La « déformation toulousaine », quand Toulouse prenait la grosse tête !

La "déformation toulousaine", quand Toulouse prenait la grosse tête ! - Cultea

Il y a près d’un siècle, la ville de Toulouse et ses habitants se targuaient d’une curieuse habitude à s’en déformer la tête !

Un traitement des nourrissons assez particulier

Ah Toulouse, la quatrième ville la plus peuplée de France. Celle-ci est largement reconnue pour son statut de ville étudiante, sa proximité avec l’industrie Airbus ou encore… sa tendance aux déformations crâniennes. En effet, aussi surprenant que cela puisse paraitre, la tant nommée « ville rose » aura légué au monde sa fameuse « déformation toulousaine ». La pratique, consistant à coiffer les nourrissons d’un bandeau serré, était souvent à l’origine d’une déformation de la boite crânienne. Plus précisément, la pression générée sur cette fragile structure osseuse alors en plein développement post-natal provoquait par la suite les effets tels d’un allongement excessif de la partie arrière du crâne.

Une photo d'un Toulousain affichant la difformité décrite - Cultea
Une photo d’un Toulousain affichant la difformité décrite

Cette pratique peut interloquer ou choquer à l’heure actuelle. Pourtant, cette pratique s’inscrit dans une tradition vieille de plusieurs millénaires. Elle fut appliquée par nombre de peuples anciens, tels que les Huns, les Mayas ou encore les Burgondes. L’archéologie a d’ailleurs découvert des traces de ces usages sur des restes humains datant du Néolithique. Cependant dans le cas de la population toulousaine, nombre de documents, ouvrages et rapports scientifiques témoignent que l’usage de cette pratique ne se serait complètement éteint qu’aux alentours de la Première Guerre mondiale (1914-1918).

A noter qu’en dépit de son nom, la « déformation toulousaine » était répandue sur plusieurs parties du territoire français. Elle fut baptisée ainsi après que ce traitement soit caractérisé par des anthropologues dans divers hôpitaux et asiles toulousains.

Si la mise en place de la coutume en pleine époque contemporaine peut sembler anachronique, bon nombre d’historiens ont quant à eux tenté d’expliquer la longévité de ce traitement envers les nourrissons.

Des explications assez floues

Parmi les raisons évoquées d’une telle pratique d’éducation, il en ressortirait un motif esthétique. Effectivement avoir un crâne plus allongé que la norme était jadis considéré comme un critère de beauté avantageux. D’autres motifs éventuels prendraient racine dans les mentalités d’antan. Il aurait été notamment courant de penser qu’un crâne déformé pouvait permettre aux bébés d’éviter certaines maladies une fois adultes.

Enfin, il existait un tabou sexuel selon lequel les femmes ne devaient pas montrer leurs nuques et donc porter des foulards très serrés. Cette idée aurait alors favorisé ce traitement d’antan sur les nourrissons de sexe féminin.

Les mentalités scientifiques en désaccord avec cette méthode

C’est à la communauté scientifique et à nombre de médecins que l’on attribue le déclin de la pratique. En effet, une large partie des docteurs mirent en garde les futurs parents, décrétant que de telles opérations pouvaient générer des retards mentaux et développementaux. Cependant, si la déformation crânienne n’a jamais laissé observer d’avantages sur l’intellect des individus y étant soumis, elle n’a pas non plus de réels effets négatifs sur les capacités cognitives.

Néanmoins, ce fut dans des hôpitaux et surtout dans des asiles psychiatriques que furent étudiés les spécificités de la déformation. De ce fait, nombre de spécialistes n’hésitèrent pas à associer la condition mentale de certains patients à leur structure crânienne.

D’ailleurs, nombre de célèbres individus atteints de ces difformités ont brillé dans l’histoire de part leur intellect. Parmi eux, on compte le navigateur Jean-François de La Pérouse ou encore la mathématicienne Sophie Germain.

De son côté, la ville de Toulouse semble avoir embrassé ce passif assez curieux. On peut notamment constater l’inclusion de crânes difformes au sein du Museum de Toulouse. 

 

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Sources :

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