« Ubisoft » : le procès pour harcèlement moral et sexuel est ouvert

"Ubisoft" : le procès pour harcèlement moral et sexuel est ouvert

Ubisoft a récemment été auréolé de plusieurs pégases pour le jeu Prince of Persia : The lost crown, dont celui de meilleur jeu de l’année. Cependant, aujourd’hui débute le procès de trois anciens cadres d’Ubisoft. 

Il s’agit du plus grand acteur de l’industrie vidéoludique en France et un des acteurs majeurs mondial reconnu pour ces œuvres et licences fortes comme Assassin’s creed, Tom clancy, Rayman, Splinter Cell

Malheureusement, le média vidéoludique a aussi recours à des pratiques toxiques longtemps étouffées. L’une des plus connues se nomme le crunch. Ce moment où le jeu rentre dans sa dernière phase de développement et où l’on demande aux employés de s’atteler plus encore à la tâche pour préparer la sortie imminente du jeu.

Ubisoft dans la tourmente

En juillet 2020, un scandale éclate au grand jour avec plusieurs témoignages anonyme au travers de la plateforme Twitter (aujourd’hui renommée X). On découvre alors l’ambiance affreuse des travailleurs face à des insultes déplacées, sexistes, racistes, homophobes et des humiliations permanentes…

Suite à ces révélations, Serge Hascoët démissionne tandis que deux hauts cadres, Thomas François et Guillaume Patrux, se font licencier pour faute grave. Ce sont ces trois cadres qui doivent dès aujourd’hui, lundi 10 mars 2025, s’expliquer devant le tribunal correctionnel de Bobigny. Ils sont suspectés d’avoir mené et encouragé un management toxique au sein du studio.

Guillaume Patrux, ancien « game director » d’Ubisoft, âgé de 39 ans, a été renvoyé pour harcèlement moral. Tandis que les témoignages concernant Thomas François, ancien vice-président du service éditorial d’Ubisoft à Montreuil, viennent mettre à la lumière du jour son comportement.

Il avait, apparemment, l’habitude de diffuser des films pornographiques avec le son sur haut-parleur, d’embrasser par surprise des salariés sur la bouche ou encore de commenter en public le physique d’employés qu’il traite de « connasse », « laideron », « salope » … Il est également poursuivi pour tentative d’agression sexuelle, ayant souhaité embrasser une jeune employée maintenue par des collègues, lors d’une fête de Noël.

"Ubisoft" : le procès pour harcèlement moral et sexuel est ouvert

Serge Hascoët, quant à lui, outre ses propos libidineux, se voit affublé également de commentaires et d’actes racistes. Après les attentats de 2015, il aurait demandé à une employée musulmane si elle adhérait aux idées du groupe Etat Islamique. Elle pouvait dès lors retrouver des images de sandwich au bacon en fond d’écran de son ordinateur ainsi que de la nourriture sur son bureau pendant le mois de ramadan.

Serge Hascoët, cependant, « nie catégoriquement avoir harcelé une seule de ses collègues. Il nie avoir eu connaissance d’actes répréhensibles commis par différents collaborateurs d’Ubisoft » selon un communiqué transmis à l’AFP par son avocat Me Jean-Guillaume Le Mintier.

Un argumentaire que les parties civiles battent en brèche. « À partir du moment où c’est quelque chose d’ancré dans l’entreprise et que les dirigeants n’interviennent pas pour faire cesser, c’est systémique à l’entreprise, » commente Me Charlotte Merigot. « J’ai vu passer plusieurs dossiers de harcèlement moral ou sexuel et je n’ai jamais vu une telle volonté d’humilier, » ajoute l’avocate du syndicat des travailleuses et travailleurs du jeu vidéo.

Tout est désormais dans les mains de la justice désormais à travers ce procès. Espérons que cela pourra contribuer à un environnement plus sain dans un milieu où nous apprenons au fur et à mesure ses nombreux travers. 

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Ubisoft en plein procès aujourd'hui

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