David Fincher critique le Joker avec Joaquin Phoenix

David Fincher, réalisateur de Mank, a évoqué avec ironie le succès du film de Todd Phillips dans lequel Joaquin Phoenix incarne le Joker.

Six ans après Gone Girl, David Fincher sera bientôt de retour avec Mank. Il s’agira cette fois d’un film en noir et blanc retraçant la création de Citizen Kane. Plus généralement, ce film critiquera le Hollywood des années 1930.

Fincher ne ménage personne

Et quand on parle de critique, le réalisateur n’a pas mâché ses mots dans la presse. Dans le nouveau numéro de Première, il est revenu par exemple sur le statut d’icône d’Orson Welles. Pour Fincher, le cinéaste « mélangeait immaturité crasse et talent monumental ». Et ce n’est pas tout…

En effet, auprès de The Telegraph, le réalisateur s’en est pris aux gros studios hollywoodiens actuels. Il les critique notamment parce qu’ils ne se lancent plus dans des projets de films « à moins d’être certains d’en tirer un milliard de dollars de recettes ».

Pour illustrer son propos, David Fincher a pris pour exemple Joker de Todd Phillips. Selon lui, Warner Bros n’aurait jamais validé ce film sans le succès monstre de The Dark Knight, en 2008 :

« Je suis certain que personne n’aurait jeté un œil à ce scénario en se disant : ‘Yeah, prenons Travis Bickle [l’anti-héros de Taxi Driver, de Martin Scorsese], et Rupert Pupkin [celui de La Valse des pantins, du même réalisateur et également interprété par Robert de Niroet mettons-les en conflit, tout en dépeignant une vision trahie de la maladie mentale, et lançons-nous pour gagner un milliard de dollars ! »
Le moins que l’on puisse dire, c’est que Fincher n’a pas été tendre sur ce coup. Et il ne s’arrête pas là.
Au cours de la conversation, il revient également sur la création houleuse de Fight Club, qu’il a réalisé à la fin des années 1990 au sein de la 20th Century Fox (aujourd’hui racheté par Disney) :
« À l’époque, les réactions des producteurs en sortant des projections de presse, c’était plutôt de nous faire comprendre que nos carrières étaient finies. Le fait qu’on ait réussi à faire ce film en 1999, pour moi, c’est un miracle. »

Un nouveau projet de série ?

Pour finir, David Fincher annonce réfléchir à un concept de série tournant autour de la « cancel culture ». On peut noter que ce phénomène prend de l’ampleur à l’heure des réseaux sociaux. Des personnalités peuvent alors être « cancelled » (comprenez « supprimer » en anglais) pour leurs propos ou comportements déplacés. Ce fut notamment le cas de Johnny Depp, qui a récemment dû quitter la saga des Animaux fantastiques à la demande de Warner Bros. La raison de cela ? L’acteur a perdu un procès lié à son comportement violent envers son ex-femme, Amber Heard.

Le réalisateur explique alors à ce sujet :

« Au cœur de ce projet (de série), il y aurait cette question de la façon dont nos sociétés modernes gèrent les excuses. Si vous faites des excuses sincères mais que personne n’y croit, vous êtes-vous vraiment excusé ? C’est une idée troublante. Mais on vit dans une période troublée. »

La question reste de savoir si sa série sera disponible sur Netflix. Dans Première, David Fincher explique qu’il a signé un contrat de quatre ans avec la plateforme de streaming pour leur proposer des concepts. Cependant, Fincher a laissé entendre que la série Mindhunter, pour laquelle il a développé deux saisons, n’aurait pas de suite.

À l’heure actuelle, Todd Philipps n’a toujours pas répondu à David Fincher, et nul ne sait s’il le fera. Toujours est-il qu’il nous semble bon de rappeler que Joaquin Phoenix a été oscarisé pour son interprétation du Joker. Nous aurons d’ailleurs la chance de retrouver le célèbre acteur sous les traits de Napoléon Ier dans un biopic de Ridley Scott.

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