Boléro, le biopic sur Maurice Ravel sorti en salles en mars 2024, est sorti en DVD et VOD début juillet. Pour l’occasion, revenons sur ce film bourré de potentiel et de qualités, mais pas toujours à la hauteur de ses ambitions.
De belles performances…
Raphaël Personaz incarne Maurice Ravel à la perfection dans Boléro. Le rôle semble presque être fait pour lui et il porterait presque le film à lui tout seul, si la musique ne l’accompagnait pas si justement. On nous plonge au cœur de sa vie à des moments différents, entre autres son processus de création du Boléro. À ses côtés, les autres performances sont convaincantes, bien qu’un peu surjouées parfois.
La direction de la photographie est également sublime, tout comme les décors et les costumes. un travail de reconstitution très minutieux, qui ne peut qu’impressionner. Techniquement, Boléro est parfait, mais un peu trop. Il en oublie son cœur, et c’est le problème du film. Il lui manque cette touche de folie ou d’impertinence, qui aurait pu le hisser à un niveau très supérieur de narration.
… Entourées de platitude
Le film dure presque deux heures et on sent qu’il se perd à de nombreux moments. Les ellipses ne sont pas toujours claires et il est difficile de s’attacher à des personnages aux dialogues si mièvres et stéréotypés. On a l’impression de ne pas vraiment avoir appris à connaître Maurice Ravel, qui reste mystérieux pour les autres personnages, mais aussi pour le public finalement.
On sent honnêtement les deux heures passer et on regrette que le film parle trop. On dit souvent au cinéma et plus globalement dans l’écriture « show don’t tell » soit « montre, ne parle pas. » Et on regrette que Boléro n’ait pas respecté cette règle avec ses environnements sublimes. Surtout avec une batterie d’acteurs et actrices aussi talentueux.ses à disposition.
Il aurait également pu profiter de sa musique si prodigieuse pour nous emporter dans des moments de cinéma somptueux. Il le fait à trop petites doses, malheureusement. Quelques séquences resteront gravées dans nos mémoires, et ce sont justement celles liées à l’utilisation de la musique.
Boléro est ainsi un film plein de potentiel, bourré de bonnes idées, de passion et de savoir-faire, mais qui manque singulièrement du souffle romanesque qu’il méritait. Reste la performance du sous-estimé Raphaël Personaz et du casting qui l’entoure, ainsi que la musique, forcément entrainante.
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