« La Vie de ma mère » de Julien Carpentier, une ode à la transmission [critique]

"La Vie de ma mère" de Julien Carpentier, une ode à la transmission [critique]

Julien Carpentier aborde la thématique de la bipolarité dans La Vie de ma mère, au cinéma le 6 mars 2024. Ce long-métrage touchant et très bien construit a touché le cœur des spectateurs en remportant le Valois du public au Festival du Film Francophone d’Angoulême. Une récompense qui vient s’ajouter au palmarès de l’actrice et réalisatrice Agnès Jaoui, qui campe le rôle principal.

Pitch : Pierre, 33 ans, fleuriste à succès, voit sa vie basculer lorsque sa mère, Judith, fantasque et excessive, débarque dans sa vie après deux ans sans se voir. Pierre n’a qu’une idée, reprendre le cours normal de sa vie, mais rien ne se passe comme prévu. Leurs retrouvailles, aussi inattendues qu’explosives, vont transformer Pierre et Judith à jamais.

Le traitement de la bipolarité

Le sujet de la bipolarité a souvent été abordé dans des longs-métrages. On peut notamment citer Happiness Therapy, The Informant ou encore Bird. Ces longs-métrages abordent la thématique de différentes manières. Cela peut être d’une façon assez comique ou totalement dramatique. Julien Carpentier a pris le parti de le réaliser de manière poétique. Agnès Jaoui, tel un oiseau majestueux, oscille entre la tendresse et la colère. William Lebghil, qui lui donne la réplique, est parfaitement juste. Il incarne le fils, également soumis à une forme de bipolarité. Il est tiraillé entre l’amour qu’il éprouve pour sa mère et la raison qui le pousse à la faire revenir dans sa clinique psychiatrique. Le scénario est très fin, poétique et juste. Il explique la bipolarité de manière humaniste plutôt que de rentrer dans des clichés populaires. 

La Vie de ma mère : un sujet personnel

Julien Carpentier, le réalisateur, est directement touché par le phénomène de la bipolarité. En effet, sa propre mère est maniaco-dépressive. Il a donc romancé son histoire personnelle en ajoutant des éléments poétiques. Par exemple, le métier qu’exerce Pierre, fleuriste, le lie à sa mère. Il a une façon assez commerciale de gérer sa boutique. Mais au cours de leur aventure, Judith lui apprendra le langage des fleurs. Un duo atypique que l’on a envie de suivre au cours de cette magnifique histoire de transmission.

Une aventure poétique

La Vie de ma mère est construit comme un tableau, avec un judicieux choix des couleurs et de la composition des plans. De par son scénario, Julien Carpentier parvient à aborder des sujets forts et lourds de manière légère, de façon à ce que tous les spectateurs puissent comprendre. Il pose sa caméra afin de capter la subtilité des plans et faire ressentir toutes les émotions. Grâce au jeu de William Leghbil et la fantasque Agnès Jaoui, les thématiques tragiques au premier abord sont abordées avec comédie et fantaisie. La qualité de l’écriture permet d’avoir des répliques ciselées, autant dans l’humour que dans l’émotion, avec de forts rebondissements. Un moment émouvant et plein de tendresse jusqu’au magnifique final.

La Vie de ma mère sort en salle le 6 mars 2023. C’est un film tout en subtilité sur la transmission, l’amour et la maladie de la bipolarité. Un film émouvant qui se digère, à apprécier au cinéma.

Bande-annonce de La vie de ma mère

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