Depuis le 25 juin dernier, la toute première émission française de drag queens, Drag Race France, cartonne sur nos écrans. Une émission qui vient souligner la montée en puissance de la discipline ces dernières années. Retour sur cet art, l’émission qui lui est dédiée et son statut actuel en France.
RuPaul et l’explosion du drag
La toute première drag queen à connaître une renommée internationale est Ru Paul. L’Afro-américain désormais âgé de 61 ans a d’abord percé dans les clubs new-yorkais. Très vite, il est surnommé « reine de Manhattan ». Il participe à plusieurs émissions et sort des albums. En Amérique, il devient une personnalité très connue, et particulièrement pour RuPaul’s Drag Race.
Le 2 février 2009, le premier épisode de RuPaul’s Drag Race est diffusé aux États-Unis. Le premier d’une émission télé qui compte (pour l’instant) 14 saisons. Pourtant, en ce concours de drag queens télévisé lancé sur la chaîne Logo TV, peu de personnes y croyaient.
Désormais, RuPaul, pour son émission, a été de multiples fois récompensé aux Emmy Awards. Il est considéré comme l’une des personnalités afro-américaines les plus influentes au monde. Véritable vedette à l’international, il est aussi considéré comme la personne ayant fait connaître et fait progresser le métier de drag queen, et cela tout autour du monde.
L’émission a pris encore une autre dimension lorsque Netflix acquiert les droits de diffusion à l’international. Désormais, à l’image de RuPaul, certaines participantes jouissent d’une renommée internationale et d’un nombre de followers sur les réseaux sociaux hallucinant.
Drag Race France
Depuis, quelques années, l’émission s’exporte. Ainsi, on a pu voir fleurir des versions en Thaïlande, au Royaume-Uni, au Canada, aux Pays-Bas, en Australie, en Espagne et ou bien encore dans d’autres pays. En 2022, la France a droit à son émission de drag queens. Diffusée sur france.tv Slash, elle s’intitule Drag Race France.
Bande-annonce de Drag Race France
Dans cette émission, comme dans la version américaine, des drag queens s’affrontent chaque semaine dans des épreuves variées demandant de la créativité. Les épreuves se succèdent, dans une bonne ambiance et les participantes s’affrontent en chant, danse, parodie, play-back, etc. Tout cela en portant leurs créations. Chaque semaine, une participante est renvoyée chez elle.
Pour prendre la place de Charles RuPaul, France Télévisions a pensé, bien évidemment, à la seule participante de la version américaine Nicky Doll. De son vrai prénom, Karl Sanchez, il s’était présenté lors de la saison 12 de l’émission. Il finira éliminé lors de la cinquième émission, mais il aura marqué les spectateurs à travers le monde.
Le premier épisode, exceptionnellement diffusé sur France 2 en deuxième partie de soirée le 25 juin, a rassemblé 914 000 personnes. Un très beau score auquel viennent s’ajouter les spectateurs de l’émission sur France.tv Slash. Le score a convaincu la chaîne de rediffuser tous les épisodes de l’émission, disponibles sur la plateforme tous les jeudis à 20h, le même jour sur France 2, juste après Fort Boyard !
Une discipline complète
Le drag n’est pas du travestissement. Alors que le travestissement désigne le fait de se déguiser afin de ressembler au sexe opposé, le drag est la recherche d’une féminité fantasmée. La discipline célèbre la liberté, la tolérance et l’excès. Le tout dans une enveloppe amusante, mais qui a aussi vocation à questionner la situation des femmes, des homosexuels et des transgenres dans la société actuelle.
Avec leurs talons, perruques et maquillages, les drag queens sont exubérantes et peuvent être de toute identité de genre ou d’orientation sexuelle. Les femmes peuvent être des drag queens, les femmes transgenres également. En se maquillant et en performant, elles se donnent en spectacle et, parfois, vivent une vie d’artiste. Pour exceller, il ne faut pas avoir un talent, il faut en avoir 1000 : le maquillage, la coiffure, le chant, la danse, l’humour, etc.
Évolution en France
Ces dernières années, l’art s’est popularisé auprès du public français. Et l’émission RuPaul’s Drag Race n’est pas étrangère à cette démocratisation. Alors, attention, le drag n’est pas un art nouveau. Certains le pratiquent depuis un petit moment. Mais ces dernières années, alors qu’avant les événements de drag n’étaient peuplés que de quelques spectateurs, la discipline est devenue un vrai carton.
Des événements, tels que le Dragathon, qui avant avaient du mal à trouver des drag queens, en dénombrent actuellement 40.
« L’explosion est phénoménale. Quand j’ai débuté dans le drag il y a trois ans et demi, bien que la nouvelle scène commençait à s’agrandir, nous comptions encore les dernières arrivées sur les doigts d’une main. Désormais, il est impossible de toutes les connaître. » – Minima Gesté sur le Dragathon pour Antidote
Alors qu’avant les drag queens étaient appelées pour faire « gogo », désormais de vrais shows 100% drag queens se montent. Avant, ça n’intéressait qu’en majeure partie la communauté queer, désormais on peut retrouver dans le public de ce genre de shows des couples, qu’ils soient homosexuels ou hétérosexuels, ainsi que des gens plus ou moins âgés.
Sources :
One Reply to “« Drag Race » : retour sur l’histoire et la discipline des drag queens”