Une exposition rondement menée ! Voilà ce qui nous attend dans le premier chapitre du nouveau phénomène, Kagura Bachi. En quelques pages Takeru Hokazono plante le décor de sa nouvelle série entre humour décalé, personnages décontractés et quête de vengeance…
Les personnages de Kagura Bachi
Ce premier chapitre nous plonge d’abord dans le quotidien de Chihiro. Ce jeune garçon appliqué, au visage blasé, vit tranquillement à la Forge du Sabre d’argent Roku. Sa tâche du jour, comme l’indique le titre du chapitre, est d’étudier le forgeage des sabres auprès de son père, Rokuhira Kinishige. Le caractère un peu fantasque de ce dernier ne l’empêche pas d’être une légende vivante. En effet, ses armes hors du commun ont changé le cours de la guerre au Japon.
Légende vivante donc… Mais on ne peut que craindre que cela soit de courte durée. Car si les premiers instants de lecture sont bien paisibles, tout lecteur aguerri de shōnen ne s’y trompera pas. Le père de Chihiro achète des poissons rouges sans vraiment savoir ce que c’est, il est marrant, il est insouciant. Et il promet de tout apprendre à son fils, avant de quitter une case spécialement grande, de dos… Pas de mère à l’horizon et juste un vieux copain de son père qui traîne dans le coin, voilà qui sent l’entrée au panthéon des héros orphelins pour Chihiro…
Le shōnen se lance
Takeru Hokazono ne s’appesantit pas sur les choses. Une ellipse d’un peu plus de trois ans, c’est ce qui nous accueille au bout de quelques pages. Et voilà un premier choix intéressant. Là où la plupart des shōnen auraient employé tout un arc pour montrer l’évolution de leur personnage, le premier chapitre de Kagura Bachi nous offre un avant-après en se servant de cette simple formule.
38 mois plus tard
Une phrase… Et une évolution de chara-design, puisque comme symbole du temps passé Chihiro aborde désormais fièrement des cheveux ébouriffés et une belle cicatrice. A l’intérieur aussi, il y a du changement. Le héros est passé d’un garçon un peu blasé et plutôt faiblard à un combattant aguerri, assoiffé de vengeance et sans pitié. Takeru Hokazono préfère nous montrer le résultat des choses et entretient un peu de suspens sur les événements passés. Il faut bien retenir l’attention du lecteur dès le premier chapitre…
De nombreuses questions en suspens
Si on peut se douter de ce qui est arrivé il y a 38 semaines, le ou plutôt les mystères se cachent ailleurs. Car on a tôt fait de se demander qui est réellement monsieur Shiba. Cet homme apparemment désintéressé, continue à tourner autour de Chihiro et l’entraîne dans les combats. On s’interroge aussi sur le type de guerre que lui et le père de Chihiro avaient menée, sur les pouvoirs que les sabres renferment et sur les motivations des yakuzas et des sorciers.
Tout ça ? Eh oui, car la force de Kagura Bachi vient du mélange d’univers. Les ennemis de Chihiro sont : une organisation de yakuzas, ainsi qu’un homme étrange doté de pouvoirs surnaturels. Mafia et magie au rendez-vous, donc. Chihiro, quant à lui, possède désormais un katana exceptionnel, particulièrement meurtrier. On ajoute ainsi une dose de kendo au mélange.
Si l’esthétique du manga est pour l’instant assez épurée, l’attaque de Chihiro et de son katana, représentant l’âme des poissons rouges, est une belle réussite visuelle. L’action, sanglante et bien dessinée, vient offrir un contraste bienvenu après une première partie assez fade en termes de mise en scène. On a déjà hâte de voir ce que Takeru Hokazono fera des futurs combats.
Kagura Bachi emprunte un peu de chaque shōnen avant lui. Magie et mafia à la Jujutsu Kaisen, sabre empreint d’une âme à la Bleach, vengeance familiale à la Demon Slayer, héros sombre à la Chainsaw Man. Un alliage un peu étrange mais ambitieux, qui semble ravir les fans. Désormais, Takeru Hokazono devra tenir ses promesses, car tous les yeux sont tournés vers lui. La suite dans notre critique des chapitres 2 et 3.
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