Avec la sortie de Kingsman – Services Secrets, Matthew Vaughn avait frappé un grand coup au sein du cinéma d’action-divertissement. En nous offrant un film à la fois fun, drôle, touchant et rendant hommage à James Bond, Vaughn avait réussi a rendre instantanément culte cette équipe de gentlemen espions. Inutile de dire qu’avec sa suite, Kingsman – The Golden Circle, Vaughn était attendu au tournant. C’est ainsi qu’il nous offre un deuxième opus fort appréciable, où le fun, l’action et la surenchère sont les mots d’ordre !
Une action fun, décomplexée et impeccablement mise en scène
Après Kick-Ass et Kingsman, ce n’est plus vraiment un secret : Matthew Vaughn est un des nouveaux maîtres de l’action-divertissement. Il nous rappelle cela avec brio dès les premières minutes de Kingsman – The Golden Circle, pour le plus grand plaisir des amateurs de mise en scène nerveuse et sophistiquée.
Le film débute de la manière la plus intelligente qui soit. En effet, tous les éléments ayant plu au public dans le premier opus se retrouvent dès les premières minutes. Cela permet de replonger le spectateur dans une ambiance déjà familière, tout en posant les bases de ce qui sera la nouvelle intrigue du film. La musique, la mise en scène, les personnages présentés… Tout est fait pour nous immerger dans cette suite en nous dévoilant au passage les évolutions de chaque individu depuis le précédent épisode. La suite peut se résumer de la même sorte que l’on résumerait le premier opus : beaucoup d’humour, de l’action incroyablement bien filmée, des scènes parfois riches en émotions et des acteurs très bons dans leurs rôles. Mention spéciale à Julianne Moore, macabrement mignonne dans son rôle de grande méchante mégalomane et dérangée.
Vaughn conserve tout son talent pour filmer aussi bien les scènes à grand spectacle que les scènes de combat. Nous retrouvons ainsi des moments d’action impeccablement chorégraphiés et filmés, dont le tournage a dû être un sacré enfer de mise scène. Mais, après-tout, il fallait au moins cela pour tenter d’égaler la cultissime scène de l’église dans le premier opus (tous ceux ayant vu le film savent de quelle scène il s’agit). Seulement voilà, tout ce déluge de mise en scène amène à une question qui finit par devenir cruciale…
Une surenchère inutile ?
Lorsqu’une suite est mise en chantier à Hollywood, il est toujours tentant de faire plus gros que dans le précédent opus. Kingsman – The Golden Circle n’a malheureusement pas échappé à cette règle. Ainsi, même si la mise en scène reste de très bon calibre, on peut déplorer une surenchère parfois dérisoire et même assez putassière. Que l’on s’entende : cela ne nuit pas à la qualité du film ni au plaisir du visionnage. Cependant, cela est très visible notamment lors des scènes d’iconisation des lieux et des personnages.
Prenons notamment l’exemple de l’apparition de Julianne Moore (absolument délectable en méchante folle à lier) : Celle-ci est présentée de la manière la plus parfaite qui soit. Dès sa scène d’introduction, le personnage est posé et nous savons que la menace est réelle. Cependant, une autre scène vient faire absolument le même travail une vingtaine de minutes plus tard, faisant ainsi doublon avec la scène d’introduction. Heureusement, cette scène « doublon » a le mérite d’introduire un élément qui sera utile lors du combat final, ce qui lui permet donc d’avoir une certaine pertinence dans le récit.
Nous pouvons dénombrer quelques cas similaires assez récurrents dans le film, ainsi que des blagues et des situations que l’on aurait aimé voir arriver de manière un petit peu plus subtile. Bien sûr la subtilité n’est pas le mot d’ordre du film et cela est assumé, notamment par son côté volontairement cartoonesque. Cependant, l’écriture étant capable d’être très fine par moments, il aurait été bon qu’elle soit un petit peu plus constante. Rien de déplorable pour le visionnage toutefois, puisque Kingsman – The Golden Circle reste un des divertissements les plus réussis de l’année.
Colin Firth… Pourquoi ce spoil ?!
Éloignons-nous un petit peu du film pour parler de la campagne publicitaire qu’il y a eu autour. Car une question nous taraude : Pourquoi diable avoir fait intervenir Colin Firth dans la promotion du film ?! Il s’agit probablement d’une des stratégies de communication les plus maladroites de cette année en terme cinématographique.
En effet, Galahad (Colin Firth) étant censé être mort depuis le précédent opus, son retour devait être le plus gros twist du film. Garder cet élément secret aurait sans aucun doute créé un effet de surprise si grand que le film n’en n’aurait été que plus délectable. Malheureusement, il semblerait que les producteurs de cette suite très attendue aient eu les pieds froids et aient voulu utiliser Firth comme un argument promotionnel, au même titre que pour le premier épisode. Cette décision est d’autant plus discutable du fait que Kingsman – The Golden Circle soit une suite. Le fait de produire une suite à un film implique qu’un public de base soit déjà constitué. Un bon résultat au box-office est donc presque couru d’avance et Colin Firth ne changera probablement que très peu la donne.
Il est à noter que le réalisateur Matthew Vaughn lui-même semble très déçu de cette stratégie marketing, comme il l’a laissé entendre lors du Q&A post-visionnage. Et il faut avouer qu’en tant que spectateur, il aurait été vraiment agréable d’être surpris par cette révélation (révélation d’ailleurs clairement mise en scène pour être une surprise).
Malgré une surenchère parfois très visible, Kingsman – The Golden Circle reste un des blockbusters les plus rondement menés de cette année 2017. Fun, explosive, parfois intimiste ou émouvante, cette suite devrait ravir les fans du premier opus.
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