Depuis l’aube du cinéma, bon nombre de projets prometteurs n’ont jamais pu sortir sur nos écrans, victimes d’une annulation. Aujourd’hui, nous revenons sur l’une de ces œuvres avortées : Nemo de Christophe Gans.
Jules Verne constitue aujourd’hui l’une des pierres angulaires de la science-fiction. Parmi ses récits mythiques, chargés d’aventures et de mystère, il aura offert au monde son plus fameux roman en 1870. En effet, Vingt milles lieues sous les mers aura fait rêver et voyager des générations de lecteurs.
De ce fait, il n’est pas étonnant que dès l’avènement du cinéma, le livre ait été transposé à l’écran. George Méliès, l’un des premiers metteurs en scène, en signera une adaptation muette culte en 1907 qui en inspirera bien d’autres.
Cependant, la version la plus connue à ce jour du classique de Verne reste la version des studios Disney sortie en 1954. Depuis cette dernière, il semble cependant qu’aucune autre adaptation du roman n’ait réussi à atterrir.
Beaucoup de Verniens (fans de Jules Verne), s’indigneront surement de ce constat. Malgré tout, à la fin des années 1990, un projet de nouvelle adaptation avait fait son petit bout de chemin et capté l’attention des médias.
Une ambitieuse épopée
En 1995, Christophe Gans, jeune metteur en scène, sort du succès de son premier film Crying Freeman. Le Français voyant l’avenir lui sourire, s’attelle à la rédaction d’un script basé sur le récit de Jules Verne. Cependant cette adaptation se rapprochait plus d’un prequel au roman d’origine. Mettant en scène la capitaine Nemo recherchant l’Atlantide à bord de son Nautilus, le script demandait un important budget pour être porté à l’écran.
Rempli d’action, d’effets spéciaux, de romance et d’aventures, le projet prévoyait d’être financé en partenariat avec des studios américains et britanniques. La préproduction du film est lancée en 1996 tandis que son esthétique se développe. Celui-ci selon Gans devra mêler classicisme victorien et modernité steampunk. Plusieurs décors, story-boards et concept-arts sont dessinés à l’occasion nous laissant aujourd’hui entrevoir l’étendue du projet.
Une fin abrupte et amère
Pendant que le film poursuit sa conception, des noms comme Winona Ryder, Russel Crowe et Keanu Reeves circulent pour apparaître au casting. Ce point pose problème à Gans qui souhaite contrôler la moindre décision de son film. Malheureusement, de nombreux conflits entre le créateur et les producteurs finissent d’achever le projet.
Gans met donc un terme à un rêve qui aura duré deux ans et qui l’a, selon ses dires, épuisé. Cependant, l’homme rebondira très vite avec d’autres films tels que Le Pacte des loups, Silent Hill et la Belle et la Bête. Finalement, ce que l’on peut retenir de ce Nemo est que sans cohésion et bonne entente de ses faiseurs, un film ne peut se réaliser comme on l’entend.
Depuis cet échec, le roman de Jules Verne attend toujours une future incarnation. Qui sait, peut-être qu’un jour nous pourrons replonger vingt-milles lieues sous les mers via notre écran de cinéma.
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