En 2020, les Bad Boys ont fait leur grand retour au cinéma. Presque 20 ans après Bad Boys II (2003), Will Smith et Martin Lawrence étaient de retour dans la peau de Mike Lowrey et Marcus Burnett pour une troisième aventure. Michael Bay abandonne la réalisation de la franchise qui l’a révélé, pour laisser les jeunes belges Adil El Arbi et Bilall Fallah prendre la relève. Après un troisième épisode sympathique mais oubliable, les Bad Boys sont de retour cette semaine avec Bad Boys Ride or Die…
Les Bad Boys : quand le jeune duo veut imiter la mise en scène de Michael Bay
Bad Boys for Life lorgnait déjà beaucoup sur le nanar. Si les deux premiers Bad Boys flirtaient avec la série B, Bad Boys for Life plongeait les deux pieds dans la case nanar. C’était con, mais étonnement assez attachant. Sûrement parce qu’on était content de retrouver notre duo culte de la fin des années 1990. Aussi parce que Will Smith et Martin Lawrence n’avaient pas perdu de leur alchimie et de leur superbe.
Malheureusement, Bad Boys Ride or Die tombe carrément dans la case du navet rebutant. Le divertissement est au plus bas, le scénario est totalement bidon, et les vannes n’atteignent pas la cheville des deux premiers. On s’ennuie gentiment devant un film d’action soporifique, qui n’a rien à raconter visuellement comme narrativement.
Adil El Arbi et Bilall Fallah tombent dans une forme de facilité déconcertante. Déjà, dans le précédent volet, le duo essayait de reproduire la mise en scène très clipée, très esthétique, très ostentatoire de Michael Bay, sans totalement y parvenir. Ici, plutôt que de proposer autre chose et de laisser parler leur propre identité, Adil El Arbi et Bilall Fallah pousse les curseurs de cette mauvaise imitation à leur paroxysme.
Ils essayent de copier, sans jamais y parvenir, le style de leur mentor. Les deux belges vont même jusqu’à utiliser des drones pour tenter de recréer la mise en scène musclée et aérienne d’Ambulance. Mais jamais la verve, l’épique, et la grandeur de Michael Bay ne se dégage de Bad Boys Ride or Die.
Ce quatrième volet est un film d’action boursouflé, fatigué, où la mise en scène n’a aucune idée visuelle. Les chorégraphies sont brouillonnes, et la mise en scène saccadée ne permet jamais à l’action d’exister ou d’avoir un quelconque impact visuel, narratif ou physique. Le tout n’est pas aidé par un montage épileptique, qui saute sans arrêt, pour masquer l’absence de chorégraphie et d’idées visuelles. Esthétiquement et en termes d’action, Bad Boys Ride or Die est d’une pauvreté hallucinante.
Est-ce que c’est marrant au moins ?
Bon, si côté action, on ne s’y retrouve pas, est-ce que l’ambiance buddy movie des précédents volets est toujours présentes. Alors oui, on retrouve encore et toujours l’alchimie entre les deux comédiens. Et la relation entre Mike et Marcus fonctionne toujours à la perfection. Difficile de gâcher les bases solides de ce duo iconique. Pour autant, l’humour bas de plafond de Bad Boys Ride or Die fini par fatiguer.
Rapidement lassé par des vannes toujours plus stupides les unes que les autres, le public se rend rapidement compte qu’il a affaire à un pur navet. Deux options se dessinent alors. Déposer son cerveau sur le bas-côté, et, éventuellement, passer un moment approximativement agréable… Ou bien conserver un minimum d’esprit critique et réaliser qu’on est face à une fraude cinématographique, dans la droite lignée du dernier Expendables.
L’humour dans Bad Boys Ride or Die est totalement lunaire. Souvent, on se retrouve dans un mood qui se rapproche de l’humour atrophié de Tyrese Gibson dans la licence Fast and Furious (particulièrement le 10ème volet et ses moments hallucinés où son personnage a pris de la drogue). Encore une fois c’est totalement chimérique, et on se demande parfois comment un tel produit a pu passer entre les mailles du filet.
Une sensation accentuée par un montage superficiel, où rien ne prend le temps, dicté par un faux rythme épileptique illusoire et ostentatoire. Et puis, Ride or Die paraît aussi opportuniste que calculateur. Le fan service est déposé à des moments inopportuns, de manière très mercantile, sans vraiment de justification.
Un fan service dégoulinant sans intérêt, comme pour justifier l’existence de ce quatrième volet. Rien n’est bien amené, à l’image des caméos de Michael Bay et de l’influenceur Khaby Lame, qui n’ont aucun sens, aucune justification et aucune raison d’exister.
Enfin, Bad Boys Ride or Die n’est pas aidé par un scénario cousu de fil blanc et sans réel intérêt. L’histoire est téléphonée, mal montée, et d’une prévisibilité déconcertante. Tout est attendu, tout est prévu, et le film est dénué de quelconque surprise. Adil El Arbi et Bilall Fallah ne savent pas quoi faire de leurs personnages secondaires, qui ne sont finalement au mieux, que des ficelles pour faire avancer le récit, au pire des stéréotypes inutiles.
À l’image de la présence de Jacob Scipio, qui incarne le fils de Mike Lowrey. Adil El Arbi et Bilall Fallah cherchent à développer une tension dramatique entre un père absent et un fils hors la loi. Mais rien ne fonctionne, rien n’a d’importance ou d’impact, rien ne paraît crédible non plus dans cette approche qui sonne davantage comme une blague que comme un réel enjeu pour le film…
Ne manquez aucun article : abonnez-vous gratuitement à Cultea sur Google News
One Reply to “« Bad Boys Ride or Die » : navet en puissance ! [critique]”