Lost : Les Disparus est un classique des séries télévisées. Fer de lance de son nouvel âge d’or, elle reste culte bientôt 15 ans après sa fin. De sa fulgurante ascension, on retiendra l’un des épisodes pilotes les plus chers de l’histoire, des plot twists à n’en plus finir et surtout des intrigues abracadabrantesques. Cette recette magique a tenu en haleine les spectateurs pendant près de 6 saisons. Mais à la fin de la série, beaucoup d’entre eux reprochent un manque global d’explications. Retour sur la fin d’une des plus grandes séries de l’Histoire et son épilogue méconnu.
Attention, spoilers !
Comment la série finit-elle ?
Remettons la série dans son contexte. Lost : Les Disparus raconte le périple des survivants du vol Oceanic 815, qui s’est crashé sur une île mystérieuse. Les épisodes enchaînent habilement présent et flashbacks basés sur la vie des personnages avant le crash. Plus le temps passe, plus on découvre des secrets inimaginables concernant l’île et ce qui l’entoure. Puis, les flashbacks deviennent des flashforwards (dans le futur) et des flashsideways (dans une autre réalité)… Et après 6 saisons de péripéties dantesques à base de voyages dans le temps, ours polaires et colonies étranges, on arrive à une conclusion inévitable.
La saison 6 nous révèle que les derniers survivants de l’aventure sont des candidats pour protéger l’île. Jacob, son protecteur originel, les a suivis tout au long de leur vie jusqu’à ce qu’ils arrivent jusqu’à lui. Alors qu’il est tué en ce début de saison, la course s’intensifie et les informations manquent aux protagonistes qui sont affublés d’un rôle qu’ils essayent de comprendre. C’est finalement Jack Shepard qui reprend le flambeau, avant de mourir en remplissant sa mission. Alors que dans le premier épisode de la série, il ouvrait les yeux, dans le dernier il les ferme avec le même plan. Hurley devient le nouveau protecteur de l’île à sa demande.
En parallèle, les flashsideways remplacent les habituels flashbacks et flashforwards qui ont ponctué les saisons précédentes. Ils nous présentent alors une réalité différente, un « et si » dans lequel l’avion ne s’est jamais crashé sur l’île, et pas seulement. Aucun des protagonistes de la série n’a été en contact avec elle du tout. Chacun mène une vie plus ou moins différente de celle qu’il menait avant le crash. Mais après le vol, ils se rendent tous compte que leur destin est lié, sans savoir pourquoi. Au fur et à mesure, dans des moments précis, ils se souviennent tous de leur vie sur l’île.
Ils finissent par tous se réunir, en ayant bien conscience qu’ils se sont connus dans une autre vie. Ils se retrouvent dans une église, prêts à passer de l’autre côté. En effet, ils sont dans le purgatoire après leur mort. C’est ce que les flashsideways représentaient depuis le départ. La lumière les submerge, pendant que Jack meurt sur l’île dans un montage alterné. Un final émouvant, qu’on n’oublie pas de sitôt.
Pourquoi la fin de Lost : Les Disparus a-t-elle déçu ?
Si son pilote extrêmement cher fait partie de la pop culture, la déception face à la fin de la série également. Pendant très longtemps, on a associé Lost avec les séries à mauvaise fin. C’est même allé jusqu’à détériorer la réputation de la série pendant les années 2010. La rumeur courait que c’était une mauvaise série, le genre qui partait dans tous les sens sans se canaliser, qui donnait sens à du vide pour l’effet de surprise.
Lost pose des questions et elles sont nombreuses. C’est la raison pour laquelle nombre de téléspectateurs ont été déçus à l’époque. La série était un véritable phénomène et a fait partie des premières fandoms actives sur Internet. Les théories se multipliaient et les fans se réunissaient pour partager leurs réflexions très précises. La première saison a eu un contexte d’écriture particulier dans lequel les scénaristes écrivaient au fur et à mesure. Si on peut trouver qu’ils ont bien réussi à recoller les morceaux, les fans n’étaient pas de cet avis. Pas assez de réponses pour beaucoup.
D’un autre côté, certains reprochent l’inverse : trop de complications pour finir sur un pétard mouillé. La rumeur disant qu’ils étaient tous morts depuis le départ est née d’une incompréhension venant majoritairement des spectateurs ayant lâché l’affaire avant la fin.
Ajoutons à cela le contexte de diffusion. En effet, la série a été diffusée de 2004 à 2010 sur ABC, dans un format propre à l’époque. 22 épisodes jusqu’à la saison 3, 17 à la saison finale. Un rythme d’un épisode par semaine pendant des années pour l’une des séries les plus populaires qui ait jamais existé, cela crée soit une grande fidélisation, soit une lassitude. Aucun des camps ne peut être satisfait, puisqu’aucun ne peut prendre le recul nécessaire. L’aspect métaphysique de toute la série a été surplombé par ses retournements de situation pour beaucoup, alors qu’il a toujours été présent.
L’épilogue magique
Alors que The End, l’épisode final, est diffusé le 23 mai 2010, la sortie DVD de la saison 6 est prévue pour le 24 août de la même année. Parmi les bonus, on retrouve un court-métrage d’une dizaine de minutes : The New Man In Charge. Il fait office d’épilogue de la série et répond aux questions les plus insistantes des fans en leur faisant un petit pied-de-nez.
Hurley est le nouveau protecteur de l’île. A la fin de la série, il a demandé à Benjamin Linus de l’assister dans son rôle. C’est lui qu’on retrouve, alors qu’il débarque dans une station Dharma destinée à envoyer des palettes sur l’île. Il y trouve deux employés qu’il renvoie chez eux en les informant que le projet Dharma n’existe plus depuis 20 ans. Les hommes sont totalement confus et insistent pour lui poser des questions. Il leur en accorde une chacun.
Le premier lui demande où les palettes sont envoyées ; il évoque l’île et ses nombreux déplacements. Le second lui demande pourquoi les paquets contiennent des biscuits pour ours polaires. Ben sort un paquet de DVD et leur en diffuse un.
Le DVD est la présentation de la station de l’Hydre par le Docteur Chang. Il explique frontalement le mystère des ours polaires de l’île, adressé vaguement jusqu’ici. En effet, on a dédié la station aux tests animaliers et les ours polaires sont les animaux les plus adaptés à leurs recherches. Il faut dire que ce mystère était l’un des plus décriés de la série, et sûrement le plus iconique d’entre eux. Il explique tout sans laisser une miette, et il fait même allusion aux Autres.
A la fin de la diffusion, les hommes sont encore plus confus. Ben les laisse dans leur confusion, il a à faire ailleurs. On le retrouve dans l’hôpital psychiatrique bien connu de la série : le Santa Rosa Mental Health Institute. Il va y chercher Walt, un personnage qu’on peut considérer comme abandonné par la série malgré quelques brefs retours. La série suggérait qu’il avait des pouvoirs à de nombreuses reprises, mais le personnage avait été mis de côté parce que l’acteur (enfant à l’époque) grandissait trop vite. Après avoir vécu de nombreux traumatismes à cause de l’île, Walt a fini interné.
Ben le convainc de le suivre et ils retrouvent Hurley. Après des retrouvailles émouvantes, ce dernier l’informe qu’ils ont du travail à faire. C’est là que l’épilogue se termine.
La réception de l’épilogue a été majoritairement bonne, et on peut aujourd’hui le retrouver sur YouTube en VOSTFR. Vous le trouverez d’ailleurs à la fin de l’article.
Un blason redoré au fil du temps
Lost : Les Disparus est devenue plus accessible avec le temps. Nous sommes entrés dans l’ère du streaming légal et la série a pu retrouver doucement ses lettres de noblesse. En effet, quand on la regarde de bout en bout, on se rend compte que même dans ses moments les plus mous, c’est une série excellente. Ses personnages sont touchants, humains et extrêmement bien développés au cours des saisons. Son histoire est parfois cryptique, mais teintée de philosophie et d’un sous ton biblique qui rend sa narration très forte. De saison en saison, on découvre l’île, ses secrets, les personnes qui y sont liées. Et on le fait avec fascination et plaisir.
Il faut aussi dire que d’autres séries ont montré au monde ce qu’étaient de véritables fins bâclées. Game of Thrones, et son final controversé à plus juste titre, est probablement l’exemple le plus marquant. On se rend compte que Lost a été cohérente malgré quelques faux pas, et que son final représente l’essence même de tout ce qu’elle a toujours été.
L’épilogue a pu ravir certains, mais n’a eu aucun effet sur les éternels insatisfaits. Nous pensons que le final se suffit à lui-même, mais que l’épilogue est une belle addition. Lost : Les Disparus est une série profondément touchante qui rend facilement accro, et elle est disponible en intégralité sur Disney+.
L’épilogue de la série en VOSTFR
Sources :