« Alan Wake 2 » : La fin du jeu est bien plus optimiste qu’on ne le croit !

"Alan Wake 2" : La fin du jeu est bien plus optimiste qu'on ne le croit !

Depuis sa sortie, Alan Wake 2 fait l’objet de nombreuses interprétations et théories. Sa fin laisse en suspens de nombreux joueurs et interroge encore sur ses significations. Toutefois, aussi étrange soit-elle, elle est bien plus optimiste qu’on ne le croit. On vous explique ! 

Nota Bene : L’article spoile de nombreux éléments, mais aussi la fin du jeu Alan Wake 2.

On pourrait croire que la fin laisse perplexe. Le sort de Saga Anderson, Alex Casey et celui d’Alan Wake dans l’Antre Noir sont incertains. L’inspectrice du FBI tente d’appeler sa fille, mais le jeu s’interrompt avant de savoir si Logan répondra. Car dans le roman Return, la petite fille est condamnée à mourir noyée et cela s’implante comme un souvenir cauchemardesque pour tous les amis de Saga. La réalité est complètement distordue et le joueur ou la joueuse ignore complètement ce qu’il va advenir. Sont-ils libres ou sont-ils bloqués encore une fois dans l’Antre Noir ? Tout pourrait s’arrêter ici, mais vient une scène de mi-générique qui laisse encore plus perplexe. Pourtant, ce cliffhanger laisse surtout entrevoir une fin bien plus optimiste pour les personnages.

« J’ai choisi de retourner dans l’Antre Noir… »

Après un enregistrement vidéo d’Alice, Alan se réveille malgré son tir mortel à la tête. Il s’exclame horrifié : « Ce n’est pas une boucle, c’est une spirale !« , laissant suggérer qu’il s’est complètement trompé sur le fonctionnement de cet enfer artistique.

Plus tôt dans le jeu, Alan est effondré d’apprendre le suicide de sa femme via un diaporama photo de sa chute dans le vide. Pourtant, l’enregistrement final fait comprendre explicitement qu’elle a simulé sa mort et qu’elle ne prépare cette vidéo que pour Alan. Elle raconte avoir oublié d’avoir été prisonnière de l’Antre Noir treize ans plus tôt.

Après sa rencontre avec le Bureau Fédéral de Contrôle et ses témoignages sur une silhouette qui la tourmente (ce qui est marqué dans les documents collectables de Control), elle se souvient que son mari a échangé sa place avec elle pour la sauver. Ainsi, elle a décidé de plonger dans le Lac à nouveau pour le rejoindre. De cette façon, elle envisage de le guider sur certains aspects de l’Antre Noir et l’éloigner de la boucle dans laquelle il s’est enfermé. Cette boucle se reflétant par M. Grincement hantant l’esprit de l’écrivain. 

C’est Alice qui s’est débrouillée pour que Saga trouve le rupteur dans l’Antre Noir.

En aidant Saga à se procurer le Rupteur et une balle de lumière dans l’Antre Noir, Alice voulait précisément que l’inspectrice tire sur Alan lors de sa possession par M. Grincement, s’assurant que la boucle se brise. Au début de la vidéo, Alice dit : « Cette partie est pour toi. » Elle ne s’adresse pas à Grincement, ni à un Alan tourmenté, mais bien au mari qu’elle a connu. Parce que dans la boucle originale, si l’écrivain est libéré, Grincement le serait aussi.

« Ce n’est pas une boucle, c’est une spirale ! »

Les détails de son plan pour sauver Alan restent flous, mais elle n’a trouvé que cette solution pour le guider sans se révéler à Grincement. En simulant sa mort, elle donne volontairement à l’Antre Noir le moyen de briser définitivement l’écrivain tourmenté et de le laisser se faire posséder par le Mal absolu. C’était inévitable, mais risqué. Toutefois, son plan devait comporter une étape importante : Saga devait tuer Alan Wake possédé. Ainsi, se débarrasser de Grincement n’est que la première étape de l’évasion d’Alan. La boucle va reprendre, mais elle va comporter une légère différence…

En replongeant dans le lac maudit de Cauldron Lake, Alice a recréé cette boucle du premier volet, faisant alors écho à cette réplique mystérieuse prononcée 13 ans auparavant : « Ce n’est pas un lac, c’est un océan. » Cette boucle orchestrée de toute part par la photographe va permettre à Alan de se prouver qu’une issue est possible.

Il va replonger dans différentes boucles, mais elle va s’assurer que des petits changements lui permettront de s’éloigner doucement du cauchemar. C’est un message extrêmement positif dans le cheminement d’Alan Wake. Le public aura peut-être la sensation de tout recommencer à zéro après le visionnage de cette fin. En réalité, le cheminement permet à l’écrivain d’entrevoir enfin la porte de sortie qu’il a toujours espérée. Cela sera long et sa santé mentale continuera d’en pâtir. Mais cette fois, il ne sera pas seul.

La dernière réplique

La structure infernale du jeu

La fin joue même une place très intéressante dans toute la structure sur laquelle le jeu Alan Wake 2 est construit. Le titre de Remedy est composé essentiellement de boucles, afin de donner un sentiment de confusion et d’étouffement permanent. En désorientant complètement son public, on ne se rend pas forcément compte que toutes ces « boucles » diffèrent régulièrement. Avec Alan, les couloirs changent de direction, les codes des portes changent d’un seul numéro (666 à 665), certaines inscriptions sont légèrement modifiées.

Dans la folie permanente du jeu, des éléments nouveaux, mais discrets, se présentent toujours au public. C’est une preuve que le jeu n’a jamais été une boucle, mais bien construit comme une spirale. Le tout est aussi similaire dans la campagne de Saga, lorsque qu’elle se déplace entre Bright Falls et Cauldron Lake. Tout se répète et tout se met pourtant en place.

Nightless Night est la clé !

La clé de cette compréhension réside dans le court-métrage de Thomas Zane. Dans le Chapitre 8 d’Alan « Le film de Zane », le public peut temporairement arrêter l’exploration pour découvrir un film de 20 minutes tout en FMV qui répond à de nombreuses questions sur le jeu. Nightless Night (Yoton Yo en finlandais) remet en scène les personnages d’Alex Casey (Sam Lake), mais aussi de Barbara Jaeger, supposément assassinée dans le premier volet par le réalisateur. Alex est trompé par Barbara pour qu’il devienne l’objet d’un sacrifice rituel.

Zane et Barbara enfin réunis !

Ce sacrifice pourrait alors permettre au réalisateur du film, Zane lui-même, de quitter sa prison. Si la référence lynchienne y est très présente, remarquons précisément la dernière réplique du film : « Ce n’est pas une boucle, c’est une spirale. » Toutes les victimes de cette spirale ont commencé dans la compréhension et se terminent dans la terreur. Nightless Night est une œuvre qui révèle qu’une spirale possède deux extrémités. Si la première ne fonctionne pas, tel le chemin de la destruction, il ne reste alors qu’à essayer la deuxième, celle du salut. Le court-métrage révèle alors la vérité au public. En faisant écho à ce que va subir Alex Casey, le jeu révèle la possibilité de l’autre extrémité. Alan Wake réalise alors dans sa « résurrection » par la boucle que la sortie existe vraiment…

Alex Casey comprenant toute la vérité…

La fin d’Alan Wake 2 laisse entrevoir plus d’optimisme qu’on ne pourrait le croire. En attendant l’échappatoire, vous pouvez découvrir notre test du jeu sur Cultea, considéré comme l’un des meilleurs de cette année 2023. Il ne serait d’ailleurs pas étonnant que le mode Nouvelle Partie +, devant arriver prochainement, se permette de modifier considérablement des détails. 

Bande-annonce Alan Wake 2

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Photographe et réalisateur indépendant. Certains de ses films ont obtenus une soixantaine de sélections en Festival à travers le monde. Rédacteur chez Cultea, ses écrits sur le Traumatisme abordé dans le jeu vidéo sont publiés sur le site !

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