Pape François : de Jorge Bergoglio à François 1er, retour sur la vie du souverain pontife

Pape François : de Jorge Bergoglio à François 1er, retour sur la vie du souverain pontife

Le pape François était apparu ce dimanche au balcon de la basilique Saint-Pierre de Rome, à l’occasion de la messe de Pâques, avant de s’offrir un court bain de foule. Le Vatican a annoncé sa mort peu de temps après, ce lundi 21 avril, à l’âge de 88 ans.

Argentin, fils d’immigrés italiens

François, de son vrai nom Jorge Mario Bergoglio, est né dans le quartier populaire de Flores, à Buenos Aires, en Argentine. Ses parents, des immigrés italiens, lui transmettent la foi ; sa grand-mère notamment, dont il conservait une lettre dans son bréviaire, a beaucoup compté dans sa vocation.

Mais c’est dans l’Église San José de son quartier, lors d’une confession précédant la fête de la Saint-Matthieu, qu’à dix-sept ans, il fait l’expérience d’une « révélation divine ». À l’instar d’Ignace de Loyola, fondateur de la Compagnie de Jésus, il se sent appelé pour entrer dans les ordres. Il entame alors une réflexion qui le conduit à rompre ses fiançailles et à devenir lui-même jésuite, à l’âge de vingt-et-un ans. Il confiera plus tard :

« Dans les moments plus durs, la mémoire de cette première rencontre m’a beaucoup aidé, parce que le Seigneur nous rencontre toujours définitivement ; le Seigneur n’entre pas dans la culture du provisoire : il nous aime pour toujours, il nous accompagne pour toujours. »

Provincial, évêque, cardinal…

En 1973, âgé de 36 ans, il est nommé provincial des jésuites d’Argentine. Dans la période de dictature militaire qui sévit en Argentine de 1976 à 1983, l’attitude du père Bergoglio fait l’objet de controverses. Certains lui reprochent de ne pas avoir défendu et d’avoir rendu vulnérables des prêtres jésuites enlevés et torturés par la junte, ce dont lui-même se défend. D’autres, à l’inverse, vantent son comportement héroïque, puisqu’il aurait offert un refuge temporaire à des personnes menacées par le régime.

Devenu évêque en 1992, puis archevêque de l’archidiocèse de Buenos Aires en 1998, Bergoglio met un point d’honneur à appliquer les valeurs évangéliques d’humilité et de pauvreté : il refuse de loger dans la résidence des archevêques de Buenos Aires et lui préfère un petit appartement situé près de la cathédrale. Nommé cardinal par Jean-Paul II en 2001, il refuse que ses compatriotes se rendent à Rome pour les festivités et ordonne que le produit de la quête pour financer les billets d’avion soit distribué aux pauvres. Le Jeudi saint de la même année, il lave les pieds de douze malades du SIDA.

… Et pape

En février 2013, le pape Benoît XVI annonce son abdication, et un conclave est convoqué. Lors des discussions préalables, l’intervention du cardinal Bergoglio sur la nécessité pour l’Église catholique de se décentrer vers ses marges est particulièrement remarquée. Le 13 mars, après environ vingt-quatre heures de délibérations et cinq tours de scrutin, il est élu.

Premier pape issu des rangs de la Compagnie de Jésus et premier pape issu du continent américain, il est également le premier pape à prendre le nom de François, en mémoire de François d’Assise, le « saint des pauvres » :

« François est le nom de la paix, et c’est ainsi que ce nom est venu dans mon cœur. »

Il demande alors explicitement à être désigné par « François » et non « François premier » et il se présente au balcon sans aucun ornement liturgique. Comme à l’accoutumée, il renonce au luxe de sa fonction, et préfère habiter à la résidence Sainte-Marthe à proximité de la basilique saint-Pierre de Rome plutôt que de s’ins­taller dans le palais apostolique. Dès son accession au pontificat, François entreprend de lutter contre le « cléricalisme », la trop grande distance entre clercs et fidèles, et insiste sur la mission d’évangélisation de l’Église :

« L’Église est appelée à sortir d’elle-même et à aller dans les périphéries, les périphéries géographiques mais également existentielles : là où résident le mystère du péché, la douleur, l’injustice, l’ignorance, là où le religieux, la pensée, sont méprisés, là où sont toutes les misères. »

C’est ce qui l’amène à visiter des régions marginalisées ou oubliées, plutôt que de se concentrer sur les grandes puissances occidentales. Et même quand il vient en France, il tient à préciser :

« Je suis allé à Strasbourg, j’irai à Marseille, mais pas en France. »

Le pape François : très progressiste mais… Pas sur tous les sujets

Dans son encyclique Laudato Si’, premier texte social majeur de son pontificat, il reconnaît le réchauffement climatique et invite les chrétiens à une « démarche de conversion écologique » afin de protéger la « maison commune ».

Sensible à la cause des réfugiés, qu’il considère comme des victimes du système mondial, il appelle les États à « travailler pour assurer des conditions humaines et faciliter les processus d’intégration » et dénonce « la mondialisation de l’indifférence » et « l’anesthésie des consciences » de notre époque. Il appelle à davantage de dialogues interreligieux, notamment avec l’Islam. Toutes ces positions, en particulier sur la question des migrants, lui valent d’être vivement critiqué par l’extrême-droite.

Cependant, en matière d’IVG et d’homosexualité, il s’en tenait encore aux dogmes traditionnels. Si l’on a pu noter quelques gages de bonne volonté vis-à-vis des communautés LGBT+, sa position concernant le droit à l’IVG resta malheureusement profondément rétrograde. Positionnement rétrograde qui lui fut également reproché concernant son intransigeance dans les débats sur la fin de vie.

« Un avortement est un homicide, les médecins qui font cela sont, si vous me permettez l’expression, des tueurs à gages. »

Le pontificat de François restera toutefois marqué par son caractère novateur, et par le soin qu’il a mis à se rendre proche des fidèles et à incarner, dans les paroles et dans les actes, une Église plus simple et plus attentive aux réalités humaines. 

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Sources :

  • François (pape) – Wikipédia
  • Le pape François, réformateur de l’Église et ennemi du cléricalisme, est mort à l’âge de 88 ans – Ouest France

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