince Dolgorouky. Un armistice est proposé, mais les Russes réclament bien trop aux yeux de l’empereur des Français. Ce dernier décide alors de provoquer la bataille, mais à l’endroit que lui-même aura choisi. Ainsi, il pourra contrôler un minimum la situation et éviter à son ennemi de rassembler ses troupes.

La déroute des ennemis le 2 décembre 1805

Au matin du 2 décembre, le combat s’engage sur le plateau de Pratzen. Les Français simulent alors une retraite et quittent le plateau. Napoléon ordonne à Davout de se retirer vers les marais, afin d’y attirer le général autrichien Buxhoeveden. Napoléon affaiblit volontairement l’aile droite de son armée. Il sait qu’en agissant de la sorte, l’armée ennemie essayera d’envelopper cette aile pour lui couper toute retraite. Grave erreur !

L’armée ennemie se divise et les troupes commandées par Soult (maréchal de Napoléon), ainsi que celles de Bernadotte (maréchal également), en profitent pour faire volte-face et fondre sur les Austro-Russes. Au même moment, l’aile gauche de l’Armée française organise une grande charge de cavalerie, empêchant les autres troupes ennemies d’intervenir. À cela s’ajoutent plusieurs manœuvres pour paralyser les canons russes, empêchant l’artillerie de venir en renfort.

La coalition est ainsi mise en déroute et la bataille d’Austerlitz entrera dans l’histoire comme le pinacle de la stratégie napoléonienne. En effet, Napoléon a agi aux antipodes des stratégies militaires classiques. Habituellement, les tactiques militaires préconisent la domination des plateaux et des lieux en hauteur.

Il était donc très risqué d’abandonner une position aussi stratégique. La manœuvre s’est cependant avérée payante, conférant au Premier Consul une victoire totale et sans appel. Le 3 décembre (12 frimaire de l’an 4), Napoléon félicite ses soldats à l’occasion d’un discours. Une phrase restera gravée dans la légende :

« Soldats, je suis content de vous ! « 

À peine quelques jours plus tard, le 26 décembre, l’Autriche conclut la paix à Presbourg (devenue Bratislava, en Slovaquie). C’est la fin de la troisième coalition. Plus de deux siècles après, la bataille d’Austerlitz est toujours considérée comme l’une des victoires françaises les plus prestigieuses et les plus représentatives du génie militaire de Napoléon Bonaparte

 

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