« Metal Gear Solid Delta Snake Eater » sonne-t-il le glas de la légende ? [TEST]

"Metal Gear Solid Delta Snake Eater" sonne-t-il le glas de la légende ? [TEST]

Metal Gear Solid Delta Snake Eater est le remake très attendu de Konami après le très réussi Silent Hill 2. Confié au studio Virtuos, les développeurs se refusent de trahir l’esprit Kojima du jeu et lui ajoutent quelques nouveautés plus que bienvenues. Résultat ? Un chef-d’œuvre du jeu vidéo revisité sans audace, mais qui reste toujours aussi brillant…

« I’m still in a dream, Snake Eater ! » comme chantait Cynthia Harell. Lorsque la musique d’introduction se lance, on est tout de suite en pleine nostalgie. Metal Gear Solid 3 Snake Eater est un jeu vidéo légendaire qui a permis à la PS2 d’avoir son âge d’or. Souvent décrit comme le préféré des fans, il narre les débuts de Big Boss pendant les évènements de la Guerre Froide, quand il doit sauver le scientifique Sokolov et récupérer une arme nucléaire. C’est aussi l’histoire tragique de sa lutte contre The Boss, son mentor et personne la plus importante de sa vie qu’il doit abattre dans une mission qui dépassera tout ce qu’il aurait pu imaginer.

Nota Bene : Nous avons testé le jeu sur Xbox Series. Bien évidemment, Hideo Kojima n’a pas travaillé sur ce remake, mais son héritage perdure !

Metal Gear Solid Delta est-il trop fidèle ?

Soyons honnêtes dès maintenant : Metal Gear Solid Delta, c’est exactement Metal Gear Solid 3. Konami n’a touché à presque rien, pour éviter toute trahison du jeu original de Hideo Kojima (qui ne jouera pas au remake) et de se mettre à dos les fans.

Cela signifie que 80% des améliorations apportées par cette version 2025 subliment les graphismes, grâce au moteur Unreal Engine 5. La jungle luxuriante n’a jamais été aussi belle, les animations de Snake aussi fluides et les visages des personnages aussi beaux (ou presque, selon certains). Techniquement, le titre de Konami a tout du remake fabuleux et qui tourne bien en 60 images par seconde.

On en serait presque curieux de savoir ce qu’aurait donné le jeu avec le moteur Fox Engine qui avait servi pour Metal Gear Solid 5 et dont Kojima s’est séparé pour récupérer le moteur Decima pour Death Stranding.

Virtuos ne prend donc aucun risque et reste fidèle au matériel d’origine. Trop ! Hélas, c’est exactement le problème du jeu. L’amour que l’on porte à Snake Eater ne peut pas nous bercer d’illusions sur certains passages qui sont datés. Metal Gear Solid Delta nous confirme alors que, malgré le lifting 2025, des séquences paraissent carrément gênantes. Ce qui fonctionnait à l’époque ne fonctionne pas forcément de nos jours, tant les réactions de certains personnages sonnent désormais loufoques. On se remémore les dialogues interminables de Kojima, souvent géniaux, mais qui tendent parfois vers le ridicule et le grotesque.

Peut-être aurait-il été préférable un remake comme Resident Evil 2 ou Silent Hill 2, quitte à prendre le risque d’énerver les fans en modifiant certains aspects de l’œuvre. Ecrit comme ça, nous pourrions penser que Metal Gear Solid Delta a brisé un souvenir d’enfance ! Absolument pas ! Retourner dans l’œuvre de Kojima des années plus tard reste un plaisir fabuleux. Seulement, nous ne pouvons nous empêcher de nous poser une question : mais à quoi sert donc ce remake, tant il manque cruellement d’audace ?

Des nouveautés de 2025 qui font plaisir, mais… 

Ce n’est probablement pas pour sa caméra à la troisième personne que ce remake est bon. Il ne l’invente pas et ce n’est pas une reprise de la collection HD de Metal Gear Solid 3. Cette caméra existait déjà depuis l’édition Subsistance en 2005. Cependant, Konami a la bonne idée de laisser choisir son approche. On trouve donc deux nouveaux styles qui permettent de jouer avec une caméra isométrique ou à la troisième personne, avec une IA des ennemis plus ou moins renforcée, bien qu’elle ne soit jamais réellement agressive.

On trouve également quelques bonnes idées comme la possibilité de se déplacer silencieusement, de changer de camouflage sans passer par les menus ou d’un visage par-dessus l’épaule. Cela fait toute la différence et permet une expérience plus jeune, mais cela paraît tellement peu, tant on connaît déjà l’original par cœur après l’avoir fait des centaines de fois. On aurait aimé de véritables transformations dans l’environnement, le level design ou les actions de Snake. Metal Gear Solid 5, qui vient de dépasser la décennie, semble plus approfondi que ce remake en termes de mécanique de gameplay.

Nota Bene : Absent des versions HD, le mode Snake contre Ape est de retour dans ce Metal Gear Solid Delta avec quelques petites différences amusantes. Sur Xbox, les singes ont été remplacés par Bomberman pour une question de droits d’auteur. Un multijoueur devrait prochainement arriver.

Un chef-d’œuvre reste-t-il finalement un chef-d’œuvre ? 

Alors, reposons-nous la question : quelle est donc l’utilité de Metal Gear Solid Delta ? Il nous confirme tout simplement que le titre original est un chef-d’œuvre ! C’est là que repose toute l’ambiguïté autour de ce remake. Comment ne pas aimer ce qui reste objectivement l’un des meilleurs jeux vidéo jamais créés ? Peut-on revoir notre jugement lorsqu’on grimace devant certaines séquences ?

Oui, le jeu a tristement vieilli, mais il reste aussi bon que du vin. L’infiltration semble ancrée dans son époque (malgré les nouveautés), mais elle reste étonnement plaisante. Les combats de boss contre l’unité COBRA restent iconiques, The End en tête et l’émotion que procurent certaines séquences demeure toujours aussi puissante. The Boss reste éternellement l’une des antagonistes les plus extraordinaires du jeu vidéo et ce remake nous le rappelle avec un immense pincement au cœur.

Metal Gear Solid Delta nous rappelle que Snake Eater était révolutionnaire lors de sa sortie en 2004. Il reste immense encore aujourd’hui.

Metal Gear Solid Delta nous donne cette sensation étrange de revoir une amie d’enfance devenue adulte, retrouvant tout ce que l’on aime chez elle, mais en réalisant aussi que cette amie a changé. Mais peu importe, on l’aime encore et on repasse volontiers plusieurs heures en sa compagnie.

Metal Gear Solid Delta Snake Eater est un chef-d’œuvre car l’original de Hideo Kojima l’était déjà. Cette fidélité absolue constitue ses forces et ses faiblesses, préservant l’expérience originale dans toute sa splendeur, mais aussi ses maladresses. Si vous êtes nouveaux, soyez prêts à découvrir un monument du jeu vidéo. Pour les autres, vous recommenceriez bien une partie ?

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Bande-annonce Metal Gear Solid Delta Snake Eater

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