Même si la Chine et l’URSS vivaient toutes les deux sous une politique commune, à savoir celle du communisme, les relations n’ont pas toujours été cordiales entre les deux chefs d’Etat. D’un côté, nous avions Nikita Khrouchtchev, l’homme russe impulsif ; de l’autre, Mao Zedong, le grand timonier à l’ambition démesurée. Si l’un n’appréciait pas véritablement l’autre, les relations sino-soviétiques semblent s’être brisées au cours d’un sommet entre les deux hommes en 1958, dans une piscine.
La déstalinisation mise en place par Khrouchtchev : un coup en traître selon Mao
Lors du XXe congrès du PCUS, qui s’est tenu entre le 14 et le 25 février 1956, plusieurs points ont été abordés. On y a parlé de l’importance du soviétisme et de ses différentes formes au sein des différents partis. On y a également parlé du capitalisme et de la politique étrangère.
Mais si ce congrès est connu, c’est avant tout pour la présentation du « rapport secret ». Il s’agit en réalité de la proposition de mise en place de la déstalinisation. Au cours de ce congrès, on présenta l’ancien dirigeant soviétique, donc Staline, comme étant l’auteur des falsifications grossières de la véracité historique. On le qualifia d’élément déclencheur des tensions entre les Soviétiques et les Yougoslaves. De plus, on rappela au sein de ce rapport la personnalité imbue de Staline, ce qui a causé d’énormes préjudices.
Il faut noter également que les « pays frères », donc les autres partis communistes, n’ont pas assisté à ce rapport. Lorsque Mao eut vent des propos tenus au cours de ce congrès, il affirma alors sa non reconnaissance de la légitimité de Khrouchtchev. Mao Zedong respectait Staline, du fait que ce dernier avait qualifié la Chine de « phare mondial du socialisme ». Il n’était pas hostile à une critique de Staline en soi, mais il n’acceptait ni la méthode employée par Khrouchtchev, ni le caractère inconditionnel des condamnations.
Suite à ce congrès, Mao commença à critiquer ouvertement le leader soviétique. Il expliqua que Khrouchtchev s’était emparé du pouvoir par la force. Il ajouta qu’il était inculte et qu’il ne lisait pas les journaux.
Une rencontre mise en place dans une piscine : la rupture totale entre les deux hommes
La volonté d’anéantir et d’humilier Khrouchtchev continuait de grandir chez Mao. Et cette volonté s’est affirmée lors de la visite de Nikita Khrouchtchev en Chine.
Le voyage de Khrouchtchev à Pékin entre le 31 juillet et le 3 août 1958 était déjà une visite très mal organisée, que ce soit du côté soviétique comme du côté chinois. Aucun des deux partis ne semblait emballé par la rencontre entre les deux dirigeants. Les notions de distance et de malaise régnaient au sein des préparatifs.
Il faut savoir que le chef d’Etat soviétique n’était pas un fin nageur. Mao a donc préparé des pourparlers dans une piscine. Khrouchtchev s’est alors retrouvé en slip de ville, une bouée autour du ventre. Un moment bien triste pour un homme à la tête d’une des plus grandes puissances mondiales.
De plus, au sein de cette piscine, Mao n’a pas hésité à rabaisser Nikita Khrouchtchev. Il est revenu à la charge à propos de Staline, reprochant à Khrouchtchev d’avoir pris de façon unilatérale une décision portant atteinte à l’autorité et au prestige de tous les partis communistes. Il s’est même permis de lui rappeler que Staline était, et resterait, un véritable leader contrairement à lui.
C’en fut trop pour Khrouchtchev. Il décida alors de rompre la plupart des traités établis entre la Chine et l’URSS, notamment celui de 1957. Ce dernier proposait une assistance technique nucléaire en Chine par les Soviétiques et la mise en place d’une flotte commune de sous-marins nucléaires.
Cette rupture s’est alors inscrite dans la volonté de Mao. Il souhaitait que la Chine fasse cavalier seul, tout en restant sous un régime socialiste. Le PCC ne dépendait plus du PCUS. L’élève avait quitté le maître, et le temps montre que, finalement, les rôles se sont inversés.
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