Laïka, le premier être vivant envoyé dans l’espace en 1957

Laïka, le premier être vivant envoyé dans l'espace en 1957 - Cultea

Eh non, le premier être vivant envoyé dans l’espace n’est pas Youri Gagarine, ni Neil Armstrong. Ces deux astronautes ont été doublés par une chienne nommée Laïka. Cette dernière fut envoyée en orbite en novembre 1957, sacrifiée par sa nation dans un contexte de course à l’espace.

Pendant la guerre froide, l’Union soviétique et les Etats-Unis ont livré une course pour devenir des pionniers de l’espace. Plus connue sous le nom de « course à l’espace » (la Space Race en anglais), les deux nations ont à tout prix cherché à conquérir les étoiles en premier. C’est dans ce contexte que se place la triste histoire de Laïka.

Laïka, un premier pion pour remporter la victoire

Dans les années 1950, Nikita Khrouchtchev n’a qu’un objectif en tête : prouver la supériorité de l’URSS au monde entier. De fait, cette dernière devait s’illustrer supérieure aux Etats-Unis, à travers la conquête spatiale. Ainsi, après le succès de l’envoi du premier satellite artificiel soviétique, le Spoutnik 1, Khrouchtchev veut presser les choses. Ce dernier souhaite absolument être le premier à envoyer un être vivant dans l’espace. Il impose alors le lancement d’un prochain engin en orbite au plus vite, dans lequel on placerait un être vivant. Pour ce faire, des chiens errants ont été recueillis.

Ces derniers furent préparés aux conditions spatiales telles que le décollage, l’alimentation, etc. De fait, ils sont envoyés à des altitudes suborbitales pendant quelques minutes afin de voir s’ils peuvent survivre en apesanteur. De plus, ces derniers étaient enfermés dans de petites cages pour s’habituer aux espaces étroits. En effet, la capsule pressurisée ne ferait pas plus de 80 centimètres de long. S’ajoutent à ça les tours en centrifugeuse pour habituer la gent canine au décollage de la fusée. Ainsi, Laïka, une petite chienne bâtarde d’environ 3 ans, est finalement sélectionnée pour être envoyée dans l’espace.

« On sélectionnait des chiennes, parce qu’elles n’ont pas besoin de lever la patte pour uriner et ont donc besoin de moins de place que les mâles, et bâtardes parce qu’elles sont plus débrouillardes et peu exigeantes. »

Adilia Kotovskaïa, biologiste russe sur le projet à l’époque

Timbre roumain de 1959 avec Laïka (la légende indique "Laïka, première voyageuse dans le cosmos") - Cultea
Timbre roumain de 1959 avec Laïka (la légende indique « Laïka, première voyageuse dans le cosmos »)

Un aller sans retour

Laïka trouve la mort en orbite

Laïka est installée dans sa capsule le 31 octobre 1957. Le lancement, pressé par Khrouchtchev qui ne veut pas attendre de meilleures conditions pour le faire, se fait le 3 novembre 1957. Depuis le Kazakhstan, la jeune chienne s’envole alors pour un voyage sans retour. Monitorée de partout, avec des caméras, on surveille les moindres faits et gestes de l’héroïne canine – qui peut à peine bouger. Les premières complications ne tardèrent pas à arriver. De fait, lors du décollage, son rythme cardiaque a drastiquement augmenté. Paniqué, l’animal n’avait pas été confronté à une expérience aussi stressante et son cœur battra anormalement à 240 pulsations par minute.

Il lui faudra trois heures pour se remettre de ses émotions. Malheureusement, après sa neuvième rotation autour de la Terre, la chaleur s’infiltre dans la capsule. Elle dépasse les 40 degrés et, faute de protection contre les radiations solaires, Laïka décède en quelques heures à cause de la déshydratation. Une mort longtemps camouflée par l’URSS assurant que la chienne était morte des suites d’un empoisonnement, pour l’empêcher de souffrir lors de sa redescente sur Terre. Une version officielle démentie plus tard. De fait, il était convenu dès le départ que Laïka ne reviendrait jamais de son voyage.

« Ses neuf tours de la Terre ont fait de Laïka le premier cosmonaute de la planète, sacrifié au nom de futures missions spatiales. »

Adilia Kotovskaïa

Un sacrifice qui dérange

Laïka est décédée bien avant que ses réserves d’oxygène ne soient épuisées. Et ce, à cause de la précipitation générale autour de cette mission. Les scientifiques savaient dès le début qu’il n’y aurait pas de retour possible pour la jeune chienne. De fait, ils n’avaient pas le temps de préparer sa survie correctement : il fallait simplement être les premiers à envoyer un être vivant dans l’espace. Personne n’a dit qu’il devait revenir vivant, et pour cause…

« Je lui ai demandé de nous pardonner et j’ai pleuré en la caressant une dernière fois. »

Adilia Kotovskaïa, avant le départ de Laïka

Cinq mois plus tard, Spoutnik 2 se désintégrera. C’est le 14 avril 1958 que Laïka revient finalement sur Terre. Sa mort aura éveillé un sentiment général d’indignation et soulèvera alors des questionnements sur la maltraitance animale. Pourtant, l’Union soviétique ne s’est pas arrêtée à cet échec – qui n’en était pas un – et réitèrera l’expérience plusieurs fois. De fait, en août 1960, deux chiennes sont envoyées dans l’espace et, cette fois-ci, récupérées en vie.

Ainsi, la mort de la chienne reste controversée. Laïka aurait pu revenir en vie de cette mission à laquelle on l’a assignée. Du moins, les scientifiques auraient peut-être dû essayer de trouver une solution plutôt que de condamner cette héroïne canine à une mort certaine. Cependant, grâce à son voyage, Laïka aura ouvert la voie spatiale aux futurs cosmonautes humains. Quatre ans plus tard, c’est le soviétique Gargarine qui, en effet grâce à son sacrifice, a pu être envoyé dans l’espace avec succès, suivi par d’autres

 

Sources :

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