« Japanese Film Festival Online 2024 » : Nos coups de cœur du festival

Le Japanese Film Festival Online a tenu sa 3ème édition du 5 au 19 juin dernier. Avec une sélection de 23 films (dont 20 disponibles en France), c’était son édition la plus dense jusqu’ici. Une sélection riche de différents genres, thèmes et points de vue sur la société japonaise. On revient sur nos coups de cœur de cette édition 2024. 

On le rappelle tout en redirigeant vers notre article annonçant le festival, le Japanese Film Festival Online est un festival en ligne disponible dans 27 pays. Il met à disposition des films, ainsi que des messages de leurs réalisateurs. Partout dans le monde, le festival s’associe avec des lieux représentants la culture japonaise pour mettre en place projections et conférences. Ici, c’était la Maison de la Culture du Japon à Paris qui a notamment accueilli la projection du film Father of the Milky Way Railroad.

I Go GaGa : Welcome Home, Mom (Naoko Nobutomo, 2022)

La réalisatrice Naoko Nobutomo nous emmène dans un voyage déchirant au coeur de son intimité familiale. I Go GaGa : Welcome Home, Mom est la suite d’un premier film intitulé I Go Gaga, My Dear dans lequel on voyait sa mère céder à la démence pendant que son père s’occupait d’elle. On s’immisce dans leur vie alors que l’état de la vieille dame empire et que ses proches font tout pour la soutenir dans ses dernières heures.

Un documentaire viscéral qui va au-delà de ce qu’on a l’habitude de voir. Si le documentaire et la fiction seront toujours franchement liés, celui-là s’inscrit dans une réalité déconcertante. Naoko Nobutomo filme absolument tout ce qu’elle vit, à tel point que la caméra ferait presque office de troisième œil pour elle. En tant que spectateur, on a accès à une intimité telle qu’on se sent déstabilisé. Mais surtout, on est touché, bouleversé. 

I Go GaGa : Welcome Home, Mom est un film singulier qui nous plonge dans une réalité déchirante et nuancée. Il y a la maladie qui détruit tout sur son passage, la personne et ses souvenirs qui disparaissent derrière elle… Mais il y a l’amour indéfectible de cet homme de presque 100 ans qui marche plus de deux heures tous les jours pour rendre visite à sa femme, et cette famille soudée dans la vie, la maladie et la mort.

Une expérience bouleversante qui est notre coup de cœur absolu du Japanese Film Festival Online 2024. 

We Made a Beautiful Bouquet (Nobuhiro Doi, 2021)

We Made a Beautiful Bouquet a tout d’un grand film : le duo d’acteurs à l’alchimie parfaite, une histoire du quotidien à laquelle tout le monde peut se rattacher, des dialogues d’une grande finesse, une photographie somptueuse et ce sentiment doux-amer profondément réaliste qui en découle…

On y suit l’histoire d’amour de Mugi et Kinu pendant 5 ans. Des premiers émois à leur séparation en passant par les moments de doute, de désespoir, mais aussi de grand bonheur. Une longue tranche de vie poétique et remplie d’humanité. 

Comme un air de La La Land, sans musique certes, mais encore plus majestueux. We Made a Beautiful Bouquet est un grand film, nous l’affirmons pleinement. 

Wedding High (Akiko Ôku, 2022)

Wedding High est un film choral, un sous-genre cinématographique dans lequel on suit plusieurs protagonistes à la fois. A travers chacun d’entre eux, on va suivre un mariage avec humour et émotion.

Une comédie hilarante qui joue de la multiplication de ses points de vue pour renforcer son attrait comique. Mais au-delà de son humour, Wedding High est un film touchant qui nous parle d’amour : des sacrifices nécessaires, de l’importance des rêves, même s’ils sont éloignés de la réalité et des petites choses qui font notre bonheur.

Un film qui fait chaud au cœur et qui fatigue les zygomatiques !

I Am What I Am (Shinya Tamada, 2022)

Il est rare, dans quelconque média, de voir de la représentation asexuelle et encore plus de la représentation aromantique. Être asexuel, c’est n’avoir aucun attrait pour les relations sexuelles et n’en ressentir ni l’envie, ni le besoin. Être aromantique, c’est la même chose pour les relations romantiques. I Am What I Am nous plonge dans la vie de Kasumi, une femme aromantique et asexuelle. 

Le film n’est pas centré sur la différence en elle-même de son personnage, mais sur un personnage qui vit avec sa différence. Une vision de la représentation rafraîchissante qui peint le portrait d’une femme attachante remplie d’amour, mais qui ne le donne pas comme on l’attendrait d’elle. Une femme en marge de ce que la société globale voudrait, mais aussi des normes de la société japonaise.

Un film apaisant que l’on passe aux côtés de personnages singuliers auxquels tout le monde pourrait s’identifier à sa manière. Le cinéma manque de représentation d’amour non sexualisé, et I Am What I Am est un bel exemple de ce qui est possible. 

Clap de fin pour le Japanese Film Festival Online 2024

Le Japanese Film Festival Online est une excellente initiative qui fait découvrir de nombreux pans de la culture japonaise à travers le cinéma. Dans cette édition 2024, on a pu se pencher sur : la culture zen, les coutumes maritales, le traitement du handicap et de la maladie, la société en tant que jeune adulte, l’art sous toutes ses formes, la culture animée, la culture des mangas, le monde de l’édition, les coutumes mortuaires… Un véritable 360 riche.

Riche également d’un point de vue cinématographique avec un mélange de genres impressionnant et des films hauts en couleur. Chaque découverte fut un plaisir et ces deux semaines de festival en ligne sont immédiatement devenues très sympathiques. La sélection était exceptionnelle, à la fois différente, mais cohérente, et d’une grande qualité.

On salue l’initiative internationale et gratuite à nouveau, et on espère revoir le Japanese Film Festival Online pour une quatrième édition ! C’est une excellente manière de découvrir plus de cinéma japonais

La bande-annonce de I Go GaGa : Welcome Home, Mom, notre coup de coeur du Japanese Film Festival Online 2024

Critique de My Broken Mariko, film présenté pendant le festival 

Review des films de la Japan Horror Film Competition présentés pendant le festival

Rédactrice cinéma, séries et jeux vidéo spécialisée dans la FGC.

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