Mercredi 30 décembre 2020, le Sénat argentin a voté en faveur de la légalisation de l’IVG, malgré une majorité conservatrice. Depuis des années, l’Argentine était divisée sur la question de l’avortement.
L’Argentine est donc le quatrième pays d’Amérique latine à l’autoriser sans conditions, avec Cuba, l’Uruguay et le Guyana. La ville de Mexico et l’Etat mexicain d’Oaxaca autorisent également l’IVG (interruption volontaire de grossesse) sans conditions.
Le 11 décembre dernier, les députés avaient déjà approuvé le texte autorisant l’interruption d’une grossesse durant les 14 premières semaines. Depuis 1921, cette interruption n’était autorisée qu’en cas de viol ou de danger pour la vie de la mère. Cette restriction des droits à l’IVG engendrait dans ce pays – comptant 44 millions d’habitants – entre 370 000 et 520 000 avortements clandestins chaque année, selon les autorités argentines.
Selon l’actuelle vice-présidente Cristina Kirchner, 67 sénateurs sur 72 ont participé à la session. 38 ont approuvé le texte, 29 s’y sont opposés. Avec seulement une abstention, le vote s’est déroulé à 4h30 du matin en Argentine (soit 8h30 en France).
Pour faire adopter ce texte dans un pays très catholique, le vote laisse la possibilité aux médecins de faire valoir « une objection de conscience ». L’Église catholique et les protestants évangéliques appellent à une journée de jeûne et de prières, afin de « s’unir pour implorer le respect et le soin de la vie à naître ».
En opposition, des milliers d’Argentins se sont rassemblés devant le Parlement afin d’exprimer leur joie. Des manifestations de bonheur qui ont perduré toute la journée, suite à cette victoire tant attendue par les défenseurs du droit à l’IVG.
Le 30 décembre est donc un jour à marquer d’une pierre blanche pour les femmes argentines. Une journée historique qui leur a permis d’accéder à un droit fondamental, jusqu’ici grandement restreint.
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