Le 31 janvier 1971, la mission Apollo 14 partait pour la Lune. Il y a 50 ans, le monde avait les yeux rivés sur les écrans de télévision. La tension médiatique était à son comble à l’approche du lancement. De plus, la crainte d’un nouvel échec n’a cessé de hanter les esprits…
Le contexte de la mission Apollo 14
Durant la guerre froide, le programme Apollo est lancé par le président John F. Kennedy le 2 mai 1961. L’objectif était d’envoyer des hommes sur la Lune pour la première fois, afin de démontrer ainsi la supériorité des Etats-Unis face à l’Union Soviétique.
Lors du début de la mission Apollo 13, le module de service du vaisseau explosa. Ce qui stoppa net la mission. L’équipage put cependant être sauvé de justesse. Plusieurs nouvelles procédures ont dû alors être prises, comme une quarantaine pour limiter les risques de contagion des maladies infectieuses, qui avaient imposé le remplacement de dernière minute d’un membre de l’équipage d’Apollo 13.
Les préparatifs de la mission Apollo 14
Au moment où s’apprête à décoller Apollo 14, les Etats-Unis ont réussi les débarquements lunaires d’Apollo 11 et d’Apollo 12. John F. Kennedy avait d’ores et déjà remporté le pari contre l’Union Soviétique. Mais le programme lunaire américain Apollo ne pouvait pas s’arrêter après le drame d’Apollo 13, qui n’avait pu aboutir.
De plus, Apollo 14 reprendrait la mission principale. De nouvelles procédures sont également adoptées, comme au niveau de la descente du vaisseau sur la Lune afin d’économiser du carburant, de la manière de ramener le moins de poussières lunaires sur le scaphandre dans le vaisseau, etc.
Afin de faciliter l’exploration, les astronautes disposeront du Modular Equipment Transporter. C’est un charriot surnommé « rickshaw » qui transportera le matériel comme les outils, caméras et échantillons lunaires collectés. L’équipage se composera de 3 membres : Alan B. Shepard, commandant de la mission, Stuart A. Roosa, pilote du module de commande Kitty Hawk, et Edgard D. Mitchell, pilote du module lunaire Antares. Les trois astronautes sont tous des « débutants ».
Le lancement d’Apollo 14
Apollo 14 subit un léger retard dû à la météo. L’équipage décolle donc le 31 janvier 1971. Deux heures et trente minutes plus tard, le train lunaire doit se constituer. Cependant, l’amarrage entre Kitty Hawk et Antarès ne s’effectue qu’à la sixième tentative. Ce qui soulagera les astronautes et les responsables restés sur Terre …
Le 4 février, Apollo 14 est sur orbite lunaire. Shepard et Mitchell intègrent alors le modèle lunaire afin de se rendre sur la Lune. Roosa, quant à lui, demeure dans le Module de commande. Au cours de la phase de descente d’Antares, le calculateur de guidage et le radar d’altitude ne fonctionnent pas… Mais les problèmes mécaniques sont résolus à temps. Shepard est soulagé. Il déclare le 5 février :
« Ca été un long chemin, mais nous y sommes. »
L’exploration et les activités sur la Lune
Le plan de mission prévoyait deux sorties extravéhiculaires. Tout d’abord, une première sortie serait dédiée aux expériences scientifiques. La seconde consisterait en une expédition vers le Cone Crater et la récolte d’échantillons lunaires. Il y aura également une petite surprise de Shepard au retour de cette deuxième sortie !
La première sortie
La première sortie extravéhiculaire dura 4 h 47 mn. Les astronautes installèrent le matériel scientifique. Ils étudièrent l’épaisseur des différentes couches géologiques, en utilisant les vibrations sismiques provoquées en différents endroits par un « percuteur » pyrotechnique, et captées par une série de géophones. En plus du « percuteur », les géophones ont également perçu les vibrations provoquées par l’utilisation d’un mortier, utilisé par télécommande de la Terre, après le départ des astronautes. À l’issue de la première sortie, les astronautes ramèneront une vingtaine de kilos de roches lunaires.
La deuxième sortie
La deuxième sortie a duré 4 h 35 min et les astronautes ont parcouru 3 km ! L’objectif de cette mission est simple. Ils doivent parcourir la Lune jusqu’au cratère Cone. Durant le trajet, les astronautes s’aperçoivent bientôt qu’atteindre leur objectif sera difficile. Le chariot servant à transporter les outils, les instruments et les échantillons récoltés rebondit dans tous les sens. Ce qui oblige les astronautes à marcher lentement, comme sur Terre. Cela est plus fatigant que de sauter comme un kangourou lorsque la gravité est faible ! La clarté du paysage sans atmosphère perturbe aussi fortement l’estimation des distances parcourues ou restantes. Ils ne trouveront malheureusement pas le cratère Cone. Déçus, ils prendront quand même des photos, mesureront le champ magnétique et collecteront des roches.
La surprise de Shepard
Shepard crée la surprise au retour de la seconde sortie extravéhiculaire. L’astronaute monte une tête de fer-6 sur le manche télescopique du collecteur d’échantillons. Et… surprise pour l’Amérique ! Il lance au moins deux balles de golf ! Quant à son compagnon, il jette le mât du collecteur de vent solaire. Ce qu’on lui reprochera par la suite…
Le retour d’Apollo 14 sur Terre
Le 6 février, Antarès décolle de la Lune. Plus tard, il rejoint le Kitty Hawk qui prend le chemin du retour vers la Terre. L’USS New Orleans récupère l’équipage à 1 400 km, dans les îles Samoa américaines. C’est le soulagement pour tout le monde. Les médias furent attentif tout le long, surtout au retour de la mission. Si une des sorties fut un échec, dans la globalité, la mission fut un succès. Le Figaro estimera que la mission Apollo 14 « rehausse le prestige de la N.A.S.A. », le 10 février 1971.
Encore aujourd’hui la conquête spatiale est un enjeu très important pour les grandes puissances mondiales !
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Sources :
- Apollo 14 – Wikipédia
- Il y a 50 ans, avec Apollo 14, la NASA jouait son « va tout » – Air Cosmos
- Apollo 14 : la mission sous-estimée – DailyGeekShow
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