Au sein de la ville de Bérénice, aussi appelée Baranis, des archéologues polonais ont fait deux découvertes. D’abord, ils ont trouvé sept squelettes qui appartiendraient à la communauté des Blemmyes. À ceci s’ajoute la découverte d’un complexe funéraire vieux de 1500 ans.
Bérénice, un lieu stratégique
Située à proximité de la mer Rouge en Égypte, la ville de Bérénice a toujours su profiter de sa localisation privilégiée pour vivre de la pêche.
Fondée vers 260 av. JC par Ptolémée II, Bérénice est également un point stratégique majeur. En effet, le port de ladite ville permettait de recevoir des éléphants, afin d’alimenter l’armée en matière d’armement.
Pour ce qui est du commerce, sa position permettait de créer des voies commerciales avec l’Inde, mais aussi de créer des relations avec Rome. Sous la période romaine, Bérénice recevait et exportait de nombreuses richesses, comme des épices, de l’encens, des perles et différents textiles.
Les restes d’une population nubienne : les Blemmyes
Bérénice était occupée par les Égyptiens. Puis, sous la période romaine, la ville était sous le contrôle des forces romaines. Mais entre les IV et Vème siècles, une autre population prit possession de la ville : les Blemmyes.
#Berenike Research on the #EasternDesert city's 4th–5th cent. cemetery finds social differentiation in the late period: an elite tomb with intact burials & goods.
More on🔸Dr Mariusz Gwiazda's team's work in the PCMA @UniWarszawski & @UDelaware project
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Les Blemmyes sont apparus aux alentours des années 270 av. JC. Ce sont des Nubiens qui ont réussi à établir un royaume totalement indépendant. Ce dernier s’étendait de Dodekashoinos jusqu’au sud de l’Égypte, au cours du IVème siècle.
Les sept squelettes retrouvés datent d’environ 1500 ans. Il s’agit probablement de restes de Blemmyes. De plus, la position des squelettes a interpellé les archéologues. Ces derniers avaient les membres inférieurs situés sur leurs poitrines. Mariusz Gwiazda, un docteur du Centre polonais d’archéologie méditerranéenne de l’université de Varsovie a alors fait part de son étonnement au Heritage Daily, un éditeur indépendant traitant des dernières découvertes scientifiques et de la recherche :
« Ce n’est pas une positon naturelle. Pour y parvenir, le défunt devait être attaché à l’aide de cordes ou de tissu »
Le complexe funéraire abritait des membres de l’élite
En plus des squelettes, les archéologues polonais ont découvert de véritables indices permettant d’identifier plus précisément l’origine des défunts.
En effet, des artefacts ont été retrouvés à proximité des squelettes. Cette trouvaille laisse penser aux archéologues que les squelettes sont ceux d’anciens membres de l’élite nubienne. De plus, les corps ont été enterrés avec des bijoux.
Les archéologues ont également retrouvé des perles faites avec de l’onyx. À cela s’ajoutent des bagues en argent, des bracelets en ivoire et des boucles d’oreilles.
D’autres indices ont été retrouvés. Il s’agit de restes d’animaux, sûrement utilisés à des fins sacrées, notamment pour la mise en place de rituels permettant d’accompagner le défunt de l’autre-côté. Cette découverte conforte les archéologues dans leur hypothèse d’origine, selon laquelle les squelettes seraient les restes de membres d’une notable élite nubienne.
Pour le moment, on ne sait rien d’autre sur ce fameux complexe funéraire et ces sept squelettes. Ce qui est sûr, c’est que ces découvertes vont permettre aux experts d’en savoir un peu plus sur les Blemmyes, qui demeure une ancienne communauté très peu connue dans le monde historique et scientifique.
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