Né le 27 octobre 1922 à Rennes, Léon Gautier s’est éteint le 3 juillet 2023 à l’âge de 100 ans. Dernier survivant du célèbre commando Kieffer, son nom est resté gravé dans l’histoire grâce à sa participation au débarquement de Normandie lors de la Seconde Guerre mondiale. Aujourd’hui, revenons sur la vie exceptionnelle de Léon Charles Alexandre Gautier, honorée lors des commémorations du 75e anniversaire du débarquement et de la bataille de Normandie.
Un engagement patriotique précoce
Au début de la guerre, Léon Gautier n’est encore qu’un jeune apprenti carrossier. Cependant, animé par un profond sentiment patriotique, il prend la décision de s’engager dans l’armée à seulement 17 ans. En février 1940, il rejoint les rangs de la marine française, un des rares corps d’armée à accepter des volontaires aussi jeunes. Affecté au cuirassé Courbet, il participe à des missions de défense des ports de Cherbourg et Carentan, où il est formé en tant qu’apprenti canonnier.
L’appel de la France libre
Lorsque les forces françaises sont contraintes de se replier, Léon Gautier se retrouve en Angleterre. Là-bas, il apprend que le général de Gaulle, alors en exil, est en train de former les Forces françaises libres, une armée composée de volontaires déterminés à poursuivre la lutte contre l’occupation nazie. C’est un moment décisif pour Léon qui décide immédiatement de rejoindre ce mouvement. À bord du sous-marin Surcouf, il participe à diverses missions au Moyen-Orient et en Afrique, contribuant ainsi à l’effort de guerre pour libérer la France.
Les Commandos Kieffer et le Débarquement
En 1944, Léon Gautier intègre le célèbre commando Kieffer, une unité d’élite créée en Angleterre par Philippe Kieffer. Ce groupe de 177 Français est ainsi entraîné intensivement en vue d’un des événements les plus marquants de la guerre : le débarquement de Normandie.
Après plusieurs mois de préparation, le 6 juin 1944, Léon Gautier et ses camarades débarquent sur la plage de Sword Beach, près de Colleville-sur-Orne. Pendant 78 jours, Léon et les autres membres du commando mènent un combat acharné contre les troupes allemandes, jouant un rôle clé dans la libération de la France occupée.
Léon Gautier : une vie marquée par le devoir de mémoire
Après la guerre, Léon Gautier retourne à une vie civile plus tranquille. Il épouse Dorothy Banks, une Anglaise qu’il avait rencontrée durant son séjour en Angleterre. Ensemble, ils ont deux enfants. Gautier reprend son métier de carrossier, exerçant d’abord en Angleterre, puis en Afrique. Cependant, son engagement envers la mémoire de la guerre ne s’arrête pas là.
En plus de son rôle de gestionnaire du musée du No. 4 Commando, Léon Gautier passa une grande partie de sa vie à témoigner de son expérience et de celle de ses compagnons d’armes. Il ne cessa ainsi jamais de rappeler au monde l’importance de se souvenir des sacrifices consentis par les combattants de la Seconde Guerre mondiale pour la liberté. Jusqu’à sa mort, il participa à de nombreuses cérémonies et événements commémoratifs, y compris les célébrations marquant les 75 ans du débarquement.
Léon Gautier s’est éteint le 3 juillet 2023, emporté par une infection pulmonaire. Avec lui, c’est une page de l’histoire qui se tourne, puisqu’il était le dernier survivant des commandos Kieffer. Sa disparition a marqué la fin d’une ère, mais son engagement indéfectible envers le devoir de mémoire nous rappelle l’importance de ne jamais oublier.
Son parcours exemplaire et son engagement pour transmettre l’histoire à travers les générations resteront gravés dans les mémoires. Alors que nous commémorons chaque année les événements tragiques de la Seconde Guerre mondiale, il est essentiel de continuer à faire vivre le souvenir de Léon Gautier et de ses compagnons d’armes.
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Sources :
- Léon Gautier, dernier survivant du commando Kieffer, est mort – Ministère des Armées
- Léon Gautier, militaire français – Wikipédia
- Léon Gautier : un héros normand – Ouest-France