Le temps est l’un des sujets qui a le plus passionné les philosophes. Il a également inspiré de nombreux écrivains et poètes. Personne ne saurait véritablement définir le temps… Quoi qu’il en soit, il fut décidé que le temps serait le même pour tout le territoire français vers la fin du XIXe siècle. Cette décision fut prise grâce au réseau ferroviaire qui commençait à se développer.
Le train : un « totem » de la révolution industrielle
Entre 1800-1820, les transports ferroviaires commencent a se développer en Angleterre. Le but était de relier deux canaux entre eux. Les Anglais en furent les principaux promoteurs car ils avaient à leur disposition de grandes quantités de charbon. Ces ressources ont alors permis l’apparition des premières machines à vapeur.
Bien que les premiers chemins de fer en France soient apparus au cours du 17e siècle pour relier des canaux, ceux destinés au transport des populations sont apparus vers 1837. Ils reliaient alors Paris et St Germain. Le train va devenir, au fil des mois, le véritable monument de la révolution industrielle, qui symbolise le futur et les prouesses techniques à venir.
En 1842, sous un régime libéral, on proposa la « grande loi ferroviaire ». Cette loi visait à planifier le réseau ferroviaire national. À cause des peurs et des contraintes, de nombreuses villes comme Tours ne souhaitaient pas voir apparaître des chemins de fer. D’autres, en revanche, vont militer pour l’apparition de ces chemins.
Dès 1860, le premier réseau national s’installe. Ce dernier permet alors de créer une connexion entre la capitale et les grandes villes. Mais aussi entre la capitale et les côtes du pays.
Grâce à ce réseau de 16 000 km, les statistiques s’avèrent incroyables. On arrive à faire voyager 113 millions de voyageurs ainsi que 44 millions de tonnes de marchandises en 1870. Le développement des chemins de fer ont permis l’homogénéisation des prix et la fin des disettes, ainsi que des crises de subsistance. La mise en place du train a été l’acteur majeur de la construction d’infrastructures et de l’essor économique de nombreuses villes.
Quand le réseau de chemins de fer imposa l’uniformisation de l’heure
Pour des raisons de nécessité évidente, il fallait que les grandes villes françaises, desservies par le réseau de chemin de fer, uniformisent l’heure.
En effet, chaque région disposait de son propre « fuseau horaire ». Selon la position géographique d’une région à une autre, l’heure changeait. Cette donnée caractérisait alors la différenciation entre les régions, mais également l’aspect unique de ces dernières.
Le réseau de chemins de fer décida alors, pour son intégralité, de se baser sur l’heure de Paris. Progressivement, les régions décidèrent d’adopter un double horaire. Elles présentaient l’horaire parisien, propre aux trains, mais également leur horaire local. On présentait ces deux horaires grâce à deux aiguilles présentes sur l’horloge. Ces dernières représentaient les minutes. L’aiguille dorée représentait les minutes parisiennes. L’aiguille noire, quant à elle, présentait les minutes locales.
Mais au fil du temps, les grandes villes adoptèrent définitivement l’heure parisienne. Une adaptation qui fut finalement rendue officielle par la loi du 14 mars 1891.
Cette décision fut l’un des principaux marqueurs de l’adaptation de la France à la révolution industrielle. Mais elle marqua aussi des tensions, du fait que les services administratifs devaient revoir l’intégralité de leurs horaires d’ouverture et de fermeture. Cette loi fut par la suite remplacée par celle du 9 mars 1911.
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