Avec un peu de retard, il nous est indispensable de revenir sur Mars Express, le premier long-métrage de Jérémie Périn. Ce dernier, vous le connaissez déjà pour deux séries déjà cultes : Lastman et Crisis Jung (surtout Lastman en fait). Cette fois-ci, il décide de se lancer dans le grand bain avec Mars Express, son premier long-métrage en tant que réalisateur. Et il n’y a pas à dire, le monsieur a un talent certain pour l’animation.
Mars Express : une œuvre personnelle bourrée de références
Avec Mars Express, Jérémie Périn décide de créer son propre film de science-fiction d’anticipation. Alors qu’il place son récit en 2200, il raconte l’histoire de Aline Ruby et de Carlos Rivera. Ces deux détectives sont engagés par un riche homme d’affaires, afin de retrouver une célèbre hackeuse. Mais ce qui débute comme une simple enquête policière, se termine en un complot international de grande ampleur… Et c’est en ça, l’une des forces de Mars Express. Jérémie Périn a l’intelligence de débuter son récit à petite échelle. Une manière pour lui de parfaitement définir ses personnages, leur passé, leurs trajectoires et leurs enjeux, pour ensuite les lancer dans le grand bain. De la petite échelle, aux grands maux.
Surtout, avec Mars Express, Jérémie Périn multiplie les références, les hommages et les connexions avec d’autres œuvres emblématiques de la culture populaire. On y retrouve un peu de Blade Runner, surtout dans l’écriture de Aline Rudy, sorte de policière qui chasse des réplicants, à l’instar d’Harrison Ford ou de Ryan Gosling dans les deux films de la franchise. On y retrouve un peu de Minority Report, dans la manière de dépeindre un avenir où tout est sous surveillance, sous contrôle. Enfin, on y retrouve évidemment un peu de Akira et de Ghost in the Shell dans le traitement de l’action et dans l’effervescence animée. Voir même un peu d’hommage biblique et notamment à l’Arche de Noé lors de la conclusion du film. Bref, des références en veux tu en voilà.
Une œuvre intelligente et novatrice
Malgré le poids de ces références, Jérémie Périn propose une œuvre personnelle. Jamais étouffé par ses hommages. Il se crée son propre univers, son propre monde, avec ses propres règles. Et pour mettre en exergue un univers sf unique, il a des idées de mise en scène absolument géniales. Il assume ainsi totalement son côté rétro futuriste avec des robots crasseux et obsolètes, des communications télépathiques inédites ou des nouvelles technologies jamais vues ailleurs. Une recette exquise entre ce que le public connaît déjà, et des éléments absolument nouveaux. Ce qui permet à l’assistance de ne jamais être perdue ou assommée par un trop plein d’informations, tout en découvrant une œuvre sans précédent.
Enfin, Mars Express est un film d’animation esthétiquement superbe, qui joue sur les mouvements et les arrêts sur image. Dans la continuité de Lastman, le film emprunte à l’animation japonaise tout en conservant sa french touch qui faisait déjà le sel des précédentes séries animées de l’auteur. En tout cas, Mars Express est une œuvre qui mélange les genres. Film de science-fiction, polar noir passionnant, thriller politique, planet opéra, Mars Express est un divertissement à la fois intelligent, ultra bien référencé et esthétiquement renversant. Courrez le voir en salle tant qu’il y est encore, pour soutenir le cinéma de genre français !
Si vous êtes fans de Lastman, d’Akira, de Ghost in the Shell, d’animation française ou plus largement de science-fiction allez voir Mars Express. Visuellement c’est dingue, il y a des idées de mise en scène en permanence, et c’est ultra référencé !
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3 Replies to “« Mars Express » : la science-fiction française en état de grâce [critique]”