La soumission à l’autorité : l’expérience de Milgram

La soumission à l'autorité : l'expérience de Milgram - Cultea

Suite à la Seconde Guerre mondiale, les fondements idéologiques des sociétés occidentales furent fragilisés. L’idée d’une course au progrès bienfaitrice fut démentie de la plus brutale des manières : un des pays les plus modernes de son époque commit des actes de la plus grande barbarie. Une question était dans toutes les têtes : comment des personnes souvent ordinaires ont-elles pu commettre de telles atrocités ? L’expérience de Milgram propose une réponse possible.

L’expérience de Milgram

Le psychologue social Stanley Milgram chercha des réponses au travers d’une expérience restée célèbre. Cette dernière rendit Milgram assez connu et resta sous le nom de l’expérience de Milgram. Ce dernier imagina un dispositif pour évaluer le degré d’obéissance des personnes à une autorité hiérarchique.

L’expérience nécessitait un chercheur, un vrai cobaye et un faux cobaye. Pour le bon déroulement de l’expérimentation, le vrai cobaye pensait que le sujet de l’expérience portait sur la mémoire.

Le vrai cobaye jouait le rôle du professeur. Il récitait des listes de mots au faux cobaye, qui était donc l’élève, et ce dernier devait essayer de les réciter sans se tromper. L’élève s’installait sur une chaise faussement reliée à des électrodes. Dès qu’il se trompait, le professeur devait lui administrer une décharge électrique. La décharge devenait de plus en plus élevée à mesure que l’élève donnait de mauvaises réponses. Le chercheur, quant à lui, jouait son propre rôle. Il devait seulement rester en retrait du cobaye, mais il occupait une place cruciale : la figure d’autorité sur le vrai cobaye. Il restait dans la pièce après avoir expliqué le déroulement de l’expérience.

Résultats

Les résultats furent assez stupéfiants : 62 % des sujets allèrent jusqu’au bout de l’expérience, c’est-à-dire jusqu’à administrer des décharges électriques mortelles. Même si tous les sujets s’interrompirent au moins une fois, torturés entre leur conscience et les consignes, la grande majorité continuèrent malgré tout l’expérience. Milgram en conclut qu’une personne, mise dans un contexte de soumission à une autorité, peut commettre des actes de grande violence.

L’expérience de Milgram proposa donc une explication possible aux meurtres de masse réalisés par des personnes bien souvent lambda. Il réfuta l’idée d’une violence intrinsèque des individus pour privilégier un mécanisme social. Et au-delà de ça, Milgram, au travers de son expérience, nous remet en cause directement : qui saurait prendre le recul nécessaire face à une hiérarchie inique ?

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