Ils seront toujours fourrés ensemble ! Le très attendu Deadpool & Wolverine débarque dans nos salles obscures, portant sur ses épaules les espoirs d’un MCU qui peine à convaincre son public depuis la Phase 4. Un tandem que beaucoup attendaient, pour un film qui s’avère généreux et très divertissant, mais qui semble ne pas totalement savoir où il veut nous emmener.
Synopsis : après avoir été recalé à un entretien pour devenir un Avengers, Wade Wilson a rangé les katanas et se contente d’une petite vie tranquille. Mais un jour, un membre du TVA (le Tribunal des Variations Anachroniques) lui propose de reprendre le costume de Deadpool, mais à une condition : laisser son monde et ses proches être anéantis. Après un refus aussi catégorique que sanglant, Wade part en quête de son idole Wolverine, espérant le convaincre de l’aider à sauver sa réalité…
Deadpool & Wolverine : un duo du tonnerre !
Il s’agit sans conteste de LA qualité principale du film. Le duo Deadpool et Wolverine fonctionne à merveille tout au long du film. Qu’il s’agisse des joutes verbales, des combats sanglants, ou encore des moments de complicité, ce tandem nous offre un « buddy movie » comme on les aime. L’alchimie entre Ryan Reynolds et Hugh Jackman est à la hauteur des attentes et ne pourra que charmer les amateurs du genre. À tel point qu’à la fin du film, on se surprend à en demander encore plus, malgré l’overdose des films de superhéros qui sévit ces dernières années.
Un film généreux mais bordélique
Six ans après Deadpool 2, beaucoup se demandaient ce qu’un troisième opus pourrait avoir dans le ventre. Surtout après le rachat de la 20th Century Fox par la Walt Disney Company. Entre le bordel juridico-administratif et le fait que Disney aime édulcorer ses productions, on pouvait légitimement s’inquiéter de ce que pourrait devenir la saga.
Pourtant, force est de constater que cet opus est probablement le meilleur de la saga. Toujours aussi sanglant et irrévérencieux, la facétieux Deadpool évolue désormais dans un univers plus large que celui dans lequel il est né. Il n’est plus un X-Men de seconde zone, mais bel et bien un nouveau maillon du Marvel Cinematic Universe. Un changement lui permettant d’entrer dans le joyeux bordel du multivers, aux possibilités illimitées pour engendrer des catastrophes.
Toutefois, Deadpool & Wolverine n’échappe pas au défaut d’autres Marvel du genre, à savoir une narration assez désordonnée, qui semble plus soucieuse de faire des blagues et des caméos que de raconter une histoire cohérente. Si l’on peut pardonner ça plus facilement à Deadpool qu’à d’autres films, ordonner un tant soit peu le chaos ambiant aurait rendu le film un peu plus robuste narrativement.
Une lettre d’amour à la Fox et aux Marvel « mal-aimés » des années 2000 !
Vous vous rappelez de cette époque où les films de superhéros cherchaient encore leurs marques ? Qu’ils n’étaient pas encore formatés et testaient plusieurs formules, allant du chef-d’œuvre au nanar ultime ? Eh oui, il s’agit bien de la période « bénie » des années 2000, qui a connu bon nombre de productions décriées à l’époque, mais qui ont acquis une certaine affection de la part des fans.
Eh bien Deadpool & Wolverine a décidé de leur rendre hommage, sans équivoque, avec un brin de moquerie et beaucoup de tendresse. À cela s’ajoute l’inévitable hommage à la 20th Century Fox, qui représente à merveille ces tentatives superhéroïques des années 2000. La boîte de production légendaire aura fini par tomber entre les gants de Mickey, signant la fin d’une ère. Une ère à laquelle n’hésite pas à déclarer son amour, avec une candeur assez touchante, malgré le vernis grossier et sanglant du long-métrage.
Une « impertinence » encore très calibrée
C’est un reproche que l’on peut faire à tous les films Deadpool à ce jour. Derrière les blagues de fesses, le sang et les gros mots, on sent encore que l’aspect subversif est très édulcoré. Car non, ce n’est pas faire des réflexions salaces et balancer des jurons qui rend un film réellement impertinent.
Certes, ce film se permet quelques outrances bienvenues, ainsi que des tacles plutôt bien sentis, aussi bien envers la Fox qu’envers la Walt Disney Company. Toutefois, certains « tacles » ne sont ni plus ni moins qu’une reprise des propos stéréotypés que l’on entend en boucle sur les réseaux sociaux :
- « Ouin ouin Disney c’est trop wokiste »
- « Ouin ouin Marvel c’est nul depuis Avengers : Endgame »
- « Ouin ouin le MCU est mort »
Des blagues qui ont de quoi faire sourire, mais qui, loin d’être subversives, ne feront que conforter les éternels râleurs dans leurs stéréotypes. Une vraie audace de la part du film (et de Disney/Marvel) aurait été une critique un peu plus incisive et un peu moins convenue du système Hollywoodien, dont ces mastodontes sont les parfait représentants, pour le meilleur comme pour le pire.
Après tout, c’est l’objectif premier de la subversion et de la satire : mettre une industrie ou des spectateurs face à leurs paradoxes, quitte à les mettre mal à l’aise, plutôt que de les conforter dans les mêmes clichés vus et revus sur les réseaux sociaux. Certes, cette critique ne s’applique pas à toutes les blagues. Mais elles sont symptomatiques d’une volonté de proposer de la « subversion sage », plutôt que de mettre un vrai coup de pied dans l’industrie.
Toujours est-il que Deadpool & Wolverine s’impose comme le divertissement qu’on espérait ! Un film fun, sanglant, et généreux qui, malgré ses imperfections, devrait convaincre sans peine le public, y compris les déçus du MCU. Reste à savoir ce que l’avenir réserve à ces personnages au sein de l’écurie Marvel.
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3 Replies to “« Deadpool & Wolverine » est un joyeux bordel, aussi divertissant que désordonné [critique]”