On dit que le destin est capricieux, imprévisible. Généralement, on se retrouve être chanceux dans notre vie, puis malchanceux. Et ainsi de suite. Comme si notre existence ainsi que le monde répondaient à une volonté issue d’un mouvement circulaire, qui peut être associé à une roue. D’où l’expression « la roue tourne », qui fait référence à la roue de la Fortune. Quelles sont les origines de cette roue ? Que symbolise cette fameuse roue de la Fortune ? Cultea vous explique.
Une origine antique : la déesse Fortuna
L’Histoire comporte de nombreuses mythologies. Il y a la mythologie grecque, nordique ainsi qu’égyptienne. Mais il y a aussi la mythologie romaine. Et c’est de cette dernière que provient la déesse qui va inspirer la personnification de la chance et de la malchance en une roue.
La déesse en question se nomme Fortuna. Allégorie de la fortune, donc de la chance – et non pas de la richesse –, elle est adorée par les Romains, qui en réalité ne veulent pas s’attirer ses foudres. Elle aurait été introduite à Rome en 204 avant Jésus-Christ, après la fin de la deuxième guerre punique, qui opposait les Romains aux Carthaginois.
Le rôle de Fortuna était à la fois de guider les humains et de veiller à la prospérité d’une cité. Ce qui explique la co-construction des temples qui lui sont dédiés, et dont le nombre est estimé à 26. Pour ce qui est de la roue, ce symbole appartenait déjà à la déesse. Mais cette métaphore était parfois déplorée, notamment par Tacite.
La roue de la Fortune se popularise durant le Moyen Âge
Pourtant, ce n’est pas au cours de l’Antiquité que la roue de la Fortune apparaît. La déesse Fortuna est simplement représentée seule, parfois habillée et parfois nue, parfois humaine et parfois céleste.
En réalité, la fameuse roue de la Fortune se popularise au cours du VIe siècle. Notamment grâce à Boèce, philosophe et auteur de Consolation de Philosophie. Œuvre dans laquelle il présente la sagesse ainsi que l’amour de Dieu comme étant les seules portes d’accès au bonheur absolu. C’est à ce moment que Fortuna va revenir sur le devant de la scène. Elle, ainsi que sa roue, la « roue de Fortuna », qui deviendra par la suite la roue de la Fortune.
Tout au long du Moyen Âge, on représente la déesse sous différents aspects. Le préféré des enlumineurs est celui de la déesse aveuglée par un bandeau. Ce qui représente alors, de manière plus intensive, la notion de destin, qui se veut impartial, équitable et parfois même capricieux. De plus, Fortuna, ainsi, ne représente plus la bienveillance, mais la Providence, qui résulte de la volonté divine.
Néanmoins, sa fameuse roue l’accompagne toujours. Elle symbolise l’instabilité de la vie, du temps ainsi que du monde. Elle représente aussi le risque : qui joue avec la roue peut se retrouver tout en haut, comme il peut se retrouver tout en bas. Des enluminures, par ailleurs, représentent Fortuna faisant tourner ladite roue, sur laquelle sont attachées des personnes.
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