L’évènement de la Toungouska : une explosion bien plus puissante qu’Hiroshima

L'évènement de Toungouska : une explosion plus puissante qu'Hiroshima

Le 30 juin 1908, une explosion hors du commun se produit dans le nord de la Sibérie. Il s’agit de l’explosion de la Toungouska. Son souffle dévastateur fut estimé à plusieurs dizaines de fois la puissance de la bombe d’Hiroshima. Si cette explosion laissa la région totalement dévastée, peu d’indices nous éclairent quant à son origine.

Malgré les nombreuses hypothèses, aucune réponse claire n’a pour l’instant été donnée. Revenons aujourd’hui sur ce phénomène, qui fascine aussi bien les scientifiques que les adeptes de théories farfelues…

Que s’est-il passé à la Toungouska ? 

Dans la matinée du , plusieurs témoins assistent au passage d’une « boule de feu » dans le ciel de la Sibérie centrale. Celle-ci explose à une altitude de plusieurs kilomètres au-dessus de la rivière Toungouska Pierreuse.

2 000 kilomètres carrés de forêt et 60 millions d’arbres sont alors balayés. Le souffle fit des dégâts sur plus de 100 km et la déflagration fut entendue dans un rayon de 1 500 km de l’épicentre. L’onde de choc fut enregistrée jusqu’en Europe occidentale, et même aux États-Unis.

En bref, l’explosion de la Toungouska est un événement comme on n’en avait jamais vu… On ne compte cependant qu’une seule victime, l’endroit étant heureusement très peu fréquenté.

Toungouska
SHAPOSHNIKOV / RIA NOVOSTI

Une explication à ce phénomène ?

Une déflagration plus puissante qu’une explosion nucléaire, avant même l’invention de cette dernière, ça a de quoi alimenter la curiosité. Mais que s’est-il donc passé pour qu’un événement pareil se produise ?

Les premières expéditions vers l’épicentre 

Les troubles socio-politiques de l’époque en Russie ne permirent pas vraiment d’effectuer des études sérieuses sur le moment. Les premières expéditions sur place ne purent avoir lieu qu’en 1927. L’équipe de scientifiques, menée par Leonid Koulik, découvrit alors qu’il n’y avait ni cratère, ni trace d’impact, ni aucun débris.

En 1958 et 1961, deux équipes découvrirent une multitude de petites sphères de métal ou de silicates, dispersées dans le sol. En 1993, une étude américaine avança qu’il s’agissait d’un petit noyau cométaire ayant explosé à plusieurs kilomètres d’altitude. Le reste de la matière se serait alors dispersé en une pluie de sphérules. Les mêmes sphérules retrouvées quelques décennies auparavant. Mais, il y a un « mais »…

Comète ? Météorite ? Aucune explication satisfaisante

La question quant à la nature de l’objet qui se serait écrasé n’a toujours pas été résolue. Astéroïde ? Comète ? Ou autre ?

Le débat fait encore rage parmi la communauté scientifique. La théorie de la comète est privilégiée par certains. Une comète étant composée en grande partie de glace, il serait logique qu’aucun cratère d’impact n’ait été trouvé. On notera également la présence du Lac Tcheko, un bassin jusqu’alors non répertorié, qui aurait pu se former suite à l’impact.

Cependant, la découverte de plusieurs cratères d’impact sur le site de la Toungouska font imaginer à d’autres analystes qu’il puisse s’agir d’un ou de plusieurs astéroïdes. Mais ces quelques cratères ne correspondent pas du tout à ce que l’on est en droit d’attendre d’une explosion de cette envergure. 

Une nouvelle piste très crédible

Une étude plus menée en 2020 laisse cependant penser qu’il puisse s’agir de l’explosion d’un impacteur (comète ou météorite) dans l’atmosphère plutôt qu’au sol. L’impacteur aurait traversé l’atmosphère terrestre avant de rebondir vers l’espace. Il aurait survolé notre planète sur environ 3 000 km, allant jusqu’à une altitude de 10 à 15 km. La formation d’un plasma à très haute température aurait ainsi créé l’onde de choc répertoriée. Si cette hypothèse n’a pas encore été validée, elle a l’élégance d’expliquer l’absence de cratère d’impact. Reste à savoir si cela sera ou non validé.

Quelques « explications » moins conventionnelles 

Puisque l’hypothèse de la comète ou de l’astéroïde ne semble pas faire l’unanimité, si nous allions chercher vers d’autres horizons ? C’est en tout cas ce que beaucoup de gens ont entrepris. En vrac, on retrouve les explications suivantes :

  • L’impact d’une boule de foudre d’un kilomètre de diamètre.
  • Une expérience de Nikola Tesla sur l’électricité.
  • Un micro trou noir (rien que ça) qui aurait pénétré la Terre au niveau de la Toungouska et en serait ressorti dans l’Atlantique Nord.
  • Une comète d’antimatière qui se serait annihilée alors qu’elle entrait dans l’atmosphère terrestre.

Nikola Tesla — Wikipédia

Bien évidemment, les complotistes n’auront pas manqué de s’en mêler. Pour certains, il s’agirait du crash d‘une soucoupe volante d’origine extra-terrestre. Où sont les débris ? Le gouvernement les a dissimulés bien sûr !

Pour d’autres, il s’agirait de Nikola Tesla, comme évoqué ci-dessus. Il faut savoir que ce bon vieux Tesla sert de support à tout un tas de théories farfelues, faisant le bonheur des conspirationnistes du monde entier.

En bref, malgré de très nombreuses études et analyses, aucune explication ne semble (pour l’instant) faire consensus concernant la Toungouska… Un problème qui n’a pas été aidé par le retard pris pour aller étudier la région, du fait des problèmes géopolitiques de l’époque. Mais qui sait ? Peut-être que l’évolution des analyses scientifiques permettra un jour de comprendre ce qu’il s’est passé. 

 

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Sources : 

Journaliste, photographe et réalisateur indépendant, écrire et gérer Cultea est un immense plaisir et une de mes plus grandes fiertés.

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