« Star Wars Episode III : La Revanche des Sith » : une conclusion épique [critique]

« Star Wars Episode III : La Revanche des Sith » : une conclusion épique [critique]

Il y a 20 ans, dans une galaxie lointaine, très lointaine, Star Wars Episode III : La Revanche des Sith débarquait dans les salles obscures après une campagne promotionnelle phénoménale pour la conclusion de la saga initiée par Un Nouvel Espoir. A l’occasion de sa ressortie pour fêter ce vingtième anniversaire, retour sur les raisons pour lesquelles cet opus fait partie des meilleurs de la saga créée par George Lucas.

Un épisode généreux en plein hyperespace

Ecran-titre, texte déroulant, plongée dans l’espace. La Revanche des Sith débute comme chaque film de la saga pour mieux nous surprendre en nous faisant plonger au cœur de l’action d’un combat spatial. On suit Anakin Skywalker et Obi-Wan Kenobi durant une mission spéciale pour ensuite nous faire découvrir l’ampleur du conflit dans lequel nos deux protagonistes sont plongés et l’action ne finit pas de s’arrêter jusqu’à l’atterrissage d’urgence sur Coruscant.

Le film nous prévient dès les premières minutes, il n’y aura pas de temps mort. Tout s’enchaîne à la vitesse de la lumière. George Lucas voit les choses en grand pour son dernier épisode faisant le lien entre la trilogie originale et la prélogie et le tout est habilement monté et réalisé.

On ressent l’emprise qui s’empare petit à petit de nos protagonistes principaux et principalement d’Anakin, qui plonge peu à peu vers un point de non-retour. Lucas n’en oublie pas de nous faire découvrir de plus près la redoutable Guerre des Clones lancée à la fin de l’Episode II. Ce rythme condensé, mais qui nous fait vivre l’action de l’intérieur sans aucune pause, possède quelques coquilles dues à son style de narration. Mais le plaisir est là et le divertissement est total.

Malgré sa durée de 2h20, La Revanche des Sith met tout en œuvre pour nous plonger une dernière fois dans cette galaxie si vaste en mettant tous les moyens à sa disposition pour y parvenir. Après le premier exercice d’essai effectué via l’Episode II, la technologie totalement numérique développée par les équipes d’Industrial Light & Magic, le studio en charge des effets spéciaux des films Star Wars permet d’offrir un travail exceptionnel pour l’époque. On visite pas moins de 12 planètes au cours du long-métrage.

Certes, le tiers des planètes présentées apparaissent brièvement durant la séquence de l’Ordre 66, mais malgré ces apparitions furtives, les équipes d’ILM arrivent à créer à chaque fois un monde vivant, palpable et unique environnementalement parlant qui marque notre imaginaire. Les décors sont également plus travaillés, l’image dégouline moins par rapport à celle du précédent film, qui était un précurseur de la technique pour sa défense, et le travail délivré pour la conception de Grievous et Yoda est encore bluffant aujourd’hui. Même le département des costumes et des maquillages a mis tout ce qu’il avait en tête avec des personnages aux caractéristiques physiques uniques et foisonnant de concepts novateurs et qui rajoute une forte crédibilité à cette galaxie.

Malgré son âge avancé et un côté avant-gardiste et novateur qui joue toujours en la défaveur des films avec le temps, cet Episode III et son univers se laissent regarder avec un enthousiasme non dissimulé même encore aujourd’hui notamment pour l’action XXL proposée par celui-ci.

Conflits et symbolisme

La Guerre des Clones est bien en place et le film nous permet de la voir dans toutes les dimensions possibles. Des combats spatiaux, terrestres ou encore fraternels, avec en fond les débats et divisions politiques que le conflit amène au sein du Sénat Galactique. George Lucas nous livre de l’action sous toutes ses formes et cherche à terminer la saga sous une pluie d’effervescence technique et narrative. Le combat sur Mustafar symbolise d’une belle manière cette volonté avec cette éruption volcanique qui s’empare progressivement de la zone de combat à l’image du combat interne que vivent les deux combattants qui se font face.

Pour faire vivre ces conflits internes et ces trahisons, le jeu des acteurs doit être un atout majeur et les deux précédents épisodes de la prélogie ont prouvé que cet aspect de la réalisation n’était pas une priorité majeure aux yeux de George Lucas. Cela a fait en partie pâtir la qualité de l’Episode II en plus de la démocratisation des décors en fond vert/bleu qui rendaient l’habillage des tournages beaucoup plus vide que les autres grosses productions de l’époque et qui avait dérouté les acteurs qui étaient amenés à visualiser intérieurement le lieu où ils se trouvaient.

L’expérience acquise durant la production de L’Attaque des Clones est démontrée au sein de ce troisième épisode. Hayden Christensen arrive à partager des émotions plus tangibles, son jeu s’améliore grandement par rapport à son ancienne prestation et le duo qu’il forme avec Ewan McGregor reste toujours crédible. Ce dernier aime endosser la robe du Maître Jedi et cela transparaît toujours autant à l’écran.

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Ian McDiarmid est certainement celui qui offre la prestation la plus marquante avec un personnage frôlant la caricature mais extrêmement bien contrôlé grâce à la prestation de l’acteur. La seule ombre au tableau reste Natalie Portman qui n’arrive pas à être crédible lors de chacune de ses apparitions, ce qui amène à une prestation parfois caricaturale et un poil forcé par moment.

Pour ce grand final, John Williams sort toutes les forces qu’il lui reste pour délivrer la conclusion musicale parfaite et il ne déçoit pas. Toute la tragédie se perçoit au sein de sa composition et de sa structure et il délivre une nouvelle fois des morceaux qui auront marqué la musicalité de cet univers.

Il n’en oublie pas de faire le pont avec la trilogie originale, à laquelle Lucas fait souvent écho durant cette conclusion. Rien que son titre est une antithèse de celui de l’Episode VI et, en y faisant attention, cet Episode III est le miroir inversé du Retour du Jedi. L’un raconte la chute d’un Jedi et l’autre son retour vers le côté lumineux. A l’approche du générique final, le soleil de Tatooine finit par se coucher à l’aube des heures sombres pour la galaxie en attendant le lever d’un nouvel espoir. La boucle est bouclée.

Star Wars Episode III aura connu à sa sortie une réception globale très positive. Il aura réussi à rallier les fans de la trilogie originale mécontents depuis la sortie de l’Episode I avec la nouvelle génération ravie de découvrir la saga au cinéma pour un final grandiose dans la forme et généreux dans le fond. L’expérience en salles est plus que conseillée pour (re)découvrir une œuvre certes vieillissante mais cherchant à offrir beaucoup au spectateur attentif.

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Bande-annonce officielle de Star Wars Episode III : La Revanche des Sith

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