Le 28 juin, José Gonzalez, député RN à l’Assemblée nationale, a choqué l’hémicycle lors de son discours inaugural. Dans son discours il soulignait sa nostalgie de l’Algérie française. Plus tard, il dira que ce n’est pas à lui de juger si l’OAS avait commis des crimes. Mais, c’est quoi l’Organisation Armée Secrète ? Retour sur cette organisation politico-militaire clandestine, connue pour divers attentats commis en France et en Algérie.
La création de l’OAS
L’organisation Armée Secrète a, de 1961 à 1963, combattu pour que l’Algérie française soit maintenue. Créée en février 1961, l’OAS a perpétré durant des années des attentats qui ont divisé les Français.
En 1954, l’Algérie est le terrain d’un combat opposant le FLN (Front de Libération Nationale) à l’armée française. Alors que les gouvernements se succèdent, la situation en Algérie reste extrêmement tendue. Un putsch est organisé par le député Lagaillarde le 13 mai 1958 et le gouvernement est maintenant aux mains des putschistes. À ce moment-là, René Coty, alors Président rappelle Charles de Gaulle. Ce dernier conduira à l’indépendance de l’Algérie en juillet 1962.
Mais cette indépendance est loin d’être du gout de tout le monde ! Ainsi, de l’opposition entre les pro Algérie française et le président naîtra l’OAS. Condamnés pour avoir animé l’insurrection lors de la « semaine des barricades » à Alger le 24 janvier 1960, Pierre Lagaillarde et Jean-Jacques Susini s’exilent en Espagne. C’est là-bas que les deux proches de l’extrême droite y fondent l’OAS le 11 février 1961.
Une organisation clandestine qui a sévi en Algérie
En Algérie, des centaines d’explosions auront lieu dans le début des années 60, assassinant certaines personnalités connues à l’époque. C’est notamment le cas de Roger Gavoury, assassiné en mai 1961 alors qu’il était le commissaire central d’Alger.
L’une des attaques les plus marquantes de l’OAS reste l’attentat du port d’Alger en mai 1962. Dans cette attaque à la voiture piégée, plusieurs dizaines de personnes seraient mortes devant le centre de recrutement des travailleurs du port.
L’OAS lance, ce qu’ils appellent, la « guerre totale » au moment où l’indépendance de l’Algérie est signée. À ce moment, de nouveaux membres se joignent à l’organisation alors que les dirigeants de cette dernière sont arrêtés. Le président De Gaulle sera notamment visé à deux reprises par leurs attentats !
L’attentat du Petit-Clamart
Le 22 août 1962, lors de ce que l’on appelle l’attentat du Petit-Clamart, l’Organisation Armée Secrète tente d’assassiner le président de la République. Alors qu’il se rend à la base aérienne de Villacoublay avec son épouse et son gendre, un membre du commando de l’OAS ouvre le feu sur sa voiture.
187 balles sont tirées, 14 touchent la voiture du président. Le président et les autres personnes à bord en sortent heureusement indemnes. Serge Bernier, le terroriste, est condamné à la réclusion criminelle à perpétuité par la cour militaire de justice. Il sera toutefois gracié par de Gaulle le 15 juin 1968.
L’organisation n’avait qu’un seul but, celui de tout faire pour que l’Algérie reste française. Une volonté qui poussa ses membres à commettre des dizaines d’attentats durant plusieurs années. On considère aujourd’hui que leurs actions ont causé plus de 2 000 morts en Algérie et 71 en métropole, auxquels s’ajoutent des centaines de blessés.
Sources
- Universalis.fr
- Archives nationales
- Le Monde – Guerre d’Algérie : « Les victimes de l’OAS sont totalement oubliées »
- RTL – Guerre d’Algérie : qu’est-ce que l’OAS, à laquelle le doyen RN a fait allusion à l’Assemblée ?
- OAS – Wikipédia
- Ça m’intéresse – Quand l’OAS s’enfonça dans la violence
- Ouest-France – Histoire. Attentat du Petit-Clamart : l’Angevin qui tira sur le général de Gaulle