Après un chapitre 7 tout en exposition, Kagura Bachi développe ses personnages et nous entraîne dans un chapitre 8 intense et dramatique. Bienvenue dans un long flashback sur Norisaku Madoka, le sorcier aux darumas…
Retour en arrière
Hokazono Takeru emploie une temporalité pour le moins spéciale. En effet, depuis le chapitre 2, tout se déroule apparemment sur une seule et même journée. Alors que les actions s’accumulent, le mangaka utilise le flashback là où d’autres auraient utilisé un découpage alterné. Ainsi, loin de revenir en arrière de plusieurs jours, mois ou années, on se met à suivre les événements de la même journée, mais sous un autre angle. Celui de Soujou…
Un Soujou à l’emploi du temps chargé donc, car à peine avait-on eu le temps de le voir se prélasser dans sa piscine au chapitre 5, qu’on découvre qu’il a ensuite poursuivi chacun de ses hommes pour les punir de leur défaite. On peut s’interroger sur la nécessité pour un grand chef d’aller se salir les mains lui-même dans une tâche de sous-fifre. En effet, jusqu’ici, Soujou se contentait de crucifier ses sbires inefficaces dans son penthouse de luxe…
En l’occurrence, c’est Norisaku Madoka, le sorcier aux Darumas, qui paie le premier. Alors qu’on revit le moment de sa torture par monsieur Shiba, on entre cette fois dans la tête de l’antagoniste. Et celui-ci vit une véritable épiphanie, puisqu’il décide après cet événement de changer de vie. Hélas, ses beaux projets sont avortés par un Soujou impitoyable… Idem pour le frère du sorcier aux pouvoirs psychiques, qui connait un sort funeste. On nous campe là un ennemi unidimensionnel qui tue par simple plaisir et qu’on espère voir évoluer dans les prochains chapitres.
Tout en beauté
Là où Hokazono Takeru se rattrape, c’est dans la beauté de ses planches. Ce chapitre ne fait que le confirmer, avec un découpage impactant et des cases envoûtantes. Si on sent encore le trait et les erreurs d’un débutant sous pression (le rythme de sortie intense est épuisant), il est certain que le mangaka sera une des pointures de la mise en scène de demain. Que ce soit sur Kagura Bachi, si la série tient dans le temps… Ou bien sur une autre œuvre.
Les scènes d’action offrent des combats plutôt lisibles et surtout très organiques. Il faut dire que le trait sale presque brouillonné de Hokazono Takeru se marie bien avec le sang. Quant aux sorciers, leurs pouvoirs permettent des scènes oniriques dans lesquelles le mangaka semble également se complaire. Tout ceci trouve son apogée dans l’affrontement de Soujou et de Chihiro qui se profile à la fin du chapitre…
En effet, après avoir éliminé ses hommes de main, c’est Soujou en personne qui entre dans le salon de thé d’Hinao. L’affrontement qu’on pensait voir d’ici un mois semble désormais imminent… Et survient au pire moment. En effet, Chihiro est seul, sans Monsieur Shiba et Azami. Sans compter que Soujou semble avoir en main un des fameux sabres imprégnés de Rokuhira Kunishige.