Bien avant les versions de Christopher Nolan, Matt Reeves ou Zack Snyder, le genre super-héroïque proposait aussi des adaptations de Batman sous la forme de films d’animation. Désormais disponible remasterisé en 4K, le moment est venu de parler d’un chef-d’œuvre. Batman contre le Fantôme masqué est certainement la plus belle pépite de l’animation DC !
Synopsis : Un parrain de la pègre est assassiné par un homme en cape noire. Le nouveau procureur Arthur Reeves accuse Batman. Désormais traqué, Batman enquête pour retrouver le véritable meurtrier. Mais dans le même temps, Bruce Wayne retrouve aussi une ancienne petite amie, Andréa Beaumont, dont le père fut autrefois mêlé aux affaires des gangsters tués. L’occasion pour le chevalier noir de replonger dans son passé, à l’époque où il faillit renoncer à devenir un justicier…
A l’origine du projet
Batman contre le Fantôme masqué (Mask of the Phantasm) est l’un des meilleurs films sur le Justicier de Gotham. Pourtant, beaucoup n’en ont jamais entendu parler. C’est donc une excellente décision de la part de Warner Bros de le ressortir en 4K à l’occasion des 30 ans du long-métrage.
Sorti en 1993, certaines critiques considéraient le film comme bien meilleur que les adaptations de Tim Burton. Le critique réputé Roger Ebert aurait même regretté de ne pas avoir vu le film en salles. Destinée de base à sortir directement en VHS, l’aventure de Batman a finalement eu droit à une sortie dans les salles obscures, rentabilisant tout juste son budget, puisque la campagne marketing autour du projet n’avait pas fait grand bruit. Nominé aux Annie Awards en 1994, il sera largement devancé par Le Roi Lion.
Alan Burnett est le scénariste de la grandiose série animée de 1992 et se retrouve alors en charge de l’écriture de ce nouveau film. L’idée originale devait raconter la capture de Batman par ses anciens ennemis emprisonnés à l’asile d’Arkham, afin de lui prouver que la chauve-souris est responsable de leurs conditions de criminel. Néanmoins, l’idée est mise de côté et sera reprise dans l’épisode The Trial. Alan Burnett décide alors de mettre en scène un ennemi principal inédit, inspiré des comics Batman Years Two de Todd McFarlane et Alan Davis. Mais surtout, Le Fantôme masqué s’attardera davantage sur Bruce Wayne, sa genèse et sa relation avec Andrea Beaumont.
Batman ou Bruce Wayne ?
Jamais le Chevalier Noir n’a paru aussi complexe, mélancolique, confronté à ses démons que dans ce film. Et pour cause, le film s’attarde davantage sur la psychologie de Bruce Wayne, régulièrement dans une position de faiblesse, dépassé par les situations. En fait, Batman contre le Fantôme masqué est le seul film qui marque véritablement la tragédie qu’est la vie du milliardaire de Gotham qui s’interdit le bonheur. Si le cinéma de Burton, Nolan ou même Snyder montrait un Bruce Wayne sombre et vengeur, ils n’ont jamais rendu l’identification aussi importante. Car finalement, qui est vraiment Batman ? Un justicier, certes, mais il est surtout cet homme brisé par le spectre de la vengeance à laquelle il consacre sa vie. Même la version « Nirvana » de Robert Pattinson dans le très bon The Batman ne montre pas une dualité aussi extraordinaire entre le Chevalier Noir et l’homme de Gotham que dans ce film d’animation.
Dans une adaptation de super-héros, tout le monde souhaite être le héros, mais personne ne veut de son identité secrète. C’est pour cette raison que Batman contre le Fantôme masqué hante encore nos esprits. Enfant dévorant la VHS en boucle, on ne souhaitait que voir Batman sauver des innocents à Gotham. Mais en réalité, on se retrouvait devant son aventure la plus humaine, le tout baignant dans une véritable noirceur chevaleresque.
Surtout, Batman contre Le Fantôme masqué montre aussi une tragique histoire d’amour. Celle de Bruce et Andréa, qui aurait pu empêcher Batman de déployer sa cape chaque nuit dans Gotham. Une histoire qui aurait pu permettre à Bruce Wayne d’être enfin heureux, chose que l’on ne voit quasiment jamais, ce qui glorifie encore plus le personnage. Histoire qui pourtant joue sur les deux extrémités de la vengeance et des ténèbres enfouies en chacun de nous…
Toujours une merveille de l’animation
Il y a une véritable créativité artistique tout le long du projet. L’ambiance du dessin animé, le réalisme et le fantastique expressionnisme des films bien avant eux. Tout ceci est à la fois envoûtant, onirique, sublimé par des plans iconiques et extrêmement inventifs. Surtout, il s’en dégage énormément de symbolisme à travers la mise en scène. Quiconque a vu la scène du cimetière ou la confrontation avec le Joker sait ce que l’on veut dire. Dire que ces idées auraient permis la création du Batman de Ben Affleck serait probablement un euphémisme.
Que rajouter de plus ? La musique est somptueuse, résonnant comme un cri de l’âme et le casting vocal est toujours aussi parfait. Quel bonheur d’entendre Mark Hamill dans un Joker toujours plus machiavélique, mais surtout le regretté Kevin Conroy, éternel Chevalier Noir aux yeux du monde. Enfin, Dana Delany ajoute cette grâce et cette humanité dans la voix d’Andréa Beaumont. Oui, Batman contre le Fantôme masqué est un film qui restera dans la tête encore très longtemps.
(Re)découvrir Batman contre le Fantôme masqué en 4K est aussi un moyen de rendre hommage à la glorieuse série des années 90, tout en confirmant que nous avons affaire à la plus grande aventure du Chevalier Noir, sûrement pendant encore très longtemps…
Batman contre le Fantôme masqué – Trailer 4K
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