Aujourd’hui, cela n’étonnerait personne de voir une femme enseigner au sein d’une faculté. Pourtant, au début du siècle dernier, ce n’était pas le cas. L’enseignement universitaire, qui était jusque-là dirigé par les hommes, fût chamboulé après l’arrivée d’une femme. Cette femme, c’était Marie Curie.
Marie Curie : une fan des sciences depuis son plus jeune âge
Née en 1867 à Varsovie, Marie Curie est la fille d’un professeur en mathématiques et d’une institutrice. Autant dire que l’apprentissage, ça la connait. Très vite, elle se passionne pour les domaines scientifiques, mais surtout pour les mathématiques. Elle décide alors de faire ses études dans ce domaine. Une volonté qui ne peut pas se concrétiser en Pologne, car la science est un domaine exclusivement masculin.
Elle décide donc de partir en France, puis de commencer ses études. Très vite, elle se rend compte qu’elle se passionne plus pour la physique que les mathématiques. Les années passent. Désormais accompagnée de son époux Pierre Curie, physicien également, elle travaille sur la radioactivité. Le couple fera de grandes découvertes, comme l’uranium ou encore le polonium en 1898. Ces découvertes permettront à Marie Curie de se faire un nom dans la communauté scientifique.
19 avril 1906 : Marie Curie doit continuer ses recherches seule…
Récemment récompensé du Prix Nobel en 1903, le couple Curie est promis à un brillant avenir. Pierre Curie, physicien de renom, est nommé comme professeur au sein de la Sorbonne. Bien qu’il avait largement le choix des sujets qu’il pouvait traiter, Pierre Curie se concentrait essentiellement sur la radioactivité, ce qui offrait alors à sa femme la possibilité d’être chef des travaux.
Mais le 19 avril 1906, un drame se produisit : Pierre Curie meurt, écrasé par un camion qu’il n’avait malheureusement pas vu. Marie, en apprenant la nouvelle, s’effondre. Celui qui l’avait toujours épaulé n’est désormais plus que souvenir.
Un autre problème se posait : qui donc allait prendre la place de Pierre au sein de la Sorbonne ? Le poste qu’il occupait avait été créé uniquement pour lui. On n’imaginait pas le remplacer seulement au bout de 18 mois.
Après avoir mûrement réfléchi, l’université décide d’accorder le poste à la personne qui en était le plus digne, celle qui continuerait de travailler comme le faisait Pierre Curie. Cette personne, c’est Marie Curie.
Une femme devant des étudiants : une grande première
Nous sommes le 5 novembre 1906, la classe de Pierre Curie est remplie. A la fois par les étudiants, mais également par les curieux et par de nombreux journalistes, venus photographier le moment.
Tout à coup, une femme entre dans la classe. Habillée de noir, le visage pâle et blanc, elle salue les étudiants avec sa voix fluette et calme. Marie Curie pouvait commencer son cours. Elle commença d’abord par rappeler la théorie de la radioactivité ainsi que les travaux de Becquerel, sur lesquels elle s’est appuyée pour rédiger sa thèse quelques années auparavant.
Le cours n’est pas interrompu, tout le monde écoute avec attention. A la fin de ce dernier, Marie se retira de la classe, avec la même classe avec laquelle elle était rentrée. Elle ne prêta pas attention aux multiples applaudissements de la classe. Dès le lendemain, de nombreux journaux mettent la scène en avant. Certains présentent même ce premier cours de la part de Marie comme une victoire du féminisme. Enfin, une femme enseignait dans une université.
Aujourd’hui, Marie Curie repose au Panthéon avec son mari. Ses innombrables recherches ont beaucoup aidé les scientifiques qui lui ont succédé. Elle restera comme l’une des grandes figures des sciences et de la physique de notre histoire.
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