Deux amies embarquent dans un road-trip sur un coup de tête sans savoir qu’elles embarquent un secret d’Etat dans le coffre de leur voiture de location. Amour, vengeance et quête initiatique au programme dans ce film complètement déjanté. Drive Away Dolls est l’œuvre de la collaboration d’Ethan Cohen (célèbre réalisateur qui a fait ses armes aux côtés de son frère Joel) et de sa femme Tricia Cooke (talentueuse monteuse Hollywoodienne qui se met ici au scénario.)
Un film dynamique et absurde…
On le sait d’entrée de jeu, avec Drive Away Dolls on embarque dans une comédie absurde qui n’a peur de rien. C’est un film qui s’amuse et qui aime ça. Sa créativité n’a pas de limites, à tel point qu’on enchaîne les transitions 3D étranges dignes des années 2000 et les séquences hippies et colorées qui semblent sorties de nulle part. On ne lui reprochera absolument pas, puisqu’il nous emporte sans trop d’effort dans son trip psychédélique. C’est amusant, c’est très joli et puis c’est cohérent de bout en bout.
On se retrouve en 1999 avec un duo de lesbiennes complémentaires et ancrées dans leurs archétypes. Jamie, campée par Margaret Qualley (Once Upon a Time in Hollywood) prône la liberté, a peur de l’engagement et veut faire de sa vie une véritable fête. Marian campée par Geraldine Viswanathan (Contrôle Parental) est quant à elle le cliché de la jeune femme coincée et déprimée qui aime lire et rester chez elle. On ne peut nier l’énergie folle du duo qui est absolument stellaire et qui porte le film avec brio. De jeunes actrices très prometteuses qui, on ne doute pas, ont un avenir brillant devant elles.
Du côté du casting, on retrouve d’autres pépites Hollywoodiennes comme Pedro Pascal, Colman Domingo, Beanie Feldstein et même une petite apparition de Matt Damon qu’on aime voir dans ce genre de rôles plus comiques.
C’est un film qui plaira aux amateurs de comédie potache avec une réalisation et un montage hors-du-commun qui font sens et qui fascinent. Néanmoins, l’amusement est par moments de courte durée malgré son rythme bien maitrisé et sa durée de moins d’une heure et demie.
… Qui manque parfois de nuance
L’absurde est fait pour repousser les limites, mais ça ne l’exclut pas de devoir se nuancer. On pense notamment aux dialogues qui, bien que correctement rythmés, deviennent lourds assez rapidement. Le sexe a une place centrale dans cette comédie potache, mais ça en devient parfois étouffant. On manque de respirations, de pauses qui rendent le timing comique efficace. Le film est inégal sur ce point. Il peut être très drôle qu’il aborde le sujet ou non, mais aussi trop insistant et d’une lourdeur qui casse son timing.
Le manque de nuance fait aussi souffrir ses archétypes. Les personnages sont portés par un casting divinement bien choisi, mais quand c’est trop c’est trop, et parfois l’absurde lui-même n’est pas assez. Il est difficile d’apprécier un personnage comme Jamie qui donne l’impression de ne jamais changer de disque. On reprochera aussi le développement trop superficiel du duo principal.
Cela n’en fait pas un mauvais film pour autant, il a de grandes qualités. On regrette réellement son insistance dans ses dialogues, alors qu’il prouve à de nombreuses reprises être bien plus drôle quand il sous-entend ou montre directement ses gags.
Drive Away Dolls est un bon moment qui fait sourire et qui regorge d’idées fantasmagoriques. On se retrouve cependant à souffler quand il se veut trop lourd. A voir ne serait-ce que pour la proposition originale qu’il propose. En salles le 10 avril.
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