« Dream Scenario » : Nicolas Cage au top de sa forme [critique]

"Dream Scenario" : Nicolas Cage au top de sa forme [critique]

Après s’être révélé avec son précédent film, Sick of Myself, le cinéaste norvégien Kristoffer Borgli est de retour cette semaine avec son deuxième long-métrage : Dream Scenario. Emmené par Nicolas Cage, le récit raconte celui du banal professeur Paul Matthews, qui voit son existence bouleversée quand il apprend qu’il apparaît dans les rêves de millions de personnes. Quelque part entre Eternal Sunshine of the Spotless Mind et Black Mirror, découvrez cette petite pépite fraîchement sortie sur nos écrans.

Dream Scenario : Nicolas Cage en grande forme

Rien que de par son concept initial, Dream Scenario sort du lot et vaut le coup d’œil. Via un concept qui pourrait avoir sa place dans Black Mirror (surtout dans sa dernière partie), le long-métrage propose un récit « mind-fuck » autour des rêves et de la réalité. Film doux-amer, calme, presque parfois contemplatif, Kristoffer Borgli propose une plongée dans l’inconscient collectif, dans l’esprit de la masse et dans les conséquences de la célébrité non recherchée.

La première partie de Dream Scenario est totalement jubilatoire. Intrigue mystérieuse, rêveries psychédéliques, Kristoffer Borgli aborde son sujet via une mise en scène intelligente, qui raconte les rêves oniriques des différentes « victimes » de Paul Matthews. Le schéma narratif pose doucement ses enjeux dans une approche qui exploite totalement son concept de base. Nicolas Cage est d’une justesse absolue, et prouve encore une fois qu’il a sa place dans le cinéma d’auteur américain plus que n’importe quel acteur hollywoodien.

Des concepts globalement bien développés

Puis, évidemment, le rêve se transforme en cauchemar. Paul Mattews devient une véritable célébrité, une bête de foire, qui voit l’attention du monde se porter sur sa personne, malgré-lui. Kristoffer Borgli développe ainsi, par ce biais fantastique, l’impact de la célébrité éphémère. Un sujet d’actualité, surtout à l’époque des réseaux sociaux, où un inconnu devient la star internationale de quelques jours. Une montée d’adrénaline qui retombe en un sursaut, qui peut avoir des conséquences dramatiques sur l’équilibre psychique de ceux qui expérimentent la chose.

Surtout quand cette adoration se transforme en haine, comme dans Dream Scenario. Kristoffer Borgli rappelle ainsi le danger de la célébrité non recherchée, des réseaux sociaux, et plus globalement de notre société contemporaine qui prend un malin plaisir à détester, attaquer et rejeter la faute sur les autres. On peut même pousser le parallèle plus loin, avec une double lecture qui s’adapte également à Nicolas Cage en personne, comédien tantôt adulé, tantôt volontairement détesté, devenu un véritable même à part entière, souvent victime d’une célébrité parfois passagère.

"Dream Scenario" : Nicolas Cage au top de sa forme [critique]

Dream Scenario est donc une satire sociale ultra intelligente doublée d’une aventure fantastique inédite. Un conte malin, qui exploite parfaitement la folie douce de son interprète principal. Reste malheureusement une conclusion en-deçà des attentes posées par le film. Si le développement est solide, puisqu’il aborde des thématiques contemporaines passionnantes, la conclusion manque de créativité, d’originalité, et n’est pas à la hauteur du reste du film.

Quoi qu’il en soit, Dream Scenario est un concept mind-fuck plutôt bien exploité, emmené par un Nicolas Cage au sommet de sa forme, pour un rendu énigmatique et passionnant, qui lorgne parfois vers Black Mirror. Peut-être même l’un des meilleurs films de l’année.

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