« Justice League Unlimited » tome 1 : un retour aux sources salvateur [critique]

« Justice League Unlimited » tome 1 : un retour aux sources salvateur [critique]

Suite directe de l’évènement Absolute Power, la série Justice League Unlimited ramène sur le devant de la scène l’équipe la plus importante de l’éditeur DC. Ce retour, regroupé dans le tome 1 de l’éditeur français Urban Comics, parvient-il à insuffler assez d’énergie pour promettre de grands moments dans les prochains tomes ?

Un choix éditorial nécessaire, mais qui interroge

Pour ce premier tome de la série Justice League Unlimited, Urban Comics a fait le choix d’y incorporer le numéro DC All In Special. Ce numéro permet de réintroduire tout ce qui a amené à la reformation de la Justice League via le point de vue de Booster Gold. A travers ces pages, on retrouve tout ce qui fait l’essence de cet univers, de l’action d’envergure avec l’arrivée de Darkseid et une palette de personnages qui interagissent entre eux. Le choix d’incorporer ce numéro semble cohérent dans sa première partie en s’intéressant à l’affrontement entre la Justice League et Darkseid, avec en parallèle les tribulations de Booster Gold qui entraîneront sûrement des conséquences dans la série principale.

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Néanmoins, la deuxième partie, qui conclut ce premier tome, nous laisse un poil circonspects. En effet, connaître la création de cette Terre parallèle, qui aboutira à l’arrivée de la gamme DC Absolute, est intéressante sur le papier, mais on a du mal à voir l’impact que cela aura sur Justice League Unlimited.

Bref, ce qui ressort de l’insertion de ce numéro spécial au sein de ce tome questionne plus qu’autre chose et laisse perplexe. Malheureusement, ces interrogations ne pourront être résolues que plus tard avec la sortie des prochains tomes, car l’arc qui suit cette ouverture ne s’y intéresse quasiment pas.

Une introduction efficace au fonctionnement familier

L’arc qui lance le retour de la plus grande équipe de super-héros DC ne cherche pas à faire dans la dentelle et donne tout ce qu’elle a dans le ventre. Le titre Unlimited n’est pas là pour faire acte de présence. Tout le monde est invité à participer dans les premières aventures de cette nouvelle itération, d’Atom Smasher jusqu’à Dr Occult. C’est ce qui fait la force de ce premier arc.

Si son traitement est certes classique avec une menace d’envergure à contrer, la manière de la contrer est ce qui fait le sel de cette série et procure tout son potentiel pour l’avenir. Chaque page est peuplée de super-héros différents grâce à une histoire partagée en plusieurs intrigues parallèles, ce qui nous permet d’alterner avec différents groupes de héros. Cela nous permet d’assister à des affrontements dantesques que seul ce genre de série peut nous prodiguer.

Elle n’oublie pas de s’intéresser intimement à cette équipe en se tournant pour cela vers certains héros. Martian Manhunter et sa remise en question par rapport à la perte de ses pouvoirs sont ainsi développés. Tout ce qui est mis en place autour du personnage d’Air Wave permet de déceler ce que pourra être la suite des aventures de l’équipe. Ces nombreux récits annexes nourrissent le développement interne de cette Justice League en dehors des grandes séquences d’action.

Cette introduction procure ce qu’il faut pour éveiller notre intérêt en proposant un premier arc simple, mais terriblement efficace et cela n’est pas une surprise quand on voit qui se trouve à la barre de cette refonte.

Le duo Mark Waid/Dan Mora avait déjà été l’instigateur de ce même souffle à travers la série World’s Finest centrée autour de Batman et Superman, duo mythique de l’éditeur. On y retrouve ici la même essence et cela fait plaisir de revoir cette version de ces personnages après les dernières années d’errance de la gamme DC.

Entre amour et héritage

Quand on lit les pages de ces quatre premiers chapitres de Justice League Unlimited, on replonge indubitablement quelques années en arrière, tout particulièrement au début des années 2000. Au début de ce nouveau millénaire sortait sur nos écrans de télévision une série qui possède étrangement le même titre.

Chapeautée par Bruce Timm, le créateur de la série d’animation Batman des années 90, la série animée Justice League Unlimited était déjà une lettre d’amour à tout ce que représente DC dans nos cœurs. Une équipe de super-héros vivant des aventures décomplexées et XXL avec le plus grand sérieux possible tout en s’intéressant à leur intimité et aux doutes qui les traversent.

L’arrivée au cinéma en 2008 de The Dark Knight rebattra les cartes en les faisant devenir les symboles de nos doutes et les représentants d’une époque troublée. Revoir aujourd’hui par le biais de Mark Waid leur côté plus optimiste et réconfortant nous prouve que leur intérêt principal se trouve là-dedans.

Ces héros sont essentiellement là pour nous faire vivre des aventures qui vont à fond dans ce qu’ils racontent tout en restant sérieux dans leur propos. Se servir dans tout le catalogue de l’éditeur est également un atout majeur, tant il est riche. Ce mélange de ces différents cocktails amène une lecture des plus plaisantes.

Ce premier tome de Justice League Unlimited ne révolutionne pas à lui tout seul le monde des comics, mais réussit à nous ramener une image qui avait longtemps été mise de côté au sein d’un univers qui s’était trop assombri. Cette mini-renaissance nous fait revivre une ère oubliée, mais liée intimement à l’identité de ces héros tout en nous faisant embarquer dans de prochaines aventures au potentiel illimité.

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