Cette année, l’actualité politique n’a pas pu vous échapper. Le Rassemblement National, mené par Jordan Bardella, est en passe de se retrouver avec une majorité de sièges à l’Assemblée nationale. Depuis l’annonce de sa dissolution par le Président, de nombreuses personnalités publiques s’engagent en faveur ou contre le RN. Aujourd’hui, c’est un nouveau collectif d’artistes qui s’engage. Des rappeurs on présenté un titre nommé No Pasaràn contre le RN.
No Pasaràn, un slogan contre le fascisme
Eh oui, le titre n’est pas choisi à la légère. En effet, c’est le slogan utilisé par les partisans de la république en Espagne face à Franco. Littéralement « Ils ne passeront pas », ce slogan est depuis repris dans divers contextes contre le fascisme.
Aujourd’hui, No Pasaràn devient le titre d’une chanson de 9min43 par un collectif de 20 rappeurs contre le RN. On retrouve parmi eux des figures du rap en France tels que Seth Gueko, Akhenaton, Fianso ou encore Zola. Le titre s’en prend violemment au parti de Marine Le Pen et certaines paroles sont ultra-violentes. Cependant, le but des rappeurs était de faire passer un message clair et une position ouvertement contre le RN. Le directeur artistique Ramdane Touhami a d’ailleurs expliqué la démarche sur son compte Instagram :
« …devant le terrifiant constat de voir le RN arriver en tête des partis pour lesquels les jeunes ont voté aux européennes, mon très cher ami @the_djkore et moi-même avons fait l’impossible en mettant à profit toutes nos connexions et tous nos réseaux pour interpeller la jeunesse contre les fachos. »
D’ailleurs, le but recherché est clairement atteint, puisque ce nouveau son fait réagir. Les principaux visés n’ont d’ailleurs pas attendu bien longtemps pour s’exprimer sur le sujet. Marine Le Pen espère « que le parquet va se saisir de cette abjection » sur X, anciennement Twitter. Sur le même réseau, Jordan Bardella considère le morceau comme une réunion de textes violents dont : « des appels au meurtre, de la misogyne violente, de l’antisémitisme crasse et du complotisme ».
La musique n’en est pas à son coup d’essai
En effet, il n’est pas rare que les musiciens s’emparent de l’actualité pour la critiquer mais aussi pour faire passer des messages. Avec No Pasaràn, les rappeurs se placent dans la lignée d’autres engagements musicaux.
Dernièrement, 230 personnes issues du rock (artistes, salles de concert, journalises) ont signé une tribune dans le magazine Rolling Stones pour s’opposer au RN. Ils rappellent que le rock n’est pas raciste et est pour l’inclusion, en citant de nombreux exemples tels que les évènements musicaux organisés à but caritatif tels que le Live Aids en faveur de la lutte contre le Sida. Ces dernières années, le groupe Indochine s’est aussi engagé contre le RN en refusant de se produire dans un festival organisé dans une ville avec un élu RN mais aussi avec la chanson Un été français s’inquiétant de la montée du RN en France.
🔺Festival Tour 2023 / Info Les Déferlantes pic.twitter.com/aN5gH7XH2N
— Indochine (@indochinetwitt) January 7, 2023
Si on cherche un engagement plus puissant, il faut retourner dans les années 80 pour retrouver un refrain toujours d’actualité dans les manifs aujourd’hui. C’est le célèbre « La jeunesse emmerde le Front National ». À l’époque le groupe Bérurier Noir ajoute ce refrain à la fin de sa chanson Porcherie car le FN fait 14% des voix de l’élection présidentielle de 1988. Depuis, ce refrain n’a de cesse d’être utilisé.
S’ils n’évoquent pas les engagements du rock et du punk, les rappeurs de No Pasaràn se placent dans la continuité d’un morceau collectif de 1997 : 11′30 contre les lois racistes. Ce morceau dénonçait la loi Debré visant à durcir les conditions d’entrée et de séjour des étrangers en France.
Finalement, avec No Pasaràn, les rappeurs de ce collectif cherchent à faire réagir une jeunesse qui ne s’est pas déplacée pour voter ou bien qui vote RN sans trop comprendre pourquoi. Le but de leur morceau étant de faire réagir, il est visiblement atteint.
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