Des « fossiles fantômes » retrouvés au fond de l’océan !

Des "fossiles fantômes" retrouvés au fond de l'océan !

Des fossiles rares ont été découverts par une équipe internationale de chercheurs. Ces fossiles portent un nom bien particulier puisqu’ils sont les vestiges de plancton unicellulaire, vivant dans les océans il y a des millions d’années. De fait, ces « fossiles fantômes » sont davantage des empreintes résiduelles que des fossiles « traditionnels ».

Une étude sur ces fossiles – jusqu’à maintenant rares et peu étudiés – parut dans la revue Science a démontré que les phytoplanctons étaient bien plus résistants aux changements climatiques qu’escompté.

La formation de ces fossiles fantômes

Le phytoplancton est un plancton végétal pouvant être constitué de plaques de calcaires – des coccolithes – qui servent à protéger son unique cellule. Ce sont ces dernières qui se sont fossilisées dans la roche pendant toutes ces années.

On vous explique : les « fossiles fantômes » se sont formés lorsque des sédiments du fond marin se transformaient en roche. Ainsi, au fur et à mesure que de la boue se déposait sur la roche, la pression finit par écraser des coccolithes et d’autres restes organiques ensemble. Cela a donné de la matière dure pressée contre de la matière molle. Puis, le calcaire recouvrant les coccolithes a fini par être dissout par des eaux acides. Il ne restait alors plus que leurs empreintes, d’où leur appellation de « fossiles fantômes » par les chercheurs. Le professeur Paul Brown, de l’University College London et co-auteur de l’étude, trouve d’ailleurs que la préservation de ces nanofossiles est « remarquable ».

Cette découverte rare est le fruit d’une hypothèse erronée par rapport aux coccolithophores. Ces dernières étaient considérées par les scientifiques comme vulnérables aux changements climatiques, et donc absentes du registre des fossiles des trois périodes majeures du réchauffement climatique connues. Or, l’étude prouve qu’ils sont finalement bien plus résistant que ce que la communauté scientifique ne le pensait. La preuve en est que ces « fossiles fantômes » sont plus précisément, des fossiles de coccolithophores et que leur présence lors de ces évènements a été démontrée par l’étude.

Une présence depuis des millions d’années

Cette découverte remet en cause leur interprétation des archives fossiles. En effet, les paléontologues se focalisaient sur la recherche de fossiles « traditionnels » de coccolithes sans jamais penser à les trouver sous une autre forme. Ainsi, les recherches montrent une abondance de « fossiles fantômes » découverts dans les sédiments marins, cachés depuis tout ce temps. Cela prouve que l’espèce a continué à prospérer, malgré les changements climatiques et même pendant des « crises de bio calcification ».

De fait, l’étude s’est concentrée sur trois évènements anoxiques océaniques de l’histoire. Le premier correspond à une période de réchauffement global, pendant le Jurassique, il y a 183 millions d’années. Réchauffement probablement causé par une augmentation des taux de CO2 dans l’atmosphère à la suite d’une forte activité volcanique dans l’hémisphère sud. Plusieurs nanofossiles fantômes ont été découverts en Allemagne, au Japon, en Nouvelle-Zélande… etc. et sont associés à cette période.

Une résistance surprenante

Les deux autres correspondent à l’ère du Crétacé, il y a 120 millions et 93 millions d’années respectivement. Les fossiles retrouvés datant de ces périodes confirment que le phytoplancton restait une espèce abondante lors de ces trois épisodes. Même si ces organismes sont d’une taille démesurément petite (cinq millièmes de millimètre environ), ils sont d’une résistance surprenante.

« Ces fossiles réécrivent notre compréhension de la façon dont le nanoplancton calcaire réagit aux évènements de réchauffement. »

Professeur Richard Twitchett, Musée d’histoire naturelle de Londres.

Ainsi, cette découverte démontre qu’une interprétation littérale des archives fossiles peut induire en erreur les chercheurs. Sous-estimé, le nanoplancton a finalement prouvé sa résistance aux changements climatiques survenus aux cours des derniers millénaires. Comme quoi, les fossiles « traditionnels » ne sont pas les seuls à pouvoir apporter de nouveaux éléments à l’histoire et à la science. En attendant, les scientifiques se demandent désormais comment réagira l’espèce face à ce nouvel épisode de changement climatique.

 

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