#MeToo Cinéma : Benoît Jacquot et Jacques Doillon placés en garde à vue !

#MeToo Cinéma : Benoît Jacquot et Jacques Doillon placés en garde à vue !

Du nouveau dans l’affaire #MeToo Cinéma. Ce lundi 1er juillet matin, Benoit Jacquot et Jacques Doillon ont été convoqués à la brigade de protection des mineurs pour un placement en garde à vue. Cette convocation fait suite à plusieurs plaintes d’actrices, dont celle déposée pour viols sur mineure de moins de 15 ans et agression sexuelle par l’actrice Judith Godrèche en début d’année 2024, dans un contexte ou #MeToo Cinéma est sur toutes les bouches. 

#MeToo Cinéma : une libération de la parole

C’était en février 2024 que l’actrice française Judith Godrèche prononçait durant la cérémonie des Césars un discours poignant évoquant la place des femmes dans le monde du cinéma et plus personnellement « son expérience de jeune fille abusée par des réalisateurs ».

L’actrice dénonce les agissements du réalisateur Jacques Doillon qui aurait, selon ses dires, modifié le casting et le scénario du film : La Fille de 15 ans (1989) afin d’ajouter une scène de sexe avec l’actrice encore mineure au moment des faits. Elle témoigne également d’abus sexuels ayant eu lieu en dehors du tournage, au domicile de la compagne de l’époque du réalisateur. Une accusation qui s’ajoute à la longue liste des scandales liés à #MeToo Cinéma.

« Tout d’un coup, il décide qu’il y a une scène d’amour, une scène de sexe entre lui et moi » (…) « J’enlève mon pull, je suis torse nu, il me pelote, me roule des pelles » sur 45 prises. » Judith Godrèche pour France Inter.

Concernant Benoit Jacquot, second réalisateur convoqué en garde à vue, l’actrice dénonce un rapport de « perversion » et « d’emprise » en parlant de sa « relation » entre la jeune fille de 15 ans qu’elle était à l’époque et un réalisateur de 40 ans.

Suite à ces plaintes, une enquête a été lancée par le parquet de Paris portant sur « les infractions de viol sur mineur de 15 ans par personne ayant autorité, viol, violences par concubin, et agression sexuelle sur mineur de plus de 15 ans par personne ayant autorité, l’ensemble des faits dénoncés ayant eu lieu entre 1986 et 1992 ».

Enquête menée par la suite par la Brigade de protection de mineurs qui débouche donc à la convocation des deux réalisateurs ce 1er juillet. D’autres actrices se sont par la suite, sous le mouvement #MeToo Cinéma, exprimées et ont porté plainte dont notamment Isild Le Besco et Julia Roy.

« En apparence, c’était une relation nourrissant de beaux films et, pour moi, la découverte d’un monde » […] « Mais à l’intérieur, c’était aussi une emprise destructrice, une perte de soi. Des violences psychologiques, surtout. Benoît Jacquot pensait savoir mieux que moi qui j’étais et ce que je pensais. Par exemple, il me disait perpétuellement que j’étais grosse. Il y a eu aussi des violences physiques, parfois, sous le coup de la colère »

Isild Le Besco – Franceinfo

Les deux accusés, quant à eux, démentent les faits qu’ils leur sont reprochés et seront entendus lors de leur gade à vue. Une garde à vue que leurs deux avocates dénoncent. En effet, Marie Dosé, avocate de Jacques Doillon estime que son client « aurait dû être entendu dans le cadre d’une audition libre au vu de l’ancienneté des faits ». Un avis partagé par l’avocate de Benoit Jacquot : Julia Minkowski.

Moi Aussi (2024) Judith Godrèche

Une vague de soutien pour les actrices 

La standing ovation que Judith Godrèche a provoquée dans le public des Césars s’est également prolongée en dehors de la cérémonie. Un courage que l’actrice Bérénice Bejo a salué dans un entretien accordé à Ciné Télé Revue en déclarant :

« C’était ultra-violent, mais elle a eu le courage de libérer la parole. On ne peut pas tous le faire et il ne faut pas juger ceux qui n’y arrivent pas. Parce qu’on a le droit d’être terrifié à l’idée de parler. Ce n’est pas facile, ni sans danger de dénoncer. Mais Judith, elle a eu le cran ! » 

Une vague de soutien que l’actrice remerciera par la réalisation de son court-métrage Moi aussi (une référence directe au mouvement #MeToo et #MeToo Cinéma) pour lequel elle a rassemblé à Paris presque 800 personnes, toutes liées et concernées par des violences sexistes et sexuelles. Un moyen pour l’actrice de faire entendre la voix des 6000 témoignages de femmes et d’hommes reçus par celle-ci suite à sa prise de parole. #MeToo Cinéma, un terme toujours d’actualité.

En attendant, même si rien n’est officiel, l’Agence France Presse nous a appris de sources proches du dossier que ces deux gardes à vue pourraient déboucher à des confrontations entre les cinéastes et présumées victimes, dont Judith Godrèche.

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 Sources :

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